UEP Systems, ce sont les précurseurs du jeu de snowboard. Je veux dire, du vrai jeu de snow, sans compter les trucs un peu bâtards qui ont pu sortir sur Atari VCS. Avec leur Cool Boarders les développeurs se sont fait un nom, et ils reviennent maintenant sur Dreamcast. Eh oui, il y a bel et bien eu un épisode sur Dreamcast. Seulement, en dehors du Japon, ce n’est pas forcément évident de le déceler. En effet, le jeu se nomme Rippin’ Riders aux États-Unis et Snow Surfers en Europe. Pourquoi ne pas avoir capitalisé sur une franchise connue de tous ? Je ne sais pas, mais que cela ne nous empêche pas de parler du successeur de Cool Boarders 2.
PALE RIDERS
Cool Boarders Burrrn ! est donc un jeu de surf, et comme tous les jeux du genre il propose nombre d’options, que nous allons détailler sous peu. Et pour commencer, il existe trois modes de jeu :
_Le _Free Ride__ représente le principal mode solo du jeu. Il s’agit des traditionnelles courses d’obstacles, où vous dévalez des pentes vertigineuses en respectant le temps qui vous est alloué et en grappillant quelques secondes au moyen de figures alambiquées. _Le _Super Pipe__ est la fameuse piste en demi-tube où vous devez réaliser le plus de tricks possible. _Le _Match Race__ enfin, regroupe tous les modes jouables à deux : le Battle, pour se tirer la bourre en écran splitté, et le Free Race, qui revient au même que le mode solo. Le premier de ces deux modes propose lui-même deux options. Dans la première, lorsque vous réalisez des figures, vous réduisez la portion de l’écran allouée à l’adversaire ! Dès lors, en enchaînant les tricks vous pouvez carrément le faire disparaître de l’écran, et donc gagner par forfait. Si vous choisissez l’autre option, les figures permettent cette fois-ci de gagner un turbo : plus vous faites des folies de votre corps, et plus vous irez vite !
BURRRN OUT
Une fois votre choix initial effectué, il vous reste encore à sélectionner pas mal de choses. Pour commencer il vous faut un avatar. Ils ont chacun leur look propre, et bien entendu ils sont plus ou moins à l’aise en saut, en technique, en équilibre, en puissance, en vitesse… Il y a sept personnages de base, auxquels s’ajoutent trois surfeurs secrets (deux seulement dans les versions occidentales), à débloquer en obtenant le meilleur score sur certaines épreuves, et chaque perso normal a trois costumes différents, le troisième étant aussi à déverrouiller.
Ensuite un bonhomme c’est bien, mais il vous faut aussi une planche. Là encore toute une tripotée s’offre à vous, avec des planches alpines, freestyle, des planches bonnes à tout faire et même des spéciales, à débloquer là encore. Vous voilà donc équipé, ne manque plus qu’une piste à dévaler. En tout et pour tout il n’y a que neuf pistes : sept pour le Free Style et deux pour le Half Pipe dont certaines, encore une fois, doivent être déverrouillées.
Ouf ! On peut enfin jouer. Là pour le coup il n’y a pas forcément besoin de s’étaler, puisque grosso merdo, Cool Boarders Burrrn ! se joue de la même manière que Cool Boarders 2. Vous dirigez votre surfer à la croix ou au stick, les directions haute et basse permettant de se pencher respectivement en avant et en arrière. Vous disposez ensuite d’un bouton de saut qu’il faudra maintenir enfoncé jusqu’au moment où vous voulez effectivement bondir, d’un bouton pour pécho la cheplan style « wesh-wesh téma comment je gère trop bien », d’un bouton pour tourner plus facilement comme à l’époque où vous jouiez du frein à main sur la deudeuche pourrie de tonton André, et d’un bouton pour vous protéger. Ce dernier peut surprendre, mais il vous sera bien utile lorsque vous entrerez en contact avec un obstacle. La gâchette de gauche permet de passer de la position regular en fakie, c’est-à-dire le nez de la planche à l’arrière, et la gâchette de droite permet de pivoter lors d’une figure pour réaliser vos légendaires Misty 5940 Indy Nosegrab Backflip Turbo Diesel. Bien entendu, plus les tricks sont compliqués, plus ils rapportent de points, score minoré cependant si vous faites toujours la même chose. Ah ben oui, le public se lasse vite des poseurs.
LA MONTAGNE, ÇA VOUS GAGNE
Il faut savoir le reconnaître, Cool Boarders 2 a un temps été la référence du jeu de snow sur consoles. Finalement le principal problème de cet épisode Burrrn, c’est qu’entretemps a vu le jour un certain 1080° Snowboarding, qui a éparpillé la concurrence façon puzzle. Et si on peut préférer les délires des titres UEP Systems au sérieux, si l’on peut dire, du hit de la N64, un autre problème se profile à l’horizon, puisque quelques mois après Cool Boarders Burrrn ! arrivera le premier épisode des SSX, qui mettra la barre du portnawak un degré plus haut.
Bref, le jeu qui nous intéresse aujourd’hui est un peu le cul entre deux chaises, coincé entre une gloire qui dure et une star en devenir. Pourtant, les amateurs du genre sur Dreamcast n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent, et CBB est tout de même loin d’être raté. Les décors somptueux et colorés n’ont d’égale que la simplicité de la prise en main, orientée arcade à fond de balle.
À côté de cela, on se rend compte de quelques défauts non négligeables : un effet de vitesse assez mal retranscrit, une bande-son qui a très mal vieilli, et surtout une certaine fainéantise des développeurs, qui se sont contentés de mettre Cool Boarders 2 au goût du jour sur une bécane plus puissante. Le jeu manque d’originalité et de profondeur.
Mais encore une fois, c’est pas comme si on avait le choix. Dans sa catégorie et sur son support, CBB est la seule alternative viable, la seule alternative tout court d’ailleurs, il me semble. Donc le gars en manque de sports d’hiver ne pourra pas faire l’impasse. En fait ils sont pas cons chez UEP Systems : plutôt que d’aller chercher la concurrence, ils se sont posés sur la console dont personne ne voulait. Ça m’étonnerait pas qu’ils essaient de nous vendre un jeu sur PlayStation 3 dans pas longtemps…