Karous est un jeu vidéo DreamCast publié par MileStoneen 2007 .

  • 2007
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Karous

3.5/5 — Très bien par

MileStone aime la Dreamcast, c’est un fait. D’un amour proche de la nécrophilie d’ailleurs, puisque l’intégralité des jeux que la société a réalisés sur ce support est sortie après la mort officielle de la console. Après Chaos Field et Radilgy (Radio Allergy), laissez-moi vous présenter Karous. Le cadet de la famille est aussi le dernier jeu officiel à avoir vu le jour sur la belle de SEGA, alors on peut aussi parler de chant du cygne. Même si en l’occurrence c’est plutôt un corbeau.

I LOVE AN ANGEL INSTEAD

Pour autant que je sache, Karous dispose d’un semblant de synopsis. L’ennui, c’est que le jeu n’est, encore une fois, sorti qu’au Japon, et que je n’ai malheureusement toujours pas appris la langue dans la nuit. Alors j’ai tenté de fouiller à gauche et à droite pour voir de quoi il retourne… Et tout ce que j’ai pu tirer, c’est que le jeu nous parle de l’histoire d’amour entre un pilote de vaisseau futuriste et un ange. Chose que l’on avait déjà à peu près comprise en regardant les cinématiques. Bref, on tourne en rond, alors passons à la suite.

DO IT YOURSELF

Karous est un shoot ‘em up vertical. Enfin vertical, si on veut. En effet, il est possible dès le début de la partie de choisir l’orientation de l’écran, horizontale ou verticale (ceci dit, l’original en arcade était bel et bien vertical), de même que l’on peut choisir la difficulté générale et la taille de la jauge de puissance.

Le jeu est assez simple à appréhender, mais certaines subtilités demandent tout de même un petit temps d’adaptation. Déjà ici, on utilise trois boutons, ce qui n’est pas courant dans un shmup. Le bouton A permet de tirer droit devant soi, et on peut le laisser enfoncé pour tirer en continu. Le bouton B permet d’utiliser une lame d’énergie façon Radiant Silvergun, nous reviendrons sur son utilité. Le bouton C, enfin, déclenche un bouclier qui vous rend temporairement invulnérable aux tirs adverses.

Lorsque vous canardez vos adversaires, ils partent en fumée et de leurs carcasses s’échappent des morceaux dorés. Ce sont des bonus de points qui accroissent votre score. Mais parfois, il arrive aussi que les ennemis lâchent des options bien plus intéressantes : elles peuvent être bleues, vertes ou jaunes et augmentent alors respectivement la puissance de votre tir, de votre épée ou de votre bouclier. De la manière dont vous avez détruit l’ennemi (avec le tir de base ou le bouclier, un par un ou en série, etc.) dépendra le niveau de l’option récupérée, qui peut varier de un à cinq. Plus l’option a un niveau élevé et plus son effet sera important.

Et si jamais la couleur ne vous plaît pas, changez-la ! À la manière de Twinbee, il est possible de modifier l’option en s’acharnant dessus. Seulement, plutôt que de tirer dessus, c’est là que l’épée entre en scène. Vous l’utiliserez pour frapper l’option si vous le désirez, et cette dernière changera alors de couleur.

Il est également possible de récupérer des bonus qui restaurent votre vie, d’autres qui rechargent plus vite votre jauge de puissance (cette dernière est utilisée lorsque vous faites usage de votre bouclier), d’autres encore qui vous filent un bouclier gratos ou enfin, d’autres qui augmentent ou diminuent la vitesse de déplacement de votre vaisseau (ce sont deux options distinctes, hein).

RIEN N’EST NI TOUT NOIR NI TOUT BLANC

La première chose que l’on remarque lorsqu’on entame une partie de Karous, c’est son esthétique assez particulière. Non seulement la palette de couleurs est très limitée, utilisant principalement des niveaux de gris, mais en plus les graphismes sont très épurés, préfigurant certaines oeuvres en cel-shading comme Okami. Cette réalisation minimaliste nous rappelle à la fois que Karous est un jeu « fait main » par un petit studio, mais aussi qu’il s’agit de la dernière sortie sur GD-Rom, avec un petit côté nostalgique/désenchanté.

Concernant le fond de jeu, il y a du pour et du contre. Le système n’est pas forcément facile à appréhender au demeurant, il faut penser à faire bon usage de l’épée et du bouclier. Mais d’un autre côté, le rythme de jeu n’est pas particulièrement violent, et une partie se révèle finalement assez courte et sans trop d’anicroches. Un shmup un peu mou du genou, donc.

De fait il est bien certain que Karous ne fera pas l’unanimité. Pour vraiment apprécier le dernier bébé de MileStone, il faudra à la fois accepter sa réalisation volontairement rudimentaire et son gameplay pas spécialement ravageur. Beaucoup de particularités - pour ne pas dire de tares - qui pourraient lui aliéner une bonne partie de son public potentiel. Les plus patients découvriront néanmoins un gentil petit jeu qui a de la gueule.

Karous