Il y a des jeux comme ça, qui bien qu’aboutis et prenants laissent si peu de souvenirs aux joueurs qu’ils finissent dans les limbes de l’oubli (putain, c’est beau…).
Magic Sword est de ceux-là, de ceux auxquels j’avais joué étant gamin et que je n’osais télécharger, le nom ne me disant rien. Et puis je tente et finis par retrouver au fin fond de ma mémoire des restes de ce festin passé.
Oui parce que Magic Sword, c’est bon et c’est copieux.
JE VOUS PISE A LA RAIE
Dans ce jeu vous incarnez un ou deux barbares (selon que vous soyez un ou deux joueurs, est-il besoin de le préciser) partis à l’assaut de la tour de Drokmar, le vilain sorcier démon qui a pris possession de l’orbe noir capable de tous les maux.
En bref ça va latter sévère dans un monde de véritable heroic-fantasy à la Conan.
TOUR DE PASSE-PASSE
Votre but est de gravir les cinquante étages de la tour qui vous séparent de l’infâme.
Chacun des étages peut être soit très court, soit très long. En effet, les niveaux sont fermés, c’est-à-dire que si vous marchez bêtement vers la gauche (ou la droite, ça marche aussi) vous pourrez repasser indéfiniment au même endroit. Le seul moyen de sortir d’un niveau est de trouver la clé qui ouvre la porte argentée menant au niveau supérieur.
Seule exception, certains niveaux ne sont qu’un combat contre un boss. Dans ce cas, vous passez directement au niveau suivant une fois le boss vaincu, non sans avoir récolté une ch’tite arme bien charcutante pour le niveau suivant.
Les niveaux sont véritablement gavés d’ennemis de tout poil, qui réapparaissent si vous revenez en arrière, de pièges divers et variés tels que des pics au sol ou de la lave, de coffres contenant la plupart du temps des clés ou des objets magiques, mais aussi parfois des flammes ou des ennemis, et de portes.
TU VEUX ÊTRE MON AMI ?
Derrière ces portes se cachent aussi des ennemis, mais le plus souvent ce sont des alliés qui se sont retrouvés emprisonnés. Une fois libérés, ces alliés vous accompagnent et vous aident à combattre, calquant leurs actions sur les vôtres.
Ces alliés sont de huit types : le géant qui lance sa hache de guerre, le chevalier, le ninja, le prêtre, le génial sorcier, l’amazone, l’homme-lézard et le voleur.
Je n’ai pas pu tous les essayer, car pour peu que deux cellules soient côte à côte, vous changerez très vite de compagnon. En effet, il suffit de leur passer devant pour les enrôler, sachant qu’un seul peut vous accompagner à la fois.
Ces alliés possèdent les mêmes caractéristiques que le héros : ils disposent d’une barre de vie propre (et donc peuvent mourir), de niveaux propres et même d’une case pour transporter un objet.
MAGIE MAGIE, ET VOS IDÉES ONT DU GÉNIE
De même vous pouvez transporter vous aussi l’un des objets magiques trouvés dans les coffres. Ceux-ci ont des effets divers et variés, mais finissent par s’épuiser et donc devenir inutilisables. A vous d’en trouver un autre rapidement, tant leur effet est destructeur.
Notez aussi que vous trouverez au fil de votre pérégrination de nouvelles épées et de nouveaux boucliers qui améliorent grandement votre force de frappe et votre résistance, les meilleures armes se trouvant aux niveaux les plus hauts.
Enfin, vous pouvez frapper comme un bourrin en martelant le bouton d’attaque, ou vous pouvez préférer attendre un peu. Dans ce cas, une barre de magie se remplit et arrivé au max vous frappez non seulement bien plus fort mais surtout bien plus loin, puisque vous provoquez une attaque magique qui traverse l’écran.
Plus fort encore, vous pouvez déclencher de temps en temps une attaque dévastatrice impliquant tout l’écran en pressant simultanément saut+attaque. Cette attaque vous fait perdre un peu de vie.
PETITS MEURTRES ENTRE AMIS
Croyez-moi, la super-attaque n’est pas la seule à vous coûter vos précieux points de vie. Les ennemis véritablement en surnombre et bien résistants dans les derniers niveaux, les pièges vicelards parsemant les niveaux, les coffres et portes piégés bassement posés là juste pour vous faire ch… Tout concorde pour faire de votre ascension un enfer. Tout même le temps, qui vous épuise à mesure qu’il passe. (Sous-entendu vous avez intérêt à vous magner le derche si vous voulez pas trop perdre de vie.)
Heureusement, quelques poulets salvateurs sont répartis dans les niveaux, et certains passages secrets, cachés derrière des portes secrètes ou des murs à détruire, sont la meilleure manière de rester en vie.
HARDCORE GAME
Faut avouer, le bouzin est particulièrement difficile à finir. Tout ce que j’ai dit au dessus, et en plus vous recommencerez TOUT si vous n’avez plus de continues. Et là ça devient hard : pas de sauvegarde, pas de mots de passe, uniquement la possibilité de commencer le jeu depuis huit endroits différents, du 1er jusqu’au 33e niveau.
En dehors de ce (gros) problème, le jeu est une merveille : d’abord les graphismes, pas super variés, sont très colorés et plutôt chiadés, les musiques sont nerveuses et mettent d’ailleurs parfois sur les nerfs, et l’animation est sans failles.
Ensuite le gameplay est au petits oignons et la durée de vie conséquente, très conséquente. Mais surtout, ce que l’on retiendra de ce jeu est son rythme dantesque, une ode au bourrinage véritablement jouissive qui fait justement que l’on passe outre la difficulté, on ne se démotive pas, on veut la grimper, cette tour, pour faire manger du métal à cet enfoiré de sorcier qui nous en a tant fait baver des ronds de chapeau…
En bref, je conseille ce jeu à tout un chacun. Tout un chacun motivé, quand même…