Armored Warriors est un jeu vidéo CPS-2 publié par Capcomen 1994 .

  • 1994
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Armored Warriors

4/5 — Exceptionnel ! par

Y’a pas à dire, le Capcom Play System (ou CPS) était vraiment une chouette bécane. Dommage que si peu de développeurs aient pu se faire plaisir dessus. Enfin, le principal est sauf, puisque Capcom y a fait tourner ses plus belles pépites… plus quelques cailloux aussi. Armored Warriors, connu au Japon en tant que « Powered Gear : Strategic Armor Variant Equipment », se classe plutôt dans la deuxième catégorie.

RESTE COOL, SAC À MERDE

Cela faisait un demi-siècle que les United World Forces et le Raian Kingdom se livraient une guerre sans merci, jusqu’au traité de paix de l’an 2281. Mais ce répit ne sera que de courte durée : un an plus tard, le capitaine Azrael, devenu un cyborg, prend le contrôle de la planète Raia par la force. La planète Terre n’a plus d’autre choix que de lancer sur sa rivale de toujours l’unité Bloody Armor, soit la plus grande arme de destruction massive des United World Forces. La guerre reprend ses droits.

JE VEUX TES VÊTEMENTS, TES BOTTES ET TA MOTO

Armored Warriors est un beat ‘em all, genre que Capcom a grandement contribué à renouveler au début des années 90, avec des titres comme Final Fight, Punisher, Cadillacs & Dinosaurs… Armored Warriors est donc l’héritier de tous ceux-là, et cela est peut-être un peu trop pour ses petites épaules.

Pourtant les épaules en question sont celles d’énormes robots de combat. Ce sont ces machines que l’on dirige durant les sept missions que compte l’aventure. On a le choix entre quatre type de robots : celui du héros, bien équilibré ; le rapide mais faiblard ; le costaud mais lent ; et celui de la fille, qui ne sert à rien d’autre qu’à représenter les minorités visibles. Décidément, les archétypes ont la vie dure. Bon point cependant, à l’instar de Warriors of Fate le jeu est praticable à trois joueurs en simultané, ce qui promet un beau bordel à l’écran. L’avantage de jouer à trois, c’est qu’à un certain moment de l’aventure on peut fusionner, façon Bioman !

Les stages sont plutôt chouettes, dans un trip à la Mad Max avec force monuments en ruines et rues jonchées de débris. Certains décors sont plus naturels malgré tout. Par contre, en ce qui concerne vos adversaires, n’espérez pas voir autre chose que des robots, des robots et encore des robots. Les boss de fin de niveau sont également des robots, ils sont juste plus gros.

Et c’est tant mieux, parce qu’Armored Warriors, c’est à la fois un beat ‘em all et un jeu de Meccano. En effet, au départ vous ne pouvez quasiment que vous déplacer (sur toute la surface d’un sol vu de trois quarts), sauter, filer des coups de poing et utiliser une arme à feu, à condition qu’il vous reste des munitions. Mais votre arsenal est foutrement évolutif. Vos adversaires détruits perdent des pièces, que vous pourrez récupérer afin de modifier votre robot. Les pièces peuvent être de nouveaux bras pour remplacer les vôtres (perceuse, pince, poing électrique…), de nouvelles armes (laser, napalm…) voire de nouvelles gambettes, ou assimilées (chenilles de tanks, aéroglisseurs…). Ceci modifiera de fait votre façon de combattre. Par exemple, une fois équipé de pinces vous pourrez attraper vos ennemis, les soulever puis les écraser au sol la tête la première !

À ces pièces d’équipement s’ajoutent différents objets indispensables : de quoi vous soigner, des munitions pour vos armes à feu… Enfin, notez que les niveaux sont découpés en actes. Et si la plupart de ces actes demandent simplement d’aller d’un point A à un point B en lattant tout ce qui bouge, d’autres proposent par exemple d’éliminer tous les ennemis en un temps limité, ou de jouer à un simili shoot ‘em up avec votre arme à feu en mode illimité.

HASTA LA VISTA, BABY !

Difficile de passer derrière des grands frères aussi prestigieux que ceux cités plus haut. Et pourtant, Armored Warriors s’en sort avec les honneurs. À tel point qu’il accouchera même d’une pseudo-suite, Cyberbots : Fullmetal Madness.

Malgré tout, à bien y regarder Armored Warriors n’est pas spécialement original. Des combats de mechas, on en a déjà vu. Des beat ‘em all en 2.5D, Capcom nous en a farci les bornes d’arcade pendant cinq ans. Et même le système de « customisation », si l’on peut dire, n’est rien de plus que le classique ramassage d’armes (battes cloutées, barres à mine…) de Final Fight appliqué à une univers de robots.

Mais ça, en fait, on le sait avant même de mettre une pièce dans la machine. Capcom n’est pas réputée pour son imagination débordante, et lorsqu’elle tient un concept qui marche, elle l’applique à toutes les sauces. Ce que l’on sait aussi, c’est que lorsque la firme d’Osaka fait un jeu, elle le fait bien. On ne l’a pas surnommée le Disney du jeu vidéo pour rien.

Et en effet, s’il n’est pas mémorable, Armored Warriors est d’une qualité irréprochable. Les graphismes sont superbes, le jeu reste tout le temps fluide sauf en cas de gros surnombre d’effets visuels (ce qui reste relativement rare), la bande-son est punchy à défaut d’être inspirée, et le système de jeu, bien rodé, convient à tous les joueurs.

Armored Warriors n’a donc pas inventé la poudre, pas plus que Warriors of Fate ou Cadillacs & Dinosaurs ne l’avaient fait avant lui. Mais dans les pas de ses aînés, il s’avère tout aussi amusant et réussi.

Armored Warriors