C’est comme une sorte d’addiction. Entre deux itérations de la série des Puzzle Bobble (ou Bust-a-Move), je ressens un manque comme si j’étais accro à une quelconque drogue. Oui c’est ça, c’est une drogue. Une drogue qui me grille les neurones un peu plus à chaque fois. Et n’en déplaise aux bien pensants : putain, c’est d’la bonne !
RENDEZ-MOI MES COULEURS !
C’est le drame sur la planète Bubbleluna : le soleil ne se lève plus ! La faute à la Fée de la Nuit, Cleon, qui a volé l’Arc-en-Ciel pour le compte de la Pleine Lune Madame Luna (oui, Madame Luna a une belle lune), cet arc-en-ciel étant la principale source de lumière de la planète. La malfaisante a en outre brisé l’arc-en-ciel en sept morceaux, puis l’a éparpillé aux quatre coins de la planète. Désormais, le dernier espoir de Bubbleluna repose sur Bub et Bob, les deux frères dragons tireurs de bulles.
POUR VOTRE SANTÉ, TIREZ ÉQUILIBRÉ
Bust-a-Move 4 est un puzzle game qui se pratique de la même manière que les précédents épisodes. Pour rappel, il s’agit de vider l’écran de toutes les bulles présentes, en tirant d’autres bulles. Principe un peu con-con pour qui n’a jamais entendu parler de la série, mais finalement assez logique. Il faut en effet savoir que les bulles ne peuvent être détruites que si elles sont regroupées par trois ou plus. Mais on ne déplace pas les bulles : on se contente de diriger un canon, en espérant que la bulle arrive au bon endroit, quitte à ce qu’elle rebondisse sur les murs pour parvenir à son but.
Cette quatrième itération propose un très grand nombre de modes de jeu. Le Puzzle se joue seul. Il s’agit de compléter des tableaux par groupes de dix, chaque groupe portant une lettre de A à Z. Vous commencez au stage A, et à chaque groupe complété vous aurez accès à deux niveaux au choix. Le Story Puzzle en est une variante un peu plus linéaire, tournant autour des tarots. Le Story Versus est le véritable mode scénarisé du jeu : vous y affrontez chacun des douze protagonistes du jeu en duel. Le Win Contest est une sorte de survival, où vous devez gagner le plus de duels possible. Le Player versus Player est un mode deux joueurs. Le Challenge Mode vous octroie un classement selon votre talent. Et l’Edit Mode permet de créer ses propres tableaux.
Ceci mis à part, le principe est toujours le même. Vous ne faites que diriger votre canon grâce au stick directionnel et grosso modo selon un angle de 150 degrés, et vous tirez au moyen du bouton A. Lors du premier tableau ou à chaque fois que vous perdrez une vie, vous pourrez vous faire aider par un faisceau lumineux qui vous indique la trajectoire de votre bulle, rebonds compris le cas échéant. Ceci dit ne tergiversez pas trop : toutes les dix secondes, le plafond où se trouvent les bulles s’abaisse (ou bien d’autres bulles apparaissent, selon le mode de jeu). À cela s’ajoutent des coups spéciaux - réalisables lorsqu’on effectue un combo, en faisant tomber des bulles en plus de celles visées - des bulles spéciales et un système de balance qui va vous faire devenir chèvre.
Imaginez une poulie et une corde passée autour de cette poulie. À chaque extrémité de cette corde pend une grappe de bulles. Si vous détruisez une partie de la grappe de gauche, la grappe de droite, devenue plus lourde, plonge vers le bas, jusqu’à frôler la ligne fatidique. De même si vous l’alourdissez en rajoutant des bulles ! Bref, il va falloir dégommer les bulles de manière à garder le système bien en équilibre, et croyez bien que c’est plus facile à dire qu’à faire.
UN COUP DE TROP
Aujourd’hui, à la manière d’Eric et Ramzy, nous allons étudier un mot. Le mot du jour est : « déception ». Déception, parce qu’autant Puzzle Bobble 3 était l’épisode ultime de la saga, autant son petit frère se montre inférieur à lui sur quasiment tous les plans.
Visuellement déjà. Puzzle Bobble 4 est moins beau que son aîné. Il est vrai que les graphismes ne sont pas primordiaux dans ce type de jeux, mais Bust-a-Move 3 avait tout de même le mérite de proposer de superbes fonds d’écran. Ceux de cet épisode Dreamcast sont tristes, vides et bien peu colorés. Et le design des personnages est bel et bien naïf comme dans les épisodes précédents, mais pas mignon. Et un Puzzle Bobble pas mignon, c’est pas un Puzzle Bobble.
Du point de vue de la jouabilité par contre, pas plus de problèmes qu’auparavant. Mais on est en droit de s’interroger sur les nouveautés de cette mouture. Les nouveaux modes de jeu font redite, le système de balance est simplement un calvaire, et la difficulté globale du soft est tellement mal réglée que l’on peut passer sans difficulté les trois derniers mondes du mode Story alors que l’on bataillera comme un demeuré lors des trois premiers niveaux.
Par contre, il faut reconnaître que Puzzle Bobble 4 nous en donne pour notre argent. Si l’on met bout à bout tous les modes de jeu, ce sont plus de six cents niveaux (600 ! En chiffres ça impressionne encore plus !) qui s’offrent à vous. Autant dire que si vous ne tenez pas compte des défauts de cette version, qui ne sont que de petites déceptions face à la grandeur des précédentes, vous risquez fort d’y passer de très longues heures. Mais il n’en reste pas moins que pour un épisode sur 128 bits, Bust-a-Move 4 est une petite déception.