Napple Tale : Alisia in Daydream est un jeu vidéo DreamCast publié par Segaen 2000 .

  • 2000
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Napple Tale : Alisia in Daydream

4/5 — Exceptionnel ! par

Vous trouvez que tout ce qui vous entoure est morose ? Qu’un bon coup de soleil et d’enchantement vous ferait le plus grand bien ? Que me conseillez vous docteur ? Hum, je vois, laissez moi vous conseiller une cure de jouvence. Du soleil et de l’enchantement vous dites ? Très bien, je vous envois faire un petit voyage à Napple Tale, vous aurez besoin de prendre une Dreamcast pour ça. Merci bien docteur, j’y vais tout de suite. Notre jeune patient pénètre dans sa Dreamcast, et roule vers le royaume de Napple Tale.

Bienvenue !

L’héroïne de cette histoire, c’est Arsia, une jeune fille pleine de vie. Alors qu’elle est en pleine fête foraine, la fatigue commence à se faire sentir, et elle s’endort direct sur une aire verdoyante. Elle se réveille dans le monde de Napple, où elle apprend que *TADAM*, elle est la seule à pouvoir sauver ce monde de la destruction. Elle va avoir tout au long de cette histoire un petit compagnon, une sorte de petit lutin bleu qui vole, gérant d’un restaurant, le « 13 ice », qui va l’héberger. Pour cela, elle va devoir retrouver les six pétales, qui sont en fait des petits bonshommes.

Napple Tale aurait été attendu comme étant Nights 2, or, il n’en est rien. Napple Tale fait dans le mélange de deux genres : Le RPG, et la plate-forme. Ouaip, et pas question de parler de Wonderboy ! Le jeu va se présenter ainsi : vous êtes dans le village de Napple, avec son restaurant, ses maisons, son bar, son église, son magasin… Vous pourrez discuter avec des personnages, dont certains importants, car ils vont vous apprendre quelque chose d’utile à notre héroïne (à vous, c’est moins sûr, sauf si vous parlez le japonais). Ce sera nécessaire, car c’est eux qui vous permettront d’avancer dans l’histoire, comme dans tout bon RPG. Le village a cependant une particularité. Il y a quatre rues principales, qui représentent chacune une saison. Il y a la rue « Cherry front » pour le printemps, la rue « Ocean blue » pour l’été, « Rouge leaf » pour l’automne, et « Silver line » pour l’hiver. Chaque rue mène à un monde correspondant à la saison. Allons au printemps par exemple, car c’est par ce monde qu’il faut commencer l’histoire. Vous tombez alors sur une carte du monde, où vous pourrez choisir votre niveau. Une fois fait, on passe à la partie plates-formes.

Pas question ici du banal jeu de plates-formes 3D bien soporifique et au level design du même acabit. Ici, on fait dans une petite touche d’originalité. De la plate-forme, oui, en 3D, oui, mais sur un plan 2.5D (!) En effet, la caméra se place de coté, comme dans n’importe quel jeu de plate forme 2D, mais vous pourrez vous déplacer en profondeur ! Bouton A pour sauter, X pour attaquer, 2x A pour un saut périlleux… Hmm, on s’y retrouve facilement, c’est de la pure plate-forme à l’ancienne. Rajoutez cependant à cela les pafet. Les pafet seront des petits animaux rigolos qui vous suivent durant le jeu. Vous pourrez en transporter 5, mais n’en sortir qu’un à la fois. Les autres sont stockés au sous-sol de la maison de Arsia. Vous pourrez en changer avec la gâchette droite, et les invoquer avec le bouton B. Il y en a qui vous protègent, d’autres qui attaquent en vrille, d’autres qui créent des blocs sur lesquels on peut sauter, d’autres qui crachent du feu pour décongeler certains coffres alors qu’il n’y a pas d’ennemis aux alentours pour les jeter dessus, etc… Tout au long des niveaux, vous pourrez récupérer des pièces, mais aussi des objets, après avoir latté un ennemi ou bien trouvé dans un coffre. Les niveaux sont construits à l’ancienne : il y a des plates-formes qui bougent, des interrupteurs, des ennemis, des passages différents, des précipices, etc… Ca rappelle tout à fait les jeux de plates-formes 2D, voir Pandemonium ou Klonoa, sauf qu’on peut se déplacer en profondeur. Chaque niveau aura sa petite particularité : par exemple, dans celui-ci, il y aura beaucoup de vent, dans celui-ci, le niveau sera très labyrinthique, dans celui là, il y aura d’énormes noisettes qui roulent, etc… De ce coté, ce n’est pas sans rappeler Sonic. C’est du plaisir en barre, un retour aux bonnes vieilles valeurs, et ça fait plaisir, on s’amuse vraiment lors de ces phases de plates-formes, surtout qu’elles sont assez diversifiées.

Au cours des niveaux, vous pourrez tomber sur une maison, pour un petit retour de phase RPG, ou bien tomber sur un passage pour un autre niveau encore. A la fin du niveau, on tombe bien sûr sur l’emblématique Boss, avec juste avant un point de sauvegarde, représenté par une fleur. Les combats avec les Boss sont assez inégaux, certains sont facilement battables en les bourrinant de façon bête et méchante. Même si ce n’est pas vrai pour tous, c’est tout de même dommage.

De retour au village de Napple, vous allez en profiter pour aller visiter les environs, et surtout votre maison. Aux sous-sols, je vous l’ai déjà dit, c’est là que sont stockées vos bestioles. Au premier étage, il y a votre chambre, avec le lit qui vous permet de sauvegarder, et une plante qui vous fait augmenter de niveau si vous lui donnez un certain type d’objets ( ça se fait tout seul). Il y a aussi la chaise à bascule en fleur qui fait je-ne-sais-quoi. Dans la pièce d’à coté, il y a 2 machines. L’une permet de décrypter un objet que vous avez. Pour décrypter, c’est bien simple, il s’agit d’un mini-jeu. Vous allez manipuler un objet en 3D, et devoir découvrir une icône invisible, qui devient visible lorsqu’on passe le curseur dessus. Il y a 3 modes de visions, que vous pourrez sélectionner avec les gâchettes. Les icônes ne seront atteignables que dans un certain mode de vision. Il est indiqué en bas à gauche lequel est nécessaire. Les icônes ne sont pas placées au hasard, elles sont souvent placées à des endroits précis de l’objet ! Par exemple, cette bouteille de vin : Une sur le goulot, une sur le fond, une sur l’étiquette. Vous aurez une minute pour trouver toutes les icônes, ce qui est un travail assez facile, car on a vite fait de prendre la main. Après, il y a une autre machine à coté qui ressemble à un piano. Elle vous permettra de mettre en pratique les codes que vous avez trouvés avec la machine d’avant afin de créer un pafet. Il faut quatre icônes pour composer le code de création. Si vous avez les quatre, tant mieux, si il vous en manque, vous pourrez toujours essayer de trouver celle qui manque au hasard, mais vous aurez peu de chances d’y parvenir ainsi, surtout que ça vous coûte. Dans la pièce d’à coté, c’est une petite chambre où sont rangées les collections. Le gramophone vous permettra d’écouter les musiques du jeu, l’album de visionner les photos, le livre de visionner les cartes, etc… Tout ça si vous débloquez le contenu bien sûr. Pour cela, il y a un petit distributeur tout rose, avec une grosse poignée qu’on tourne, et dans lequel on met sa petite pièce. Bref, pour débloquer ces bonus, il faudra payer, et le résultat se fera au hasard, ce sera la surprise.

Napple Tale a une petite touche rétro avec son approche du jeu de plates-formes, assez osé au vue de la période, tout en étant original, car le mélange est assez rare, et réussi à la fois. Bravo, mais ce n’est que le début !

Couleur bonbon !

On ne va pas tergiverser longtemps là-dessus, graphiquement, ce jeu, c’est de la N64. Voilà, c’est dit, ne vous attendez pas à de la superbe utilisation de 128 bits. Non pas que c’est moche (je vais y venir), mais que techniquement, c’est désuet. Les textures sont assez pauvres, vite fait d’être répétées, les persos ne sont pas composés de beaucoup de polygones, oubliez profusion d’effets spéciaux, oubliez les champs de vision où on voit à des kilomètres, Napple Tale est désuet graphiquement…et pas moche non plus. En effet, le style graphique est résolument tourné dessin-animé (bien qu’il n’y ait pas de cell shading). Du coup, tout le style graphique du jeu prend cette tournure. Si le jeu oriente son style graphique ainsi et non sur le réalisme, pas trop besoin alors d’une technique extraordinaire digne d’un Shenmue. De même, les textures ont des couleurs assez vives. Bien qu’elles soient assez pauvres, elles donnent un style bonbon ou gâteau des plus délicieux. Il faut dire que l’ambiance générale du jeu se prête bien à ce style : des personnages rocambolesques, comme le maire, une grenouille toujours en voiture ; le barman, un taureau élégant (qui étonne beaucoup Arsia), le petit lutin, tout bleu et avec une fraise autour du coup ; et tout simplement tous les personnages, charismatiques, marrants, extravagants… On est dans un autre monde le temps d’une partie. Alors, est ce qu’un jeu pas grandiose techniquement est forcément moche ? La réponse est non, la preuve avec celui-ci, mais on aurait la même argumentation pour un Katamary Damacy par exemple, ou bien même pour un Project Rub, ou je ne sais quoi. La technique ne fait pas la beauté du jeu, mais la réussite graphique, artistique, oui ! A noter que le jeu est fluide (de rares ralentissements), et que l’animation des personnages n’a pas été faite avec l’aide de la motion capture, mais de l’ordinateur. Le résultat est d’autant plus cartoonesque.

Mais assez ri, passons aux choses sérieuses, on passe une vitesse, parlons musique. Aux commandes, ce n’est pas n’importe qui, c’est Yoko Kanno ! Cowboy Bebop, Escaflowne, Sakura, Macross… C’est elle qui a fait leurs musiques ! Pour Napple Tale, bien sûr, l’inspiration va être les saisons, et il faudra qu’elles accompagnent au mieux l’action et les niveaux du jeu. Pas de soucis, c’est une réussite. Pour des musiques de jeu vidéo, c’est assez particulier, original, et envoûtant. Pour le coup, je suis sous le charme. Le style peut tantôt faire Disney (avec notamment beaucoup de chant de la part de Yoko), tantôt celtique pour les montagnes et le vent, tantôt poétique avec un orchestre de violons, tantôt presque spirituel avec des voix d’enfants, tantôt assez vif pour le passage de ce boss… Dommage qu’il y en ait une ou deux qui font un peu tache. Si vous pouvez écouter les musiques, essayez, ou bien, jetez un coup d’œil aux vidéos du jeu disponible sur le site ign.com

C’est peut être ce qui donne le plus de charme au jeu.

La maniabilité est bonne. La prise en main est facile, on retrouve vraiment les marques qu’on a avec les vrais jeux de plates-formes en 2D. POUM, on latte l’ennemi, HOP on saute, GNIII, faut pas se louper, pour ça, aidez vous de votre ombre. Néanmoins, le level-design vous rappellera la belle époque. Si la caméra se place en général de coté, elle peut faire des petites acrobaties comme dans Pandemonium en se mettant derrière le personnage lors d’un passage par exemple. Le japonais sera un petit souci au début. En fait, sachez que s’il demande une confirmation de votre part lorsque que vous entrez dans un monde, c’est qu’il veut vous dire « ça sert à rien d’y aller, t’as pas le truc nécessaire pour le finir ». Enfin, au début, il faudra parler à beaucoup de monde dans le village. En général, le maire est le personnage important à qui il faut parler. Fouillez bien le village, il se peut que vous loupiez un personnage car un peu petit. Sinon, une fois le 2e jour fini, c’est tout de suite plus simple, il suffira en général de parler au maire. Sinon, n’oubliez pas les maisons que vous rencontrerez dans les parties de plates-formes, elles aussi contiennent des personnages importants qui vous permettront de faire avancer l’histoire. Bref, si on loupe les dialogues car on ne parle pas un mot de japonais, il reste néanmoins tout à fait possible de jouer à Napple Tale et de l’apprécier. Au pire, faites un tour sur gamefaqs.com

Conclusion

Il ne faut pas se lancer dans Napple Tale en se disant que c’est Nights 2, mais remarquer de lui lorsqu’on joue qu’il peut faire penser à Nights. Si Nights avait ce coté planant, Napple Tale a ce coté envoûtant. Napple Tale est un jeu assez original, aussi bien dans l’ambiance proposée que dans le jeu en lui-même. Il s’avère être un petit bijou, un délice à essayer. Un univers enchanteur et de la plate-forme à l’ancienne, bien qu’on puisse se déplacer en profondeur, moi je dit : OUI ! Napple Tale va redonner un peu de couleurs là où c’est tout gris, alors faites vous plaisir !

vidéos du jeu:

http://www.jeuxvideo.tv/napple-tale-alisia-in-daydream-video-33636.html

http://www.youtube.com/watch?v=uGk3Le8OwKQ

http://www.dailymotion.com/video/x29kh8_napple-tale-alisia-in-daydream

diverses phases du jeu avec la musique d’intro:

http://www.youtube.com/watch?v=ZHozg8OCwOU

Napple Tale : Alisia in Daydream