Alors les gars ? On est des gros fans de RPGs américains ? On est dans le trip Diablo et compagnie ? Votre jeu arcade de prédilection est la série des Gauntlet ? Alors pour eux, et pour tous les autres, je vais vous faire découvrir, si ce n’est déjà fait, le jeu Armada sur Dreamcast. Pour vous faire une petite présentation de la chose, je vous dirais que c’est un peu une sorte de RPG américain / Asteroid / Gauntlet sans être aucun de ceux là exactement! Ouch ! Qu’est ce qu’il nous a encore sorti là, le père leo03 ?
Le mélange improbable.
Alors que les humains comprennent que la Terre va griller d’ici peu, ils partent coloniser d’autres planètes. 10000 ans après, une guerre éclate contre les humains et les bio-mécaniques armadas. Votre but sera d’amener la paix en faisant la guerre aux armadas.
Après une intro qui a bonne gueule, on tombe sur le menu. « Ha ! Ca ressemble a du Gauntlet : on peut mettre quatre joueurs, un dans chaque case ! » Appuyez sur start : « Ho ! C’est peut être du RPG américain, on peut choisir six races ! ». Lancez la partie : « Ho ! On dirait Asteroid avec des graphismes de 1999 ! ». Et oui, en une minute, vous aurez déjà le mélange des genres. Chacun des joueurs dirige son vaisseau, la caméra est placée aux dessus en vue de trois quarts. Les commandes sont simples : A pour tirer, B pour lancer une bombe, X pour identifier et parler, Y pour activer un bouclier, gâchette droite pour avoir une vitesse normal et gâchette gauche pour une vitesse beaucoup plus rapide, pour les grands voyages. La plupart des vaisseaux tirent en face d’eux, avec une puissance qui varie. A noter que les Scarab tirent sur trois côtés à la fois, avec un angle de 120° entre les trois canons (plus pour le soutien ceux là). Les Drakken aussi tirent avec trois cannons, mais ils sont tout de même placés en face du vaisseau, avec un faible angle entre chacun.
Au début, votre planète est attaquée, vous vous familiariserez vite fait avec les commandes. Au dessus de chaque ennemi est inscrit son nombre de points de vie, et les vaisseaux alliés sont marqués d’un nom pour qu’on les repère. Sur le radar en haut à gauche, les points verts sont les alliés, les rouges les ennemis, les croix vertes vos supérieurs, les croix rouges, des « ennemis » très faibles, qui ne cherchent même pas la bagarre, mais qui une fois détruits libèrent un bonus de vie. D’ailleurs, les autres ennemis libèrent de l’argent à récupérer. Pour avoir une mission, il faut tout simplement aller causer à vos supérieurs, et en particulier, avec Phoenix, qui vous donnera aussi les pods, utilisables en bombes ou en boucliers, et avec Lola, se contentant de réparer votre vaisseau. Vous remarquerez aussi que les boutons haut et bas de la croix directionnelle servent à entrer ou quitter une planète ou une station. Lorsque vous êtes à plusieurs, l’écran ne peut pas se diviser, on est comme dans un Gauntlet en quelque sorte, chacun est sur le même écran. Mais si vous foncez sur un bord, vous tirerez ceux qui restent sur place. De toute façon, si vous jouez ensemble, il faudra une bonne entente entre joueurs. Il est d’ailleurs impossible de tirer sur ses camarades. Chaque ennemi détruit donne des points d’expériences, qui vous feront gagner en niveau. Chaque mission réussie vous donne automatiquement de l’argent. Il en va de même pour les missions secondaires, qui se résument à escorter d’un point à un autre un vaisseau en difficulté. Ne cherchez pas de cohérence dans leurs destinations, y en a pas, il s’agit bêtement d’un point choisi au hasard dans l’espace. Dans cette espace, vous trouverez des stations qui sont en fait des marchés. Ils ne proposeront bien sûr pas tous la même chose. Il sera bon aussi de noter quelque part les coordonnées des points intéressants dans l’espace que vous trouverez. Vous trouverez aussi d’autres planètes, en général occupées par les armadas. Vous partez de votre planète mère, qui a une coordonnée facile, c’est le centre de cet univers (0,0) (ça aurait plu à Platon ça). Vous pourrez toujours y revenir facilement, grâce à l’option « return home » lorsque vous faites start. Evidemment, plus vous vous allez loin dans l’univers, plus vous affronterez des ennemis puissants. Non seulement à cause de leur niveau, mais aussi de leurs attaques (tirs plus rapides, plus larges), leurs manières de se déplacer (certains esquiveront vos tirs en se déplaçant vite sur le coté), d’autres encore se camoufleront. Les ennemis seront très divers, et leurs façons d’agir aussi. Chacun dispose de trois vies. Une fois ses trois vies perdues, c’est non pas Game over, mais retour à la planète mère, avec toujours votre équipement, votre argent, et votre expérience. Vous ne perdez rien en mourant (!), si ce n’est de devoir refaire la mission en cours du début. Autant dire que l’exploration et la prise de risques sont encouragées !
Le ou les joueurs sont donc assez libres, hormis dans le choix des missions principales. Vous pourrez très bien faire la chasse à l’ennemi pour gagner de l’expérience, en sachant que les plus forts en donnent plus. Vous pourrez très bien vous faire un peu de monnaie en répondant aux appels de secours des vaisseaux que vous rencontrerez dans l’espace. Vous pourrez très bien visiter l’univers pour repérer certains points importants. Vous pourrez, si vous êtes assez hardis aller attaquer une planète remplie d’ennemis pour la nettoyer. Bref, vous pouvez faire pas mal de choses, un peu comme dans un RPG classique. Le fait est que le petit côté Gauntlet ajoute une convivialité plus que bienvenue (d’autant plus qu’il est très simple de venir avec sa carte mémoire pour venir jouer avec quelqu’un d’autre afin d’utiliser son perso), chacun peut évoluer de son côté, et se retrouver pour évoluer ensemble. Et le côté shoot’em up ajoute de l’action, qui est la bienvenue, là où le genre se limite trop souvent à une bête commande « attaquer », qui se fait mollement avec un clic de souris ou en appuyant sur un bouton. Cette fois-ci, on peut esquiver, blaster, fuir, reprendre de la vie comme bon nous chante. Il n’y a pas de commande de chance ou d’obligation d’attendre son tour. Ici, c’est du direct, le talent du joueur peut parler, pas uniquement le niveau d’expérience du personnage. Et la différence entre les races disponibles donne de la stratégie dans le jeu. Certains seront efficaces en cas de gros rush, d’autres, un excellent soutien en cas d’encerclement, etc
Pour peu qu’on aime les jeux de type RPG américain à la Diablo ou Baldur’s Gate, Armada sera peut être une révélation pour vous. Pour les autres, ce sera peut-être un peu plus compliqué : les premières minutes du jeu sont peu attrayantes, on se dit que c’est une bête remise à jour d’Asteroid, on se dit que c’est tout mou, on se dit que ça va être médiocre. Et puis au bout d’une heure, le gameplay se sera un peu plus montré, afin de mieux dévoiler son gros potentiel. Alors, le joueur lambda se dira peut-être : « c’est pas si mal finalement ». Lui qui n’aimait pas les combats « cliquatiques » des RPG, le côté shoot’em up changera cet aspect qui se révélera plus attractif sans doute. Décidément, quand on dit que la Dreamcast est la console des shoot’em up, ce n’est vraiment pas une blague! En bref, Armada est un jeu qui nécessitera certes un peu d’investissement de votre part au début, mais qui se révélera sans doute énorme par la suite, grâce à son gameplay original, qui allie RPG, action, et convivialité ! Je regrette tout de même un manque d’inspiration dans les missions, surtout quand les missions annexes proposées ne sont que des escortes de vaisseaux.
Techniquement
C’est sûr, en 1999, les jeux 128 bits montraient leur bout du nez, à coups de Soul Calibur, de Frame Grid, et autres Shenmue. Armada fait donc bien pâle figure. Pas de mauvais graphismes pour un RPG, mais ils sont assez froids, et pas énormément détaillés. Le jeu aurait-il gagné à être en 2D plutôt qu’en 3D ? Bah ! Les graphismes ne sont pas trop mal tout de même, avec notamment pas mal d’effets spéciaux, et un véritable spectacle de feux d’artifice durant les combats, les tirs des vaisseaux étant de couleurs particulières pour chacun. Alors on a du rouge, du bleu, du violet, du vert. Ca fait un peu bizarre pour un jeu à la space opera, mais ça le rend plus joli. Par contre, le jeu est en 30 images par secondes. On aurait pu croire qu’avec des graphismes assez simples, ça allait être du 60 images secondes les doigts dans le nez, et bien c’est raté ! Dommage, ça me semble vraiment possible du 60 images par secondes, et ça aurait rendu le jeu plus attrayant graphiquement ! Il faut dire que le design, si il fait bien son boulot pour les illustrations et les cinématiques, le fait beaucoup moins bien en ce qui concerne les planètes par exemple. Par exemple, la planète mère manque incroyablement de vie, alors que c’est sans doute la planète qu’on verra le plus ! Dommage ! Quant aux autres planètes, ce n’est gère mieux ! Un petit effort sur les décors des planètes aurait été vraiment la bienvenue, surtout que je ne pense pas que ce soit la faute du moteur 3D (et encore moins de la console !). Petite consolation, les musiques accompagnent bien le jeu, afin d’instaurer une ambiance de space opera, avec ses histoire de galaxie, de planète, et tout le tintouin (très mauvais jeu de mot au passage). La maniabilité du vaisseau est bonne, même si un peu plus d’efficacité ou de précision aurait été pas mal. Quand on est habitué aux shmups d’arcade de la Dreamcast, on se dit qu’Armada manquerait par exemple d’un système pour faire des déplacements latéraux avec son vaisseau par exemple. Mouais ! C’est assez vite pardonné, surtout que Armada reste unique dans son genre.
Conclusion
Malgré des débuts qui seront peut être peu accrocheurs, Armada est un bon jeu, qui dispose tout simplement suffisamment de bonnes idées pour qu’on puisse lui reprocher ses menus défauts, hormis le fait qu’on ne puisse pas du tout aimer (!). Mais ça, aucun jeu n’en est à l’abri, surtout quand il s’essaie à l’originalité et qu’il ne vise pas le grand public.