Rainbow Cotton est un jeu vidéo DreamCast publié par Successen 2000 .

  • 2000
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Rainbow Cotton

2.5/5 — Moyen par

Les Cotton. Voilà une série qui, jusque là, ne m’a jamais déçu. De la PC Engine à l’arcade en passant par la Super Famicom ou la Saturn, j’ai apprécié chaque itération, n’ayant oublié que le Panorama Cotton de la Mega Drive. Malheureusement pour moi, ce Rainbow Cotton en est une suite directe. Or, vous avez peut-être remarqué dans la première phrase le « jusque là » : il y a du changement dans l’air.

DESSINE-MOI UN BONBON

S’il est bien une constante dans la série, c’est que les jeux sont en japonais et, de fait, assez peu compréhensibles pour qui ne pratique pas la langue. C’est mon cas et, malgré les cinématiques en dessin animé, je n’ai pas calculé grand-chose à l’histoire. Je peux juste vous dire que le Royaume des Fées est protégé par des espèces de super-bonbons, et que ces derniers ont hélas disparu. Heureusement, la jeune sorcière Cotton, toujours aussi avide de friandises, est missionnée pour les retrouver.

PUT YOUR HANDS UP IN THE AIR

Rainbow Cotton n’est pas un shoot ‘em up comme la plupart de ses prédécesseurs (Cotton, Märchen Adventure, Cotton 2 et Cotton Boomerang). Maintenant que nous savons ce qu’il n’est pas, disons tout net ce qu’il est : un rail shooter, ou plutôt un shmup en 3D, comme Panorama Cotton avant lui (ou comme Space Harrier si vous préférez).

Ceci implique plusieurs conséquences assez importantes. Mais avant d’en arriver à elles, définissons un peu plus cette aventure. Vous traverserez une demi-douzaine de niveaux intégralement en 3D et vus depuis le dos de Cotton, juchée sur son balai. Chaque stage se conclut immanquablement par le duel contre un gros boss.

Le reste du temps, vous affronterez une pléiade d’ennemis mignons mais qui ne se priveront pas de vous canarder dans les règles. Charge à vous d’éviter leurs tirs tout en faisant feu à votre tour. Vous pouvez vous contenter de dégommer les adversaires, mais n’hésitez pas non plus à tartiner les portes, les ponts, les murs… Bref, un peu tout, histoire d’obtenir quelques bonus de puissance. Le jeu n’oublie pas non plus le traditionnel Tea Time : une fois le boss vaincu, vous accédez à un mini-jeu durant lequel vous devez récolter des tasses de thé tombant des cieux, histoire de gonfler votre score.

Nous voilà donc arrivés au moment fatidique, celui où je vais vous causer des conséquences suscitées. Ces implications concernent principalement la maniabilité. Premièrement, le genre même du jeu implique que vous suiviez un chemin, comme si vous étiez sur des rails. Vous ne pouvez donc pas choisir votre route, sauf en quelques endroits bien spécifiques.

Ensuite, les contrôles n’ont rien de très évident. Vous disposez d’un bouton pour tirer et du stick et de la croix pour, à la fois, déplacer votre personnage et le viseur. De plus, si vous relâchez le stick, Cotton se replace d’elle-même au centre de l’écran. Et puis surtout, Success n’a pas rendu les choses simples, parce que : 1) vous ne pouvez pas tirer et vous déplacer en même temps, et 2) la sorcière tient une place si importante à l’écran que l’on ne voit pas les ennemis derrière elle (enfin, ils sont devant elle mais par rapport à nous, ils sont derrière ; on se comprend, non ?).

T’ES MIGNON MAIS T’ES UN P’TIT PEU CON

Dans l’hypothèse où vous maîtrisez le japonais, vous profiterez peut-être un peu plus que moi des scènes cinématiques. Quoi qu’il en soit, je doute fort que le scénario soit d’une grande profondeur, les Cotton n’étant pas faits pour cela.

En attendant, ce sont les yeux qui se régalent le plus. Rainbow Cotton est un jeu véritablement superbe, la 3D est d’une belle finition, les couleurs pétaradent et le look des ennemis est résolument mignon. En outre le jeu tourne à 60 FPS et ne ralentit que lorsqu’il y a vraiment trop de monde à l’écran, ce qui reste relativement rare. Pour accompagner cette féérie visuelle, la partie sonore joue la carte des thèmes bon enfant et rythmés. Et si j’entrave rien à la langue, je peux au moins vous dire que les dialogues lors des cut scenes sont joués avec conviction.

Tout ceci serait donc bel et bon si ce n’étaient les contrôles abominables. Rarement jeu de ce type n’aura été aussi pénible à contrôler : si vous jouez au clavier, oubliez. Et si vous jouez à la manette, ce n’est pas beaucoup mieux. Ceci permettait-il de faire oublier que Rainbow Cotton est à la fois facile et court ? Court, sans aucun doute. Mais facile, c’est vite dit : au réglage de difficulté le plus élevé, les boss ne vous feront pas de cadeaux.

La série s’achève donc sur un épisode en demi-teinte. Cela fait maintenant dix ans que Success n’a pas donné de descendant à Rainbow Cotton, et si l’on ne saurait trop regretter cette itération Dreamcast, un bon vieux shmup en 2D serait de bon aloi.

Rainbow Cotton