Chapitre 4. Ou cinq peut-être. À vrai dire trois jeux de la série sont sortis en 1997, et deux d’entre eux rien que sur le mois de septembre, si bien qu’il faudrait une photo finish pour les départager. Qu’importe, à vrai dire, parce que Vampire Hunter 2 n’est pas vraiment un épisode mais plus une remise au goût du jour. Oui, moi aussi je pense qu’une explication s’impose.
ON S’EST PAS DÉJÀ VUS, NOUS ?
La guerre est déclarée entre les deux factions rivales que sont celles du prince vampire Demitri et de la princesse succube Morrigan. C’est la deuxième qui a gagné, et son rival a été banni sur Terre.
Mais Demitri est un bonhomme, il a des cojones et il va pas se laisser emmerder par une pisseuse : il décide de masquer le soleil, d’invoquer d’horribles créatures pour former une nouvelle armée… Bref, c’est l’humanité qui trinque, mais il n’est pas dit qu’elle se laissera dépérir aussi facilement. Le chasseur de démon Donovan et sa jeune - et flippante - compagne de route Anita sont bien décidés à clamer vengeance.
Demitri s’apprête à faire un retour en grande pompe (de préférence en grande pompe sur la gueule) et à reprendre le trône. Mais les deux humains ont d’autres projets pour lui.
Tiens mais c’est marrant ça ! Il me semble avoir lu exactement la même chose. Et pour cause : Vampire Hunter 2 n’est pas la suite de Vampire Hunter, mais juste une version améliorée. Du coup ils disposent tous deux de la même histoire. Et pour ceux qui se posent la question, vous ne trouverez pas le test de Vampire Hunter premier du nom à la lettre V, mais au N, puisqu’il se nomme « Night Warriors » par chez nous.
TOI PLUS MOI PLUS EUX…
Vampire Hunter 2 : Darkstalkers’ Revenge est un beat ‘em up qui reprend exactement le même casting que Night Warriors. La seule différence quant aux personnages provient surtout des combattants secrets que l’on trouve ici et pas dans l’autre : un John Talbain sous acides, encore plus stressant que le personnage secret de Vampire Savior, et un Oboro Bishamon identique, par contre. À ceux-là s’ajoutent également les quatre personnages de Vampire Savior : Lilith, Jedah, Q. Bee et B.B. Hood, à débloquer également.
Oui, parce qu’en fait Vampire Hunter 2, c’est un Night Warriors avec le système de jeu de Vampire Savior. Du coup on retrouve les personnages et l’histoire du premier, mais avec le gameplay du second. Lors du choix du personnage, on peut décider de jouer en normal ou en turbo (vitesse de jeu accélérée), et avec ou sans garde automatique (votre personnage se protège de lui-même des coups de base si vous ne touchez à rien).
Le jeu se pratique à six boutons et implémente toutes les spécificités des précédents épisodes : les super sauts (bas puis haut), les dash (deux fois avant ou arrière), les gardes aériennes, les Guard Cancels (manipulations visant à supprimer le temps de latence qui suit une parade en déclenchant un coup spécial), les attaques ES (des coups spéciaux plus puissants qu’à l’accoutumée, réalisés au moyen de deux boutons de coups au lieu d’un), les EX Specials qui correspondent à des super coups spéciaux de la mort qui tue la vie, etc.
Et puis on a droit également aux deux principales nouveautés de Dark Savior. Tout d’abord le nouveau système de jauge de vie : les coups font perdre à l’adversaire une portion de vie de manière définitive, et une autre de manière momentanée, si bien que s’il n’est pas touché pendant un moment, cette portion se recharge d’elle-même. Et au deuxième round, le perdant de la première reprise regagne toute sa vie alors que le vainqueur reste là où il en était.
Quant à l’autre nouveauté, il s’agit de la « Dark Force ». Si vous appuyez sur les boutons de pied et de poing de même puissance, vous passerez en mode Dark Force. Votre personnage prend alors la pose un instant (vous êtes vulnérable durant cette période, et si vous vous faites toucher la Dark Force est annulée), puis le décor passe en mode psychédélique. Une clepsydre apparaît sous votre barre de vie, vous indiquant combien il vous reste de temps pour profiter de ce mode. Chaque personnage y gagne un avantage propre : par exemple, Morrigan se dédouble et attaque son adversaire en sandwich.
NE S’USE QUE SI L’ON S’EN SERT
C’est à partir de ce moment que l’on se rend compte du côté branleur de Capcom. De mises à jour en mises à jour, Darkstalkers devient la nouvelle poule aux oeufs d’or de la firme, qui va tout faire pour la presser jusqu’au trognon.
Autant les trois premières itérations démontraient une réelle évolution, aussi minime soit-elle, autant cette nouvelle mouture n’est là que pour faire cracher les joueurs au bassinet : « Vous aimez le système de jeu de Vampire Savior mais vous préfériez les personnages de Night Warriors ? OK les gars, j’ai ce qu’il vous faut. »
Alors certes, c’est toujours aussi joli et coloré, toujours aussi bien animé, la partie sonore dépote toujours et ça reste aussi agréable à jouer que les autres. Techniquement on ne peut pas reprocher grand-chose à Vampire Hunter 2, si ce n’est cette impression de déjà vu.
Pour qui n’a encore jamais goûté à la saga, cet épisode peut avoir une valeur de choix. Mais à titre de synthèse, c’est plutôt du côté de Darkstalkers 3, sur PlayStation, qu’il faut aller voir.