Mighty ! Pang est un jeu vidéo CPS-2 publié par Capcomen 2000 .

  • 2000
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Mighty ! Pang

3.5/5 — Très bien par

Développé par Mitchell.

D’aussi loin que je me souvienne, c’est avec Pang ! premier du nom (Buster Bros. aux Etats-Unis, Pomping World au Japon) que j’ai découvert les petits plaisirs du monde de l’arcade, au début des années 90. La boucle est donc bouclée aujourd’hui, puisque je teste le tout dernier épisode de la courte saga, qui ne compte que quatre opus. Pour l’occasion, la licence passe sur CPS-2, et ça change tout.

YOU BREAK MY BALLS

Petit rappel sur les principes de base de la série, qui n’ont pas varié d’un pouce en quatre itérations. Le concept est simple : vous êtes enfermé dans un tableau de la taille de l’écran, avec d’énormes boules.

Votre avatar étant une victime en puissance, le moindre contact avec les boules lui est fatal. Or, les boules ne se contentent pas d’être là, bêtement. Au lieu de quoi elles rebondissent continuellement au sol, sur les murs et sur les obstacles au milieu de l’écran, le cas échéant.

Heureusement, notre héros n’est pas complètement démuni. Il est armé d’un pistolet à grappin, et peut donc faire feu sur les boules… mais seulement en tirant vers le haut. Vous ne pouvez donc détruire les boules que lorsqu’elles passent au-dessus de vous.

Et encore. Les détruire est un bien grand mot. En effet lorsque vous les touchez, elles se divisent en deux boules plus petites, qui elles-mêmes se diviseront encore lorsque vous les toucherez. Plus les boules sont petites, et moins elles rebondissent haut. Donc plus elles arrivent vite sur vous, par voie de conséquence.

Vous ne complèterez le tableau que lorsque vous détruirez toutes les boules de plus petite taille qui, elles, disparaissent vraiment lorsqu’elles sont touchées. Cependant attention : vous êtes chronométrés et vous devez donc l’emporter avant le temps limite.

LA LOI DE L’ÉVOLUTION

Mighty ! Pang est donc une espèce assez rare de jeux d’action/réflexion qui n’a pas d’équivalent dans sa catégorie, en dehors de ses aînés. Cependant, même vis-à-vis d’eux il apporte quelques nouveautés qui en font un épisode unique.

Tout d’abord le titre propose trois modes de jeu : le World Tour est le mode arcade standard. Il vous propose de traverser cinquante-sept niveaux représentant autant (ou presque) de pays, en suivant les règles pré-citées. L’Expert Mode est une variante bien plus difficile, où les bulles et les obstacles pullulent. Enfin, le Panic Mode change un peu de style. Ici vous n’avez qu’un crédit et le jeu s’arrête dès que vous perdez vos trois vies. Vous n’êtes pas chronométré, vous devez « juste » enchaîner les niveaux, qui deviennent de plus en plus compliqués au fur et à mesure et changent de décors tous les cinq stages.

Selon les modes de jeu, différents obstacles se mettront en travers de votre chemin. En dehors des espèces de plates-formes tarabiscotées traditionnelles, vous devrez faire face à des chiens qui vous agressent sauvagement, à des nuages qui bloquent vos tirs et font rebondir les bulles moins haut, à un sol mouvant, à des blocs qui disparaissent lorsque vous les touchez…

Il existe aussi des ballons aux propriétés différentes. Déjà parmi les ballons de base, sachez que certains rebondissent plus ou moins haut selon leur couleur. Certaines bulles ont un effet positif, comme celles qui détruisent toutes les autres lorsque vous les touchez, ou celles qui détruisent uniquement les bulles à proximité. Mais il y a aussi des ballons qui font monter le sol, d’autres qui vont moins vite que les normaux et sont donc plus traîtres, d’autres encore qui se séparent en deux sans diminuer en taille…

Bien entendu, la contrepartie existe et certains objets vous viendront en aide. Ils apparaissent lorsque vous tirez sur certains éléments du décor. Ainsi vous pourrez obtenir, selon les cas, de nouvelles armes (double grappin, grappin adhésif qui reste accroché au plafond jusqu’à ce qu’une boule le touche, laser…), un diamant qui vous rend momentanément invulnérable, un sablier qui arrête les bulles pendant cinq secondes, ou encore des fruits qui augmentent votre score.

JE CLAQUE UNE BOULE

Mighty ! Pang est un jeu relativement séduisant. Déjà visuellement, le passage sur CPS-2 a fait du bien à la série, et le titre en ressort avec des graphismes tout neufs. Certes, on retrouve toujours les décors de Mont Fuji ou de Statue de la Liberté, mais dans un style plus enfantin qui rappelle un peu les dessins animés cartoons. Pour le reste, Mighty ! Pang est un modèle de fluidité et la bande-son qui vous accompagne durant toute la partie a beau être un peu redondante (notamment le thème qui vous indique qu’il ne vous reste plus que dix secondes), elle se montre tout de même entraînante.

Au-delà de sa réalisation plus plus (ou moins moins si vous n’adhérez pas au style), Mighty ! Pang conserve le principe de ses prédécesseurs et y apporte quelques innovations pas révolutionnaires, mais qui ont au moins le mérite d’éviter la répétitivité. Parce que mine de rien, la durée de vie est colossale (le mode Panic est, il me semble, infini), et l’ennui pourrait poindre très vite si le jeu était moins varié. Concernant la difficulté, disons que le titre montre des hauts et des bas. Certains stages sont vraiment très faciles, d’autres vous mettront au bord de la nervousse brèquedone.

Quoi qu’il en soit, Mighty ! Pang conclut la série de belle manière. Sans repousser les limites d’un concept de toute façon assez monolithique, il se permet quelques fantaisies de bon aloi, et mérite donc un minimum d’intérêt si vous n’avez jamais touché à l’un des trois premiers volets.

Mighty ! Pang