Une fois n’est pas coutume, je me vois dans l’obligation de zapper le paragraphe d’introduction. Le syndrome de la page blanche, c’est un truc qui m’arrive pas tous les jours, mais là franchement j’ai beau chercher, je ne sais pas quoi dire à propos de Varth. Bon ben remarque, c’est une intro comme une autre.
OLDIES BUT GOODIES
L’histoire se déroule sur la planète Varth, perdue au fin fond du trou du cul de l’univers. Là, les êtres vivants vivent sous la férule du super-calculateur Delta-7 qui régit leur vie et pense pour eux. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes (si tant est que la vie en tant que mouton soit un bien) si ce n’était DUD, un programme malveillant qui va parasiter l’ordinateur et en prendre le contrôle. À partir de là, c’est le bordel : Delta-7 intime l’ordre à l’humanité de s’entre-déchirer, causant la disparition de 60% de la population, puis lance une armada de véhicules de guerre pour supprimer les survivants. Heureusement, deux vieux coucous d’ancienne génération, Saber et Scimitar, ne répondent pas à l’appel. Au lieu de cela, leurs pilotes vont mener l’assaut contre les machines devenues folles : c’est ainsi que débute l’opération Thunderstorm.
LONGUE EST LA ROUTE QUI SERPENTE DEVANT NOUS
Varth : Operation Thunderstorm est un shoot ‘em up vertical à l’ancienne. Je veux dire par là que ce n’est pas un manic, mais un bon vieux shmup à la papa où on ne se retrouve pas inondé de boulettes en deux secondes. L’aventure s’étale sur vingt-neuf niveaux. 29 ! Non non, ce n’est pas une erreur de frappe, il y en a bien une trentaine ! Alors certains de ces stages sont très courts, avec juste une ou deux vagues d’ennemis, mais la plupart sont très longs et huit d’entre eux vous demandent d’affronter un boss.
Hormis cette longueur gigantesque (la majorité des shoots ne proposent qu’une demi-douzaine de stages), Varth est très classique sur le fond comme sur la forme. Jouable à deux, il impose à chacun des participants de choisir avant le début de la quête s’il veut être accompagné de modules frontaux, qui vous protègent très bien des assaillants qui viennent de devant mais pas du tout des tirs latéraux ou arrières, ou de modules intelligents qui détectent l’ennemi et se positionnent là où il faut.
Vous dirigez votre avion au moyen du stick et utilisez deux boutons, l’un pour ouvrir le feu (vos modules tirent automatiquement lorsque vous pressez la touche d’attaque) et le second pour utiliser vos smart bombs. Ces dernières sont bien entendu en quantité limitée. Vous en trouverez de nouvelles sur votre route, ainsi que des vies supplémentaires et des options permettant de modifier votre tir principal (tir en cône, gros laser frontal, flammes…). Ce tir augmente en puissance à mesure que vous ramassez les bonus.
PLUS C’EST LONG, MOINS C’EST BON
Varth : Operation Thunderstorm est un très joli jeu. Il ne saurait en être autrement de la part de Capcom. Ce n’est pas de la lèche, c’est un constat : la firme d’Osaka réalise des jeux généralement superbes mais peu inventifs.
Et c’est exactement le cas ici. Les graphismes sont d’une belle finesse, la plupart des décors, bien qu’en pure 2D, offrent un magnifique effet de profondeur, les couleurs sont bien vives sans en devenir flashy. Le jeu reste fluide même lorsqu’il y a beaucoup de monde à l’écran et sans être renversante, la partie sonore est plutôt accrocheuse.
Bref honnêtement, il n’y a rien à reprocher à Varth sur le plan de la réalisation. Pas plus que sur celui de la jouabilité d’ailleurs, le vaisseau répondant comme il faut et le système de jeu se montrant très classique.
Très classique, oui, c’est bien là le problème. Varth tourne en rond, Varth ressemble à beaucoup d’autres shmups, Varth n’apporte rien au genre et ne surprend jamais. Ah si ! Il surprend par sa longueur. Mais ce qui pourrait être une bonne chose pour quasiment tout autre type de jeu s’avère un défaut dans un shoot ‘em up. L’amateur du genre s’attend à des sessions courtes mais intenses. Varth c’est l’inverse : un jeu long et ennuyeux.