Dragon Riders : Chronicles of Pern est un jeu vidéo DreamCast publié par Ubi Soften 2001 .

  • 2001
  • Aventure

Test du jeu vidéo Dragon Riders : Chronicles of Pern

1.5/5 — Bof… par

Y’a un cul-béni l’autre jour qui m’a dit que la chair est faible. Après l’avoir laissé pour mort sur le trottoir du bar à Gégé, ça m’a fait repenser à une histoire que je tais depuis longtemps, honteux que je suis. Ce test me servira donc d’expiatoire pour oublier qu’un jour, par mégarde, j’ai acheté à ma vieillissante Dreamcast un jeu à trois francs six sous dans une brocante. Oui, la chair est faible, mais l’esprit l’est tout autant puisqu’il a suffi d’un simple dragon sur une jaquette pour me faire dégainer le porte-monnaie.

THE STORY OF THE CHARMLESS MAN

Dragon Riders : Chronicles of Pern est tiré d’une œuvre de ce que l’on appelle généralement de la « bit lit », cette littérature bon marché qui remplit les rayonnages des supermarchés et émoustille les amateurs de la collection Harlequin. En l’occurrence, il s’agit du cycle de la Ballade de Pern d’Anne McCaffrey, qui s’inscrit dans ce que certains appellent la science-fantasy, mélange de science-fiction et de fantasy.

Pour faire court, Pern est une planète colonisée par les humains, où certaines personnes sont choisies pour devenir cavaliers à dos de dragons. Les héros de cette société médiévale doivent en effet la protéger des Fils, des créatures dévoreuses ayant la forme de fils et qui s’abattent sur la planète tous les deux-cents ans.

Dans le jeu, vous incarnez D’Kor qui, en dehors de son nom digne de figurer au Guinness Book des blagues Carambar, est un chevalier-dragon et doit trouver une nouvelle reine-dragon, histoire de remplacer la précédente qui a eu un léger problème de mort impromptue.

LUCY IN THE SKY WITH DRAGONS

C’est fou ce qu’on peut faire comme jeux de mots avec ce titre, étrange que je n’y ai pas pensé avant. Enfin bref, revenons-en à notre Dragon Riders : Chronicles of Pern, qui est un jeu d’aventure. L’aventure en question se découpe, assez logiquement puisqu’elle est tirée d’un bouquin, en chapitres. Plus précisément il y a dix chapitres, plus un prologue qui servira plus ou moins de tutoriel.

À vrai dire, plus que son découpage, le jeu est une succession quasiment ininterrompue de quêtes, sous-quêtes, missions et autres objectifs à remplir. Vous allez vite vous rendre compte qu’elles ne sont pas forcément toutes passionnantes, loin s’en faut, puisque la première chose que vous aurez à faire sera de nettoyer votre dragon. Les fans de Léa Passion Technicienne de Surface apprécieront.

Inutile de chercher à vous enfuir ou à faire autre chose ; tant que vous n’avez pas rempli votre mission en cours, vous n’avez pas le droit de faire quoi que ce soit d’autre. Par contre, tant que vous n’avez pas déclenché de nouvelles quêtes, rien ne vous empêche d’en accepter plusieurs. De fil en aiguille, vous vous rendrez compte que la plupart des quêtes consiste à aller chercher tel objet, parler à telle personne, voire aller chercher tel objet et le rapporter à telle personne pour qu’elle vous parle.

Vous y gagnerez parfois une compétence super utile, comme l’apprentissage de l’écriture. Oui, vous partez de très loin… Et vous n’arriverez d’ailleurs pas bien haut, puisque ces compétences ne sont qu’au nombre de huit. Bref, savoir écrire vous permettra malgré tout de tenir un journal de bord, bien utile puisqu’il permet de noter vos quêtes.

Pour vous déplacer entre deux lieux, vous utiliserez votre dragon. Il suffit de lui parler et de choisir l’option adéquate. En effectuant certaines missions, vous aurez aussi l’occasion de vous friter. Les choses se compliquent alors un poil, puisque les commandes ne sont pas des plus intuitives. Le système de déplacements à la Tomb Raider n’a jamais été ma came, et le placement dans ce jeu-ci est rendu encore plus complexe par les mauvaises blagues que vous joue la caméra. Pour le reste, tout fonctionne en deux temps : vous voulez utiliser un objet ? Vous devrez d’abord le sélectionner dans l’inventaire (bouton Y) avant de l’utiliser (bouton X). Vous voulez effectuer une action ? Vous devrez d’abord la choisir (bouton B) avant de la réaliser (bouton A). Vous voulez réellement vous amuser ? Sortez le jeu de la Dreamcast (bouton Eject) et balancez-le par la fenêtre comme un frisbee (poignée de fenêtre).

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Pensez donc ! Un dragon sur une jaquette, qu’est-ce qu’il me fallait de plus pour craquer ? Alors c’est pas que je regrette mon achat, hein, mais je me dis que les quelques euros dépensés à l’époque auraient eu une plus grande utilité s’ils avaient servi à m’acheter un truc plus utile, genre… Je sais pas moi, genre une pince à épiler les œufs, ou un stylo à encre sympathique.

Dragon Riders : Chronicles of Pern est, pour commencer, d’une grande laideur. Il est certain que les décors sont vides et d’une grande banalité, mais soyez assurés que c’est ce que le jeu offre de mieux. Parce que quand on compare la gueule des personnages avec ceux d’un Shenmue, on se dit que peut-être, par inadvertance, on a confondu la Dreamcast avec le vieux To7 de tonton André, celui-là même dont je parlais l’autre jour (du tonton, pas du micro). Et puis il faut les voir bouger ces pantins, ou plutôt tenter de se tortiller péniblement comme le chat que vous aviez foutu dans un sac avant d’y mettre le feu, la semaine dernière. Oh allez, je vous ai vus, ne niez pas.

Seul point pas trop mauvais à mettre à l’actif d’Ubi Soft, la partie sonore est loin d’être ratée. Les thèmes musicaux ne vous marqueront pas forcément, mais le jeu est joué en anglais, sous-titré français, et ça c’est plutôt bien.

Pour le reste, outre des contrôles assez particuliers, ce sont surtout les terribles angles de caméra qui sont les plus à même de plomber le jeu. C’est une catastrophe : on ne sait jamais où l’on est, ce que l’on fait et encore moins où l’on va. Mais qu’importe, parce que franchement, qui aurait envie d’aller chercher une brosse pour gratter les écailles de son dragon ?

Si vraiment vous tenez à voir la fin de ce chef d’œuvre, si vous êtes tous seuls ce week-end, qu’il pleut et qu’il n’y a rien de bien au cinoche par exemple, sachez que vous en aurez à peu près pour une quinzaine d’heures. Une torture longue et raffinée, donc, à réserver en exclusivité à ceux qui auront craqué sur le dragon de la jaquette, puisque Dragon Riders : Chronicles of Pern est injouable sur émulateur.

Dragon Riders : Chronicles of Pern