On y est. C’est par lui que tout est arrivé. Sans ce X-Men, premier beat ‘em up de Capcom utilisant les personnages de Marvel, il n’y aurait jamais eu tous les Marvel Super Heroes, X-Men VS. Street Fighter et autres Marvel VS. Capcom qui ont eu tant de succès. La plus grosse franchise de Marvel (à l’époque loin devant Spider-Man ou les Avengers) entre les mains de la plus grosse usine à baffes du jeu vidéo, ça donne quoi ?
CHILDREN OF THE BASTON
Malgré un sous-titre qui sera repris bien plus tard dans le comic book pour une mini-série en particulier (le surnom d’Enfants de l’Atome est donné, quant à lui, dès les premiers épisodes aux mutants en règle générale), le jeu qui nous intéresse aujourd’hui n’est pas tiré d’une arche narrative précise.
Il s’agit simplement pour les X-Men, héros mutants aux pouvoirs fantastiques, de lutter contre une version remixée de la Confrérie des Mauvais Mutants de Magneto. D’ailleurs, c’est grosso merdo le même semblant de synopsis qui a été utilisé pour le premier film, vous noterez, ce qui tendrait à faire croire que, pour un observateur extérieur, le lecteur de comic books se contente de lire depuis cinquante ans les mêmes bastons de super-pyjamas. Une vision assez simpliste, mais les clichés ont la vie dure.
CHILDREN OF THE COUPS SPÉCIAUX DE LA MORT QUI POUTRE
X-Men : Children of the Atom est un beat ‘em up en deux dimensions. En terme de profondeur de jeu, le titre est assez limité, un peu comme tout ce qui sortait à l’époque. On n’a donc accès qu’à un seul et unique mode, le solo standard, bien que l’on puisse toujours jouer en versus si un deuxième joueur entre dans la course. Ensuite, ce sont dix personnages qui sont jouables.
Nous avons donc, du côté des X-Men : Cyclops, le leader équilibré en tout et aussi charismatique qu’une cafetière, Wolverine, le fameux sauvageon capable de restaurer une partie de sa jauge de vie, Colossus, la grosse brute surpuissante mais peu rapide, Iceman, l’homme-glaçon idéal pour les apéros Facebook, et last but not least, Psylocke, la ninjette qui saute partout. Du côté des badass, nous retrouvons Omega Red et ses tentacules (si je t’attrape…), Spiral et ses quatre bras bien pratiques en toute occasion, Silver Samurai, le mafieux nippon et une Sentinel gigantesque qui tient sur la moitié de l’écran. Preuve que Capcom ne s’est pas soucié de cohérence lorsqu’il a fallu réunir les acteurs. Sont également présents deux boss, à savoir Juggernaut (lui aussi est immense) et Magneto. Et puis il reste à évoquer le cas du personnage secret, dont on cherchera encore le pourquoi de la présence pendant les siècles à venir : Akuma. Oui oui, celui-là même.
Concernant le système de jeu, X-Men : Children of the Atom inclut quasiment tout ce qui fera la renommée des « Capcom VS. ». Le titre se pratique à six boutons, trois pour les coups de pied et trois pour les coups de poing. Parmi les capacités de base, il est possible de bloquer un coup dans les airs, de réaliser un super saut (en appuyant sur bas puis haut ou sur les trois boutons de coups de pied), d’effectuer une roulade avant ou arrière après avoir été mis au sol, de dasher (deux fois avant ou arrière), d’effectuer un « Tech Hit » (un rétablissement après avoir été projeté)… Bien entendu, il sera également recommandé de réaliser moult enchaînements (il est, à ce titre, possible de réaliser une projection suivie d’un enchaînement alors que l’adversaire est encore dans les airs), projections et coups spéciaux.
Plus vous frapperez votre opposant et plus vous remplirez une jauge de puissance nommée X-Power Gauge. Vous pourrez alors déclencher, moyennant une combinaison plus ou moins compliquée, une X-Ability (soit une technique particulière, comme la recharge de vie de Wolverine, qui vous bouffera une petite partie de la X-Power Gauge) ou un Hyper X (un coup spécial véritablement dévastateur mais qui consomme une grosse portion de la jauge).
CHILDREN OF THE PORTNAWAK
Piochant au hasard ses combattants parmi les nombreux personnages qui constituent le catalogue mutant de Marvel, X-Men : Children of the Atom n’est pas particulièrement scrupuleux envers le matériel d’origine. Mais qu’importe, il n’existe pas une seule adaptation de comics en jeux vidéo qui le soit.
Visuellement, par contre, c’est une réussite. Les personnages ont été redessinés à la sauce manga, mais comme à l’époque on sortait juste de la période Jim Lee, ça ne choque pas. Les combattants sont rablés et anguleux, ils prennent la pose en toute circonstance, et les décors sont à la fois originaux et colorés. La partie sonore est tout à fait quelconque, un peu dans la veine du dessin animé de la même période. Bref, finalement, à condition de ne pas être trop exigeant, la réalisation n’est pas franchement ratée. Mais pas vraiment satisfaisante non plus, la faute à de gros problèmes d’animations saccadées et de ralentissements qui vont jusqu’à gêner le jeu.
Et là c’est déjà plus emmerdant, et d’autant plus dommageable que le gameplay est, lui, très bon. Plutôt orienté grand public, le système de jeu fait dans l’esbrouffe et nous facilite la vie, lorsqu’il s’agit de réaliser des coups spéciaux pleins d’effets visuels ou des combos que l’on croirait sans fin.
Parce que X-Men : Children of the Atom est avant tout une vitrine technologique censée démontrer la toute-puissance du nouveau CPS-2 de Capcom. Il faudra malheureusement un peu plus que cela pour imposer la bête, mais c’est un premier pas acceptable qui donnera lieu à une belle série, rarement décevante. Il faut respecter ses ancêtres il paraît.