Project Justice est un jeu vidéo DreamCast publié par Capcomen 2000 .

  • 2000
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Project Justice

4/5 — Exceptionnel ! par

Sous ce titre très sérieux et pas spécialement évocateur se cache en fait la suite de Rival Schools, le seul beat ‘em up en 3D que Capcom ait réussi jusque là, à mon humble avis. À vrai dire c’est même plus ou moins un troisième épisode, puisqu’entre les deux s’intercale un certain Shiritsu Justice Gakuen : Nekketsu Seisyun Nikki 2, qui n’est finalement qu’une mise à jour du premier épisode, exclusive à la PlayStation et au Japon.

VIENS, VIENS, À L’ÉCOLE DES CHAMPIONS…

À la fin du premier épisode, nous découvrions que les attaques menées à l’encontre de certains étudiants du monde entier étaient le fait d’une école privée de luxe, la Justice High, et de son proviseur, Raizo Imawano. Mais en fin de compte, ce dernier était manipulé par son neveu Hyo Imawano, lui-même sous le contrôle mental de son père Mugen Hiwamano. Désormais, les deux ont fusionné leurs esprits (non je vous rassure, même moi je comprends pas ce que j’écris) et ne sont plus qu’une seule entité, Demon Hyo.

…TE BATTRE AVEC PASSION, ET DONNER TOUT TON CŒUR…

Project Justice est un beat ‘em up en trois dimensions comme son aîné. Le titre propose plusieurs modes de jeu : vous pouvez ainsi participer au traditionnel mode solo, nommé Arcade, ou au mode Versus pour jouer à deux, vous aurez accès à l’entraînement (Training Mode) et, surtout, à un mode Story. Ce dernier est le plus important du lot puisqu’il vous permet non seulement de voir les cinématiques de fin, mais également de débloquer les personnages cachés.

Le titre propose de base vingt combattants (auxquels s’ajouteront quelques vingt-cinq personnages secrets !) répartis par écoles. Considérez les écoles comme les équipes de King of Fighters : en effet, Project Justice se joue, comme son prédécesseur, en groupe. La différence, c’est que ce ne sont plus des duos que vous choisissez, mais des trios. Le combat s’achève une fois que les trois membres d’un des deux groupes sont vaincus.

Le jeu utilise un système à quatre boutons, deux dédiés aux coups de poing (faibles et forts) et deux aux coups de pied (même punition). Project Justice inclut toute la panoplie de petits trucs techniques de base : les dashes, les projections, les pas de côté (environnement en trois dimensions oblige), les roulades de récupération pour éviter de traîner au sol après s’être fait étaler, etc.

Bien entendu, les enchaînements et coups spéciaux seront aussi de la partie. Et bien entendu, latter l’adversaire permet de remplir une jauge de spécial. Cette jauge ne peut plus être remplie que sur cinq niveaux, contre neuf auparavant. Vous vous en servirez pour déclencher vos attaques de groupe, ou Team-Up. Les Team-Up coûtent deux crans de la jauge et se réalisent en appuyant à la fois sur les deux boutons de coups de même puissance. Lorsque vous les déclenchez, deux de vos personnages (les deux impliqués diffèrent selon les boutons sur lesquels vous avez appuyé ; petit poing plus petit pied appelle les personnages un et deux, gros poing et gros pied appelle les personnages un et trois) assaillent l’adversaire en même temps.

Ceci dit un Team-Up peut être contré. Si l’adversaire appuie lui-même sur les deux boutons de même puissance alors que vous venez de déclencher votre Team-Up (cela lui coûtera un cran de la jauge), un duel s’engage entre un des personnages de chaque équipe. Il a alors quelques secondes pour vous toucher. S’il y parvient, votre Team-Up échoue ; s’il n’y arrive pas ou si vous le touchez avant, vous lui en mettez plein les gencives.

Mais bien moins que les Party-Up, nouveauté de ce deuxième épisode. Parce que se mettre à deux contre un c’est bien, mais à trois contre un c’est mieux ! Du coup, si votre jauge est pleine sur cinq crans, il vous suffit d’appuyer sur trois boutons d’attaque en même temps (n’importe lesquels) pour déclencher une attaque ultime encore plus abusée que la précédente, et totalement safe : impossible de la contrer !

…POUR DEVENIR ENFIN LE MEILLEUR.

J’aime bien la série (courte, pour une fois) des Rival Schools. Avec ses personnages caricaturaux censés représenter des groupes d’études (foot, natation, corps enseignant même…), les deux épisodes qui la composent la jouent plutôt cool. Ce n’est pas forcément d’une grande originalité, parce que les Asuka 120% faisaient déjà la même chose sur FM Towns au milieu des années 90, mais Rival Schools le fait tout simplement mieux.

Cet épisode, surtout, est très beau. La 3D est propre, bien moins polygonale que dans le premier opus - changement de génération hardware oblige - et l’ensemble est très coloré et animé avec une fluidité constante, même lors des attaques spéciales qui ne lésinent pas sur les effets visuels. Ajoutons une bande-son sympathique et l’on peut constater que la réalisation technique frôle le Perfect.

Pour ce qui est de la jouabilité, il y a deux écoles, sans jeu de mots. Vous pouvez apprécier la simplicité de la prise en mains, ou alors reprocher à Project Justice sa trop grande permissivité au niveau des coups spéciaux, vraiment faciles à sortir. Perso je trouve qu’en dehors des séries sérieuses (Street, KOF et quelques autres) ça n’est pas gênant, ça donne un côté défouloir immédiat. Mais chacun trouvera midi à sa porte.

Ceci étant dit, ne nous reste plus à aborder que le chapitre de la durée de vie. À ce titre il y a de quoi faire, avec plusieurs modes de jeu, une belle brochette de combattants et un multi qui assure à lui seul une belle longévité au soft.

Le jeu zéro défaut ? Peut-être pas tout à fait. Il reste encore quelques problèmes de détection des coups, un peu de lourdeur dans les déplacements qui entraîne un rythme de jeu un peu mou du caleçon, et puis graphiquement, on est loin de SoulCalibur tout de même. Mais l’un dans l’autre, le titre de Capcom demeure satisfaisant.

Project Justice