Carrier est un jeu vidéo DreamCast publié par THQen 2000 .

  • 2000
  • Action

Test du jeu vidéo Carrier

4/5 — Exceptionnel ! par

Pour ceux qui se souviennent, ce jeu avait été testé à l’époque par le Dreamcast magazine officiel français, mais il n’est en réalité jamais sorti sur notre territoire. De nombreuses personnes qui attendaient de pied ferme sa disponibilité se sont retrouvé orphelines, obligées de se rabattre sur les nombreux sites d’import qui ont envahis le web. Ce fut malheureusement mon cas et, bien que je ne suis pourtant pas un accro des survival horror, il y avait dans ce jeu un je-ne-sais-quoi qui me poussait à l’acheter… En quelques cliques (et quelques dizaines d’euros en moins sur mon compte), voici le beau Carrier arrivé tout frais d’Angleterre, et là stupeur : la jaquette arrière du jeu est en anglais, français, allemand et espagnol !! Encore mieux, le jeu est bel et bien traduit dans ces langues…

J’aimerais bien comprendre pourquoi les éditeurs ne sortent pas des jeux ailleurs qu’en Angleterre alors que dans ce cas, le jeu a été localisé… (ça me rappelle qu’ils ont fait la même chose avec Silent Hill 2 director’s cut sur PS2).

Nous sommes en 2023 et vous faites partie du SPARK, une équipe de commandos envoyée aux quatre coins du monde en cas de gros pépins militaires. À cette époque, les deux hémisphères de notre bonne vieille planète se livrent une guerre sans merci. Un réseau de terroristes appelé « la croix du sud » a déclaré la guerre aux pays du nord en revendiquant de nombreux attentats. L’alliance du nord décide de réagir en envoyant une équipe militaire au sud, pour faire un peu de ménage en utilisant sa plus grosse arme militaire : un porte-avions gigantesque. L’opération se déroule comme prévu, mais un étrange phénomène se produit. En effet, alors que le vaisseau était de retour victorieux, il n’a plus donné signe de vie à seulement deux jours de la côte. Qu’est-il arrivé aux militaires ? Pourquoi le bateau ne répond-il plus ? Le SPARK est donc envoyé en urgence sur le fameux porte-avions pour découvrir ce qui s’est réellement passé.

À votre grande surprise, à peine survolez-vous le porte-avions que celui-ci pointe ses canons vers vous et abat votre engin. Malgré une tentative pour maîtriser l’appareil de la part du pilote, vous vous écrasez sur le pont d’atterrissage et votre hélicoptère explose (une chance que vous ayez eu le temps de sauter). Vous voici donc bloqué en pleine mer sur un vaisseau fantôme. Vous remarquerez très vite que rien ne va plus, et que d’étranges créatures ont envahi les lieux. En effet, un étrange virus s’est répandu à vitesse grand V parmi l’équipage, provoquant des métamorphoses physiques chez ces derniers ainsi qu’une agressivité anormale. Plus personne ne sait qui est humain et qui ne l’est pas… De nombreux marins se sont en fait entretués, déclenchant à bord une hystérie totale.

C’est dans ce contexte que commence Carrier. Comme vous l’avez compris donc, tout le jeu se passe en pleine mer (ça nous change des maisons hantées ou de Jurassik Park), où vous devrez explorer l’intégralité du vaisseau de fond en comble afin de sauver un maximum de survivants. Pas évident quand la moitié d’entre eux sont devenus complètement fous et porteurs du virus. Pas évident non plus quand une étrange végétation envahit peu à peu les alentours… Plus on descend profondément dans les cales, plus c’est glauque ! Le porte-avions ne délivre pas ses secrets aussi facilement. De nombreux systèmes de sécurité et serrures ne se laissent pas désactiver comme on tire une chasse d’eau (ne cherchez pas là une quelconque subtilité, il n’y en a pas). Vous avancerez donc au fil des couloirs sombres, visitant chaque recoin pour trouver le moindre indice sur les évènements mais surtout, sauver votre peau et celle des derniers rescapés.

Carrier a le mérite de vous coller tout de suite dans une très bonne ambiance bien glauque. L’on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des Resident Evil de Capcom. Des graphismes sombres mais très corrects, des angles de caméra qui foutent la trouille, une ambiance sonore très noire… et des mutants ! Bref rien de bien innovant pour l’instant. Pourtant Carrier regorge de petits trucs qui font qu’il se distingue de la célèbre série. En fait, il ressemble même beaucoup plus à un certain « Blue Stinger » pour les connaisseurs. Il existe beaucoup de similitudes entres ces deux jeux, aussi bien dans l’ambiance qu’ils dégagent que dans le style (les mutants sont assez proches esthétiquement).

Originalité à ne pas manquer : le scope ! Ce sont des lunettes spéciales qui vous permettent d’analyser les formes de vie tout en vous indiquant si elles sont dangereuses pour vous. Vous pourrez donc différencier les humains des non-humains, ou encore examiner les lieux (tout en 3D) grâce à une vision infra-rouge qui vous permet de trouver les éventuels objets cachés nécessaires à votre aventure. Vous disposerez également de bombes T-7 pour « déblayer » le passage lorsque des obstacles de grande taille vous gênent (très pratique quand on est un grand sportif comme moi).

Ce sont toutes ces petites choses qui font de Carrier un jeu vraiment accrocheur. L’histoire vous prend aux tripes, l’ambiance est oppressante, les musiques très ténébreuses… Même si la réalisation technique est plutôt classique, Carrier possède un charme auquel vous succomberez si vous aimez le style. Quelques bugs sont à noter (mais rien de grave). La durée de vie est moyenne et la prise en main est de la même trempe que dans tous les autres titres du genre : on tourne sur soi-même et on avance (pas pratique du tout, je me demande pourquoi ils reprennent tous ce système débile de déplacement).

Carrier est une excellente surprise ! Moi qui attendais un jeu moyen, je me retrouve avec un excellent titre qui m’a fait passer un très bon moment. De plus, quand vous l’aurez terminé, vous aurez la possibilité de jouer une autre aventure avec un autre personnage du SPARK (une fille, chouette !). Achetez-le je vous dis !

Graphismes : 91%

Des persos assez bien détaillés, avec des visages expressifs, et pas carrés. Les couleurs dominantes dans le bateau sont plutôt sombres et rendent bien le sentiment que l’on est prisonnier… La végétation renforce aussi ce fait puisqu’on a l’impression d’être perdu dans la jungle !!

Animation : 84%

Pas de soucis, c’est fluide même lors des explosions. Après chaque porte, vous n’avez pas de temps de chargement, c’est du quasi instantané, bon point sur ce coup-là.

Jouabilité : 82%

Pareil que dans Code veronica : des angles de caméra qui s’adaptent à votre position.

Les commandes sont aussi comme dans Resident Evil : haut et bas pour avancer/reculer et gauche-droite pour tourner. Comme les caméras sont prédéfinies, les débutants seront déroutés (on a tous commencé un jour), les habitués seront à l’aise.

Bande-son : 73%

Les musiques sont assez discrètes dans l’ensemble, et n’apparaîtront que durant certains combats. Les râles des monstres vous donneront la chair de poule…

Intérêt : 87%

Un survival-horror dans la lignée de Code Veronica. Un peu trop peut-être pour certains (même maniabilité, même principe d’aller-retour pour débloquer les portes…), mais qui a ses quelques atouts : le scope, le bateau, la végétation…

Note globale : 80%

Le jeu se serait appelé « Resident Evil : Carrier », il se serait vendu comme des petits pains. Dommage qu’il soit sorti trop tard en Europe (juillet 2001). Et oui, après Deep Fear sur Saturn, c’est un autre survival-horror qui est tombé dans l’oubli…

Carrier