_Développé par Gust, édité par Kool Kizz.
Atelier Marie est également sorti seul sur PlayStation, Saturn (1997) et Game Boy Color (2000) ; Atelier Elie est quant à lui sorti seul sur PlayStation (1998) et Game Boy Color (2000)._
Assez peu connue des foules, surtout par ici où quasiment aucun épisode n’a vu le jour, la série des Atelier de Gust se compose mine de rien de dix-huit titres, parmi lesquels trois trilogies et plusieurs titres solos ou duos. La première trilogie, celle de l’alchimiste de Salburg, comprend Atelier Marie, Atelier Elie et Atelier Lilie. Quant à cette galette, nul besoin d’être un mathématicien hors pair pour constater qu’elle ne regroupe pas la trilogie au complet.
PETITE MARIE, JE PARLE DE TOI
Les deux épisodes sont assez proches, et même leurs scenarii respectifs ne varient guère. Dans le premier volet, Marlone (ou Marie de son petit nom) est la pire étudiante de l’académie d’alchimie de Salburg. Sa directrice, Ingrid (est-ce que tu baises ?), lui pose donc un ultimatum : elle a cinq ans pour confectionner, par alchimie, un objet fantastique à même d’impressionner tout le monde, faute de quoi elle sera virée.
Dans le second épisode, c’est d’Elfir (surnommée Elie) qu’il s’agit. Pour autant, nous nous trouvons toujours en présence d’une étudiante de l’université d’alchimie de Salburg qui doit faire ses preuves. Rien de neuf sous le soleil du sud Pakistan, donc.
UNE PINCÉE D’AILES DE CHAUVES-SOURIS, UNE CUILLERÉE D’ŒIL DE RAT…
Plus qu’un RPG, Atelier (sans distinction, les deux opus se jouent exactement de la même manière) est une sorte de simulation d’alchimie. Le gros du jeu consiste donc en séances de crafting.
Vous commencez votre aventure à Salburg, le premier septembre d’un calendrier qui ne compte que 360 jours (12 mois de 30 jours). Vous disposez d’un pécule de départ de 3000 pièces, et à vous de vous démerder pour faire fructifier tout cela en cinq ans.
Pour faire court, disons que le jeu comprend trois phases : une dans les rues de la ville, une en exploration et une dernière dans l’atelier de votre alchimiste.
En ville, à chacun de vos déplacements vous perdrez un jour. Vous pouvez vous rendre à votre atelier, à la taverne pour écouter les rumeurs et surtout accepter des missions, recruter vos troupes de soutien, etc., à l’armurerie pour acheter votre équipement, à l’académie pour acheter des bouquins d’alchimie, au château pour taper le carton avec une tête couronnée, ou à l’extérieur de la ville.
Dehors, les choses se compliquent un peu puisque des monstres sanguinaires vous attendent. C’est pourquoi vous aurez tout intérêt à recruter des gens avant de vous lancer en expédition. Plusieurs destinations sont proposées généralement, chacune ayant des monstres plus ou moins balèzes. Plus la destination est loin de Salburg, plus il vous en coûtera en jours de marche (et donc plus vous aurez de chances d’échouer dans vos missions, puisqu’elles sont en temps limité). Et plus vous aurez à combattre bien entendu.
Les combats se déclenchent de manière aléatoire et se déroulent au tour par tour, sur une portion de terrain vue de trois quarts, sur laquelle repose une grille. Vous avez en général le choix entre attaquer, vous défendre, utiliser une attaque puissante (mais qui vous fera perdre plusieurs tours de jeu), consommer un objet ou vous enfuir.
Vos personnages gagnent des points d’expérience à chaque combat remporté, ce qui leur permettra d’évoluer en termes de statistiques selon plusieurs paliers. Cependant, ce n’est pas le seul moyen de booster ses caractéristiques. Par exemple, vous pouvez faire grimper votre taux d’intelligence en écoutant les rumeurs à l’auberge de temps en temps…
Bref, toujours est-il que vos excursions vous permettront de ramasser plein d’objets de base, de plus en plus rares et efficaces à mesure que les missions se compliqueront. Et comme bien souvent ces missions sont du genre « Ramène-moi tel objet », vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Bien entendu, direction votre atelier, pour travailler un peu vos talents d’alchimiste. La confection d’objets est on ne peut plus simple : il vous faut au moins deux ingrédients de base (par la suite le nombre sera plus important) et la « recette », soit le livre d’alchimie que vous aurez pris soin d’acheter précédemment.
Il ne vous reste plus qu’à aller vous faire grassement payer. Quant à moi, il ne me reste plus qu’à vous expliquer un ou deux points de moindre importance. Le menu tout d’abord, qui vous permet de vérifier le statut de votre équipe, de gérer votre inventaire, de vous reposer (ceci vous fait perdre une ou plusieurs journées) ou encore de sauvegarder. Et les évènements. Le calendrier du jeu est marqué de quelques dates importantes : jour de promotions sur les prix pratiqués à l’académie, anniversaire du roi, tournoi d’arts martiaux… Ou encore journées de chasse : durant ces journées, vous pourrez vous balader n’importe où sans rencontrer le moindre monstre ! Surveillez votre calendrier, ces évènements surviennent chaque année à la même date.
HABIBI ELIE (ouais je sais…)
Le plus difficile pour moi, ça va être de vous présenter Atelier Marie & Elie de manière suffisamment sexy pour vous convaincre de l’essayer. Parce qu’il faut bien dire qu’à première vue, ces deux titres n’ont rien de très remarquable.
Pour commencer ils sont entièrement en japonais, ce qui n’aide pas à la compréhension. On peut s’en sortir avec les quelques guides que l’on trouve sur Internet, mais on ne pourra pas profiter des dialogues souvent humoristiques des deux jeux.
Ensuite sur le plan de la réalisation, les deux jeux font un peu vieillots. Il s’agit de 2D assez plan-plan. Les décors n’ont rien d’exceptionnel et seul le design en SD des personnages confère un tant soit peu de charme à ces Atelier. Par contre les effets visuels sont assez sympathiques et, surtout, la bande-son très agréable rattrape un peu la note.
Et puis enfin, il faut bien dire que passer son temps à fabriquer des objets peut sembler à la fois ridicule et rébarbatif. Mais stop ! J’ai dit que je voulais vous vendre ce jeu, et je suis en train de creuser sa tombe.
Si vous n’êtes pas contre les jeux réalisés avec deux bouts de ficelle, vous avez peut-être une chance d’accrocher à Marie & Elie no Atelier : Salburg no Renkinjutsushi 1.2 et à son ambiance rose bonbon. Et puis même si la majorité du temps se passe en crafting, le fait est que Gust a réussi à rendre l’affaire intéressante et amusante.
Ceci dit, quand bien même ce double volet conserve un certain intérêt, ne serait-ce que parce qu’il regroupe les deux premières itérations de la saga, il n’en est pas vraiment le porte-étendard. Si vous voulez jouer à un bon Atelier, autant vous rabattre sur la trilogie des Atelier Iris, bien plus évoluée. Oui je sais, j’aurais fait un très mauvais vendeur.