Dimahoo est un jeu vidéo CPS-2 publié par Capcomen 2000 .

  • 2000
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Dimahoo

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par 8ing / Raizing, et connu au Japon sous le titre de Great Mahou Daisakusen.

C’est marrant ce que la mémoire est capable d’occulter. La mienne en tout cas, mais je pense que je tiens plus du poisson rouge que du chimpanzé. Quoi qu’il en soit, il a fallu que j’y rejoue sur émulateur pour que je me souvienne de Dimahoo, la dernière borne sur laquelle j’ai claqué quelques piécettes, la salle d’arcade près de chez moi ayant fermé quelques temps après. Par contre, il ne m’a fallu que quelques secondes pour me souvenir de la raison pour laquelle je ne m’étais pas longtemps tenu devant.

LA TOUR, PRENDS GARDE !

En vérité, sous ses airs de ne pas y toucher, Dimahoo est le troisième épisode d’une saga fondamentale de Raizing, celle des Mahou Daisakusen. Le premier épisode, sorti en 1993, portait exactement ce nom, et sa suite se nomme Shippuu Mahou Daisakusen Kingdom Grand Prix.

Comme nombre de jeux de la société incriminée, Dimahoo ne s’embarrasse pas d’un quelconque scénario. Seul le cadre importe et, en l’occurrence, le jeu se déroule dans un univers hybride comportant des éléments d’heroic-fantasy et des créatures mécaniques. Imaginez Goldorak au pays du Seigneur des Anneaux, et vous aurez une vague idée de ce à quoi vous attendre.

CHAUD DEVANT !

Dimahoo peut sans conteste être classifié en tant que manic shooter. Il s’agit de shoot ‘em up, la plupart du temps verticaux (quoi que Progear nous prouve qu’il existe des exceptions), où les tirs ennemis fusent de partout en motifs serrés et géométriques, le jeu compensant par un masque de collision miniature pour votre avatar, afin de laisser une chance au joueur.

Une partie de Dimahoo tient sur sept niveaux, depuis la forêt jusqu’au château des méchants pas beaux en passant par les nuages et les souterrains. Chaque stage vous demandera d’abattre un nombre démentiel d’ennemis, et vous devrez affronter un boss gigantesque et affreusement vicelard en fin de parcours.

Pour ce faire, vous dirigez non pas un vaisseau mais un avatar humanoïde. Il y en a quatre à sélectionner de base, chacun ayant un style incroyable : Solo-Bang le guerrier à lunettes, Karte la sorcière bleue, Miyamoto l’homme-dragon et Grimlen le nécromancien cagoulé. À ceux-là s’ajoutent quatre autres personnages (des versions plus mieux bien des quatre premiers), à débloquer au moyen d’une petite manipulation à l’écran titre : Gain le combattant colossal, Chitta la jeune apprentie magicienne, Birthday la criminelle en armure et Golden le prince prétentieux. Chacun de ces personnages dispose de ses propres caractéristiques de vitesse, de portée, de puissance… Ceci permettant à chacun de trouver le style de jeu qui lui convient le mieux.

Vous dirigez votre avatar au stick sur toute la surface de l’écran et utilisez deux boutons : le premier permet de tirer et le second d’utiliser une Smart Bomb afin de nettoyer un peu l’écran des ennemis et tirs. Cependant, Dimahoo utilise un système de charge pas piqué des vers. En maintenant le bouton de tir appuyé un instant, puis en relâchant, vous pouvez déclencher une attaque élémentale plus puissante que le tir de base. Mieux encore : si vous maintenez le bouton appuyé, vous basculez du froid au chaud (ou du bleu au rouge) et vice-versa. Ceci fonctionne un peu de la même façon qu’Ikaruga : le tir « froid » permet d’éliminer les ennemis « chauds » plus facilement et de détruire leurs tirs, le tir « chaud » faisant exactement l’inverse. Et comme même les boss sont soumis à ce système élémental, une tactique se met vite en place pour s’en débarrasser le plus vite possible. Cependant attention ! Nombre d’adversaires sont « tièdes ». Ils ne seront détruits plus vite par aucun des deux tirs, et leurs projectiles sont indestructibles. Leurs tirs sont jaunes alors que ceux des ennemis élémentaires sont ou bleus, ou rouges.

Bien entendu, Dimahoo n’oublie pas de vous abreuver de bonus en tous genres. Ainsi c’est en ramassant des livres (que l’on trouve dans des coffres portés par des chérubins) que l’on augmente la puissance de ses tirs de base, et c’est en amassant les joyaux (qui sont aussi transportés dans des coffres, mais par des fées cette fois-ci), que l’on restaure sa réserve de Smart Bombs. Réserve qui se matérialise sous la forme d’une « queue » de diamants qui suit le héros. D’ailleurs de manière amusante, si l’on joue à deux, l’un des joueurs peur piquer la réserve de bombes de son pote en passant sur sa queue. Libre à vous d’y voir une quelconque métaphore sexuelle.

À ceci s’ajoute un système de score assez original pour un jeu du genre. Alors bien sûr, vous gagnez des points en détruisant les ennemis et en récoltant des pièces (vous gagnez nettement moins de points si vous faites usage de vos bombes). Mais si vous utilisez vos attaques élémentales de manière adéquate, ce sont des items à collectionner que vous récupèrerez : des épées, des boucliers, des haches… Bref, tout un équipement qui rappelle les RPG. Ces objets sont en outre regroupés en familles et si, mettons, vous récoltez tous les objets de la famille « casque », vous multiplierez encore votre score.

DIMAHOO TU VAS, JE TE DIRAI QUI TU ES

Les connaisseurs de 8ing / Raizing savent déjà à quoi s’attendre avant même d’avoir inséré leur pièce dans la borne. Ces gars-là, ils ne veulent pas s’emmerder avec une histoire bien métaphysique sur le pourquoi du monde, alors Raizing a fait un jeu sans synopsis.

Ces gars-là, ils veulent un jeu digne du CPS-2. Alors Raizing y est allé franco, avec des graphismes en deux dimensions d’une très grande finesse, développant un univers moitié medfan, moitié futuriste, mais complètement classe. Le design est excellent, les couleurs chatoient (même si je n’ai pas pris une capture vraiment représentative de la chose) et surtout, l’animation reste constamment fluide alors que les tirs fusent de partout et que les effets visuels s’étalent sur tout l’écran. En un mot, c’est beau.

Et puis les gars qui aiment Raizing, ils s’attendent à un jeu corsé. Autant dire que la firme leur a donné ce qu’ils veulent. Très maniable, Dimahoo est pourtant un véritable calvaire. La faute à des motifs de tirs compliqués à éviter, mais surtout à un rythme de jeu tellement véloce qu’il confine à la torture. Il faut des réflexes dignes de ceux d’un bébé attaché à une clôture électrique pour espérer s’en sortir. Du coup, les six niveaux paraissent terriblement longs.

Raizing nous en donne donc pour notre argent. Leur dernier bébé est une vraie purge pour le joueur occasionnel, et un vrai challenge pour le shmuppeur blasé. Cette grande difficulté m’empêche de mettre la note ultime à ce jeu pourtant superbe et inventif.

Dimahoo