Chaos Field est un jeu vidéo DreamCast publié par MileStoneen 2004 .

  • 2004
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Chaos Field

4/5 — Exceptionnel ! par

Il est assez difficile de déterminer la date de fin de vie de la Dreamcast. La faute, si l’on peut dire, à quelques développeurs amateurs ou professionnels qui se sont amusés à sortir des jeux dessus bien après l’arrêt de la production. Encore à l’heure actuelle, il y a des jeux qui sortent sur Dreamcast, et la console a toujours ses fans acharnés (c’est toujours les mêmes, c’est ceux qui gueulent que la bécane en avait dans le ventre et qu’elle est restée une grande incomprise ; on en a tous un dans notre entourage). Bon, puis de toute façon au Japon, la console était toujours vendue en 2004, du coup je sais pas pourquoi je vous raconte ça, si ce n’est pour me foutre des segagagas.

ET MOI JE VIS MA VIE À PILE OU FACE

L’histoire se déroule dans un futur pas si lointain que cela. Avide d’exploration, l’humanité vient de découvrir la porte vers une autre dimension où tout n’est que chaos. Rapidement baptisée Chaos Field, cette dimension abrite des créatures terribles nommées Abo. Et parce que nous sommes dans un shmup, ces créatures ont décidé que ça aller chier pour nos matricules : l’invasion est déclarée. Alors la suite vous la connaissez, on va pas se mentir. Toutes les forces de défense terrestre sont déployées pour lutter contre la menace, mais tout cela ne suffit pas et pour faire court : Abo 1-0 Terre. Ne reste donc plus que vous. Ah bah je sais bien, mais moi je décide pas, je fais qu’expliquer. C’est donc vous qui, aux commandes de votre suppositoire volant, allez mettre toutes ces saloperies extra-dimensionnelles à l’amende. Eh oui, ils vont l’avoir dans le cul.

INDIFFÉREMMENT À PILE OU FACE

Chaos Field est donc un shoot ‘em up. Pour être un peu plus précis, il s’agit même d’un shoot vertical, et pour être vraiment pointilleux, Chaos Field est un pseudo-manic vertical. Et puis tant qu’à en rajouter une couche, disons aussi que Chaos Field est juste un gros mode Boss Rush comme Treasure aimait à en faire à une époque.

Maintenant que je vous ai bien pourris de désignations plus ou moins farfelues, il est temps que je vous les explique. Imaginez cinq niveaux, de trois zones chacun, vus de dessus. Remontant du bas de l’écran vers le haut, votre vaisseau assaisonne tout ce qui se présente devant lui, autrement dit les adversaires qui, eux, vont du haut vers le bas. Ces adversaires-là vous mitraillent de manière ininterrompue, charge à vous d’éviter les balles et de massacrer les fautifs. Reste le terme « boss rush » qui ne parlera pas forcément à tout le monde. Disons que, traditionnellement, les shmups consistent en plusieurs niveaux, chacun conclu par un boss, un gros ennemi plus puissant et plus résistant que la moyenne. Eh bien ici, il n’y a que des boss. Quinze boss au total, donc, véritablement gigantesques et particulièrement redoutables.

Et vous dans tout ça ? Vous, vous disposez d’un tout petit vaisseau avec un tout petit tir de base. Vous ne glanerez absolument aucun power up comme il s’en trouve dans la plupart des shoot ‘em up. Vous pouvez cependant utiliser une sorte d’essuie-glace pour vous débarrasser de la plupart des boulettes. Et puis… Et puis qu’est-ce que c’est que ce gros bouton rouge avec inscrit dessus « NE PAS TOUCHER » ? Voyons voir ? PAN ! Mais que se passe-t-il ?

Il se passe que vous venez de toucher au gros bouton rouge. Vous venez d’entrer dans une autre dimension, plus précisément dans le Chaos Field. Ici, les ennemis sont plus puissants, plus agressifs, plus rapides. En contrepartie, votre vaisseau devient plus puissant et surtout, vous pouvez réaliser des enchaînements records, puisque tel est le but premier de tout manic shooter qui se respecte. Vous pourrez régulièrement alterner entre les deux modes de jeu (normal ou agressif), l’avantage étant que certains motifs de tirs sont plus faciles à traverser dans un mode que dans l’autre.

UN COUP JE PASSE UN COUP JE CASSE

L’être humain n’est pas une machine. Si tel était le cas, je noterais Chaos Field sur un plan strictement technique et il ne dépasserait pas la moyenne. Le jeu n’est visuellement pas transcendant et s’avère très répétitif sur le plan du gameplay (ceci dit, si j’étais une machine peut-être que j’apprécierais cette redondance). Pour affiner ce constat, disons que le jeu n’est pas vilain, mais autant les boss ont été fignolés et ont vraiment de la gueule, autant les décors de fond d’écran sont d’une tristesse absolue. Quant à la jouabilité, le principe de la succession de boss est sympathique sur le papier mais assez décevant à l’usage, car assez limité.

Oui mais voilà, je ne suis pas une machine. Dès lors je ne me laisse démonter ni par les graphismes bof-bof, ni par le concept rébarbatif. Et je parviens sans trop de mal à trouver des qualités au jeu de Milestone. Par exemple, la bande-son est très agréable à l’oreille. Et surtout, l’alternance entre Chaos et Order Fields est vraiment géniale, parce que les développeurs ne se sont pas contentés d’une équation binaire du type « Order = facile et Chaos = balèze ». Non, il est parfois plus facile de passer en mode Chaos qu’en normal. Ce qui répond à l’autre question que se pose le néophyte devant son premier manic : mais si je ne suis pas une machine, comment je fais pour éviter toutes ces boulettes ? C’est simple, j’apprends à jouer et, une fois que j’ai compris le truc, un minimum de dextérité suffit. C’est un peu comme l’alternance blanc-noir dans Ikaruga, une fois qu’on a pris le pli ça passe tout seul ou presque (avec un peu de vaseline au pire).

Chaos Field apporte donc un grand nombre d’idées pour tenter de s’imposer comme un maître du genre. Pour être tout à fait franc il n’y parvient pas complètement, mais il représente tout de même une alternative intéressante une fois que l’on a achevé les stars du genre.

Chaos Field