Radilgy est un jeu vidéo DreamCast publié par MileStoneen 2005 .

  • 2005
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Radilgy

4/5 — Exceptionnel ! par

Aussi connu sous le nom de Rajirugi ou Radirgy. Un peu éclipsé par l’annonce de Under Defeat, Radilgy, va néanmoins être un shoot du genre à se détacher de la masse. Il faut dire qu’on se doute déjà de quelque chose rien qu’avec sa jaquette à la noix. Et alors, avec des graphismes en cell shading, on se doute qu’il y a quelque chose de pas clair là dessous. Et effectivement, ce n’est pas clair.

Ca se dit ladilougui (il parait)

Vu l’état de la chose, je ferai fi du scénario, qui à mon sens, n’en est pas un. Faisons place au jeu, celui qui amuse. Vous allez donc commencer par choisir votre robot, à moins qu’il ne s’agisse d’une combinaison. Il faut dire qu’on évalue mal les tailles, dans un jeu qui n’a que très peu de repères empruntés à la réalité. La preuve, vous aurez à choisir entre un robot qui lance des tirs normaux, des lasers et… des bulles ! Certes, ce n’est pas très viril, mais il s’avère que cette arme à néanmoins très bien sa place dans le jeu. En gros, les tirs normaux forment des tirs avec un champ d’action large, les lasers tirent droit en face mais sont plus puissants, alors que les bulles sont grosses, lentes, et sont lancées droit devant vous. A cela, chaque robot dispose de trois vitesses. Vous aurez donc en tout neuf robots. Et c’est parti ! Vous « défarouillerez » avec vos canons et votre épée, et vous pouvez aussi activer votre bouclier protecteur. Il va y avoir un feu d’artifice d’explosions et une pluie de pilules ! De pilules ? Bien qu’il n’y ait pas docteur Mario dans Radilgy, celui qui a dû faire rêver nombre d’enfants malades au fond de leurs lits et la Super NES allumée, Radilgy est envahi de pilules, lorsque ce n’est pas de tirs ennemis. Des pilules, il y en a de deux sortes : les pilules bleues, et les pilule vertes et jaunes. Les pilules bleues vous sont données lorsqu’un ennemi est détruit. Elles vous remplissent la barre bleue qui est en bas. Lorsque celle-ci est pleine, vous pouvez activer votre bouclier, qui dure trois secondes. Lorsque vous activez votre bouclier, un gros cercle vous entoure. Tous les bonus qui entrent dans ce cercle vous sont donnés, tous les tirs ennemis transformés en pilules vertes et jaunes, quant aux ennemis eux-même, ils ne sont pas affectés. Les pilules vertes et jaunes servent à gonfler la barre en haut. Cette barre dispose de plusieurs paliers : jaune, orange, rouge. Lorsque la barre atteint une couleur, chaque ennemi que vous détruirez vous donnera plus de points que d’habitude selon le coefficient couleur. X4 pour le jaune, X8 pour le orange, X16 pour le rouge. Cependant, il existe un autre moyen de gagner des pilules vertes et jaunes. Lorsque vous ne tirez pas, un bouclier se forme juste devant vous. Ce bouclier vous protège des tirs, et lorsque vous le frottez à un ennemi, il vous offre des pilules vertes et jaunes. Mais en aucun cas il ne vous protège des ennemis eux-même. Il s’agit donc plus d’une technique de scratch, sauf qu’elle ne vous protège que sur le devant. Et là, c’est le drame ! Faut-il tenter de faire du scratch sur un ennemi ? Faut-il activer le bouclier ? Au risque de mettre longtemps pour le recharger ? Y a-t-il suffisamment de tirs pour que ça vaille le coup, ou vaut il mieux attendre et se frayer un chemin à travers ce chantier de boulettes belliqueuses ? Car il faut dire que Radilgy mérite bien son terme de Danmaku (rideau de balles). Vous serez vite submergé de balles, sans forcément qu’il y ait une logique géométrique là dedans ! Il ne s’agit rien de moins que d’un joyeux boxon désorganisé, et pourtant, c’est extra ! Pour vous aider, certains tirs ennemis peuvent être détruits, ils sont en forme de pâquerettes. On ne cherche pas trop à négocier les formes que prennent les boulettes, mais à les éviter directement. C’est bien plus simple et marrant ! Au sujet de l’épée, c’est simple. Vous pouvez l’utiliser en même temps que tirer, mais lorsque vous donnez des coups d’épée dans des bonus, vous les renvoyez plus loin. A vous de savoir vous arrêter. Certains ennemis ne sont destructibles qu’avec l’épée par contre. Les bonus ont des effets assez divers, comme par exemple celui qui laisse votre bouclier de devant activé lorsque vous tirez.

On pourra remarquer que les vagues d’ennemis sont un peu tout le temps les mêmes, mais si on est dans le jeu, on ne fait guère attention. Les boulettes sont assez lentes, la hit box minuscule, et on prend un malin plaisir à esquiver tous les tirs, tels un homme pressé qui esquive tout le monde à la sortie d’un métro bondé de Tokyo (ceci est un pléonasme). Tout ça pour baigner dans une ambiance délicieusement absurde, comme seul le monde de la scène doujin sur PC et rétro est capable de le faire, sauf que là, ce n’est ni l’un, ni l’autre, il s’agit bien d’un jeu commercial. Il faut dire que quand on se retrouve à ramasser des jeux de cartes, des parapluies, des gâteaux, des onigiri, des glaces, des balais, et tout un fatras invraisemblable, et tout cela au dessus d’une ville qui ne semble même pas vous remarquer, on se dit qu’on retrouve l’univers absurde des jeux retro. Ca n’a pas l’air comme ça, mais je m’éclate bien moi, avec mon robot rose malabar, à envoyer des bubulles sur d’autres robots, le tout en survolant une ville typique du Japon. Mais ceux qui sont adeptes des gros scores risquent d’en baver un peu plus. L’art de faire augmenter le coefficient score est assez difficile à maîtriser. Et tant de technique semble possible qu’on se demande laquelle est en fait vraiment la meilleure.

Mais ne nous y trompons pas, le joueur occasionnel tout comme le hardcore gamer y trouvera son compte. Radilgy est facile à prendre en main et à appréhender. Ceux qui se sentaient vraiment ridicules de ne pouvoir tenir 10 secondes à Gigawing 2 vont se sentir de véritables dieux de la boulette lorsqu’ils arriveront à esquiver les salves ennemies avec une aisance qui flatte l’ego. Le tout avec un jeu qui ne se prend décidément pas au sérieux, avec son cell shading banal, mais efficace. L’action est très lisible. Et que dire des transitions entre les niveaux, sorte de gribouillis qui n’ont aucun rapport avec la choucroute, comme des tableaux « d’art » moderne ? La musique ? Technoïde retro de bon augure, elle se laisse agréablement écouter. Préférez tout de même le mode tate, c’est-à-dire avec l’écran retourné. En yoko (écran normal) l’action est peu lisible. Lorsque vous retournez votre télé, les couleurs deviennent baveuses ? Eteignez là alors une dizaine de minutes et rallumez là ! Le jeu dispose d’une assez bonne durée de vie, dans la mesure où il est toujours possible de faire péter son score, et où les crédits sont attribués selon le nombre d’heures de jeu passées.

Conclusion

Radilgy est un manic shooter sans en être un. D’accord, l’écran est submergé de boulettes et la hit box est minuscule, mais avec ça, les concepteurs n’ont pas cherché à faire un truc qui était à la limite de l’humainement faisable, et ça, ça fait du bien de revenir à des plaisirs simples. Radilgy est un jeu modeste, à prendre tel quel. Seule ombre au tableau, pas de mode deux joueurs. Dommage, mais le gameplay ne s’y prêtait peut-être pas vraiment. Allez, encore un shoot sur Dreamcast, mais qui ne ressemble à aucun autre, et qui a un fort coefficient sympathique. Du tout bon en somme !

Radilgy