Hundred Sword est un jeu vidéo DreamCast publié par Segaen 2001 .

  • 2001
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Hundred Sword

3.5/5 — Très bien par

Ca n’aura échappé à personne de toute façon, les jeux de stratégie sur console, c’est le désert. Il n’y a guère que les Famicom Wars qui pourraient à peu près représenter le genre sur console. C’est dire le niveau ! Le genre est sur PC, et Hundred Sword n’y changera rien, ni lui, ni un autre. Pourtant, le petit consoleux qui se demande à quoi peut bien ressembler le genre se demande si c’est un genre de jeu qui lui plaira ou pas. Il va à la FNAC, il voit une vidéo de Warcraft III, ou de Medieval II : Total Wars à l’heure ou j’écris ces lignes, et il se dit : Ca a l’air vachement bien, mais j’ai peur que ce soit compliqué ! Et il n’aura pas tort. C’est pourquoi, les développeurs de Hundred Sword ont compris ce que devait être un jeu de stratégie sur console.

Boutons les rouges en dehors du royaume des bleus.

Bon, on va dire que le scénario c’est ça. Le jeu étant en japonais dans sa version Dreamcast, je n’ai pas pu comprendre grand-chose du scénario, si ce n’est que fiouuuu, c’est touffu comme… heu…comme un RPG japonais, c’est vous dire ! Ca n’arrête pas de parler, et je ne doute pas une seule seconde, holà non, que c’est très intéressant ce qu’ils disent. De toute façon, il faudra bien, vu que les dialogues ne peuvent être zappés. Heureusement que les dessins sont assez jolis, c’est déjà ça pour les yeux. Et puis, si c’est vrai pour le mode aventure (équivalent du mode campagne), il en est tout autre du mode mission. Bon, il y a aussi le mode network, mais je doute qu’il soit encore en cours. Il y a bien sûr aussi un petit tutorial histoire de vous faire les dents. Mais, entrons dans le vif du sujet. Hundred Sword s’apparente à un Myth like au début. Pas de construction durant les premières missions, le ton est surtout mis sur les affrontements. Vous dirigez en fait plusieurs groupes de soldat, avec un leader pour chacun (comparable aux héros de Warcraft III). Les groupes ne sont pas hétérogènes, mais ont des caractéristiques propres : cavalier, chevalier, et archer. La base d’un jeu de stratégie en temps réel en somme, des affrontements pierre / feuille / ciseaux. Pas question de rusher (technique qui consiste à envoyer tout le monde à l’attaque sur un point), on remarquera bien vite qu’il faut faire attention aux soldats qu’on envoie au casse pipe, et surtout, aux adversaires qu’on va leur faire affronter. Ceci ne sera pas un problème, car dans Hundred Sword, il n’y a pas de brouillard de guerre, afin de masquer les adversaires qui sont hors de portée. La victoire se fera, comme d’habitude, par un anéantissement total de l’adversaire, excepté pour quelques missions, où ce sera (un peu) différent. Une fois gagné, c’est un tableau de score qui s’offre à vous, et re-belote pour une séquence de piaillement. Plus utiles que vous ne le croyez, car dans ces grandes blablateries, vous aurez des fois à choisir une réponse, qui augmentera votre jauge de Person ou de King. En fonction du niveau de ces barres, vous serez soit une bonne personne, soit un bon roi. Quel est l’intérêt ? Si vous êtes une bonne nana (car vous jouez une blondinette au début du jeu), vous aurez les statistiques de vie et de magie plus élevées pour vos personnages. Soyez plutôt un bon roi, et vous aurez un nombre maximal d’unités plus élevées, ainsi qu’une meilleure intelligence pour vos troupes (la façon dont ils attaquent en fait).

Puis, au fil des missions, ça se corse. Par exemple, pour la construction de bâtiments. Appuyez une deuxième fois sur A sur un groupe, et un menu apparaît. Là, choisissez l’icône de construction (l’espèce de marteau, en bas à gauche). Là, vous placerez votre QG. C’est grâce à lui que vos héros pourront se reposer (un à la fois), ainsi que créer de nouvelles unités. Vous pourrez aussi après améliorer votre bâtiment en l’améliorant. Très vite, beaucoup de choses vont s’enchaîner, comme par exemple une plus grande variété de leaders et de soldats qu’il faudra choisir en début de partie, la possibilité d’engager des unités plus puissantes mais moins nombreuses, racheter un héros mort sur le champ de bataille en cours de partie grâce au QG, la récupération d’alliés… Mais tout ça ne serait rien encore sans les ressources. C’est simple, il n’y en a qu’une à récolter. Il s’agit de petits geysers (vu de loin). Commandez à une troupe de construire une mine dessus, et vous aurez de l’or au fur et à mesure que la mine s’exploite toute seule, jusqu’à épuisement. Petit à petit, le jeu se complexifie. Mais attention, ce n’est pas pour autant qu’il devient de plus en plus dur. La difficulté des missions est assez inégale, vu que certaines consistent en fait uniquement à voir les capacités des nouvelles unités, ce qui n’est pas un mal pour le joueur consoleux qui découvre certainement le genre. Au fur et à mesure, le soft montre sa richesse, et nous prouve qu’il le vaut bien.

Si le jeu peut se jouer au clavier et à la souris, il s’avère qu’il soit tout à fait jouable à la manette. L’action n’étant pas excessivement rapide, on est rarement pris de court. Les commandes sont assez simples, ce qui sera un vrai plus, vu le problème du japonais. Si un STR en japonais aurait pu faire peur, il n’en est pas grand-chose. La plupart des commandes sont représentées par des icônes plutôt que par des écritures, du coup, pas de barrière de langues. On prend du plaisir à jouer et on se trouve des talents de stratège. Hundred Sword ressemble à un STR tout ce qu’il y a de plus classique, il en a les bases les plus solides, mais il a tout de même quelques originalités, qui font que même l’habitué au genre y trouve de quoi faire. De plus, l’univers est assez original pour le genre, on ne va pas s’en plaindre. N’est ce pas, tous les STR qui se déroulent lors de la seconde guerre mondiale ? Un bon petit STR sympathique en somme, idéal, histoire de s’initier au genre. Un genre qui plus est quasi-inexistant sur console, alors on ne va pas cracher dessus. Bon, en truc lourdingue, les phases de dialogues, bien qu’elle soient jolies, sont longues et inintéressantes lorsqu’on ne comprend pas le japonais. Et, si ça se trouve, même si je comprenais le japonais, j’aurais trouvé le scénario ronflant que ça ne m’aurait pas étonné. Plus gênant par contre, le pathfinding est à la ramasse. A la rigueur, vos troupes arrivent à contourner un arbre, un rocher… Mais faire un petit détour pour prendre le chemin qui permet d’accéder à l’endroit que je leurs ai indiqué, ça, c’est au-dessus de leurs forces ! Il faudra leur indiquer à chaque fois la route à faire pour leur faire atteindre le point souhaité.

Les STR, c’était rarement impressionnant il y a quelques années.

Mais vu qu’il faut plaire à un nouveau public, faudra bien se forcer. Pour situer graphiquement Hundrer Sword, disons que c’est en-dessous d’un Warcraft III, mais guère plus ; un Battle Realms avec un look plus cartoon… pardon, manga ! Les unités sont dans un genre Super Deformed (petit corps, grosse tête), mais pas trop. Les environnements sont assez détaillés, les textures suffisantes, des effets spéciaux sympas… Hundred Sword n’est pas impressionnant, mais il s’avère suffisant, surtout pour un STR. On pourra regretter un brouillard très visible lors des scènes cinématiques, et le rebord de la carte, qui débouche carrément sur du vide ! On pourrait croire que venant d’un jeu japonais, on allait se taper les blondinettes en tenues excentriques, aux gros seins, et aux yeux très typés manga, et au final… Ca s’avère vrai… Mais pas tant que ça. Les tenus sont farfelues, mais ne sont pas forcément des successions de mini shorts et de décolletés afin de rincer facilement l’oeil du joueur mâle. De même, si il y a bien sûr les personnages avec des coupes l’Oréal, ils sont moins clichés que la moyennes et pas omniprésents. Le trait des dessins en lui-même est plus particulier que ce qu’on nous sert habituellement. Pas d’aplat de couleur, pas d’yeux énormes, pas d’iconographie typiquement japonaise (comme par exemple l’inénarrable goutte de sueur), le style graphique de Hundred Sword est bien particulier. Mieux encore, avec quelques personnages furry (entendez par là des animaux anthropomorphiques) du plus bel effet. Les musiques, dans un genre médiéval japonais forcément, sont un peu tout le temps les mêmes. Heureusement, elles ne sont pas (trop) soûlantes. La maniabilité est assez bonne à la manette, mais n’ayant pas de clavier ni de souris, je ne pourrais pas dire de quoi il en retourne avec. La durée de vie en solo est honorable. Malheureusement, le multi n’a été étudié que pour le online, donc de ce coté-là, c’est mort, et c’est dommage.

Conclusion

Pas extraordinaire et ne soutenant certainement pas la comparaison avec les gros STR sur PC, surtout aujourd’hui, Hundred Sword est néanmoins un bon jeu, bien foutu, idéal pour s’initier au genre. De toute façon, vu que le genre est largement sous représenté sur console (ça vaut bien aussi pour la PS2, la Xbox et la Gamecube d’ailleurs), on ne va pas pinailler. Un ou deux défauts dommageables néanmoins, mais qui ne suffiront pas a trop l’entacher.

Hundred Sword