Darkstalkers : The Night Warriors est un jeu vidéo CPS-2 publié par Capcomen 1994 .

  • 1994
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Darkstalkers : The Night Warriors

3.5/5 — Très bien par

Chapitre 1. À vous qui vous y perdez complètement dans la série des Darkstalkers, je vous propose une séance de rattrapage globale. Il faut dire que Capcom a tout fait pour embrouiller son public, avec quatre titres différents et un épisode trois qui est en fait la sixième version du jeu. Premier d’une belle lignée, Darkstalkers : The Night Warriors se nomme aussi Vampire : The Night Warriors au Japon. Et d’une.

DEVINEZ, DEVINEZ, DEVINEZ QUI JE SUIS

En toute franchise, je n’ai jamais su si la série possédait le moindre synopsis, même aussi léger que celui de Street Fighter II. Tout ce que je sais, c’est que le titre implique, à la place des traditionnels experts en arts martiaux de tous poils, des figures du folklore horrifico-fantastico-rigolo.

Dans ce premier épisode, ce sont dix personnages tout droit sortis des Contes de la Crypte qui se sont donné rendez-vous :

Demitri est un seigneur vampire et accessoirement le héros du jeu. Classe, entouré d’une aura rouge, il est aussi très équilibré et ses coups spéciaux sont calqués sur ceux de standards comme Ryu.

Il lui fallait donc un comparse, et c’est Morrigan qui s’y colle. Ce n’est pas un autre vampire (le syndrome karatéka) mais une vampirette, une succube pour utiliser le jardon des émos gothos. Elle aussi est bien équilibrée, sans doute grâce à ses flotteurs et ses airbags arrières, et si elle est un peu moins puissante, elle est par contre plus rapide.

Lord Raptor (ou Zabel Zarock au Japon) est un zombie guitariste comme on en trouve trop souvent dans le milieu du hard rock. Une sorte de Vega (le griffu) sous hormones (et légèrement défraîchi), avec des coups tournoyants, des vols piqués et de méchantes techniques aériennes.

J. Talbain/Gallon est un loup-garou, et tant qu’à continuer dans les parallèles avec SF2, c’est un peu le Guile du jeu. Puissant, il est notamment redoutable grâce à ses attaques anti-aériennes.

Victor, c’est le monstre de Frankenstein. Un Zangief décrépi costaud comme pas deux, avec une allonge monstre et des prises dignes des superstars du catch.

Anakaris est une momie, mais ceci mis à part ce serait le frangin de Dhalsim que ça m’étonnerait pas : très lent, il n’a d’intérêt que grâce à ses coups qui touchent depuis un bout de l’écran jusqu’à l’autre.

Rikuo/Aulbath est un triton brésilien. Rien qu’à l’énoncé du pays, vous aurez fait de vous même le rapprochement avec Blanka, avec qui il partage une même passion pour le roulage en boule.

Sasquatch, c’est le yéti. L’abominable homme des neiges est bien plus petit que ce à quoi on pouvait s’attendre, mais c’est un monstre de puissance qui peut être comparé à Edmond Honda.

Felicia est une femme-chat comme on en trouve par paquets de douze dans les mangasses. Elle saute partout, elle est rapide mais pas très balèze… Bref, c’est Chun Li avec plus de poils (encore que, on n’est pas allé vérifier partout).

Bishamon, enfin, est un samouraï fantôme. Là pour le coup, je sèche un peu sur les comparaisons, il me ferait plus penser à un personnage de Samurai Shodown. Mais c’est sans doute le visuel qui m’y incite.

Enfin, deux boss sont de la partie. Huitzil le robot inca et Pyron le démon constitué de feu, respectivement plaie numéro un et emmerdeur en chef.

LE SOIR ON CHANGE DE PEAU ET ON FRAPPE AU HASARD

Mais Darkstalkers n’est pas qu’un simple Street Fighter avec des monstres. Certes, il s’agit toujours d’un beat ‘em up en deux dimensions et il faudra toujours vider la jauge de vie de l’adversaire avant qu’il ne vide la vôtre. Certes, vous aurez pour ce faire un joystick pour contrôler votre personnage et six boutons (trois boutons pour les coups de pied et trois pour les coups de poing) comme dans un bon Street. Et certes, vous devrez en passer par quelques manipulations plus ou moins tordues pour réaliser vos projections, enchaînements et coups spéciaux…

Mais ce n’est pas tout. Tout d’abord, à l’instar de Super Street Fighter II Turbo sorti quelques mois auparavant, le jeu implémente une jauge de special qui se charge à mesure que vous filez des pains à l’adversaire. Une fois la jauge pleine, vous pouvez déclencher vos super attaques, encore plus dévastatrices que les coups spéciaux.

Monstres obligent, Darkstalkers refond également le système de jeu de son modèle avec, par exemple, un jeu aérien tout neuf. Ici, il est possible de parer un coup alors qu’on est dans les airs, et il est aussi possible de donner plusieurs coups lors d’un saut.

Toujours au chapitre des petits détails qui font les grands jeux, parlons un peu des projectiles. Lorsque deux boules de feu se rencontrent, elles ne se contentent pas de s’annuler mutuellement : ici la plus faible disparaît et la plus forte continue sa route. Ainsi, si vous réalisez une boule de feu dite forte (genre quart de tour plus gros poing) et votre adversaire une faible (quart de tour plus petit poing), c’est la vôtre qui l’emportera.

Sur un plan un peu plus technique, évoquons les Block Cancellings. Il s’agit de déclencher un coup spécial pendant que l’on bloque un coup adverse, afin d’éviter de souffrir du temps de latence qui suit une parade. De même, il est possible de sortir un coup spécial juste après avoir subi ce temps de latence, on parle alors de Reversal Attack. Enfin, Darkstalkers introduit un système d’annulation de coups assez avancé pour l’époque : il est possible d’annuler un coup normal pour le remplacer par un autre afin de tromper la garde de l’adversaire.

QUOI MA GUEULE ?

Ce premier Darkstalkers définit déjà les bases d’une saga qui n’est pas qu’une déclinaison de plus du mythique Street Fighter. Déjà l’ambiance est assez unique. Avec ses monstres à l’allure cartoon et ses décors tordus et colorés, le jeu démontre à lui seul les capacités d’un Capcom Play System 2 jusque là habitué uniquement aux conversions en provenance du CPS-1. Au-delà des graphismes, la fluidité des animations et la variété des thèmes musicaux enfoncent encore un peu plus le clou.

Le système de jeu est lui aussi fort bien pensé, puisqu’il est principalement calqué sur celui de la saga principale de Capcom. Mais il apporte tout de même quelques petites nouveautés bien sympathiques, comme le principe de cancelling, qui va vite devenir une norme dans le petit monde du beat ‘em up. Alors ouais, c’est vrai que l’on reconnaît les archétypes de personnages popularisés par Street sous les maquillages de monstres, mais Darkstalkers s’impose tout de même comme une licence forte dès son premier volet.

Darkstalkers : The Night Warriors