Pitite introduction à Cabbage Patch Kids :
Avouons-le : on a tous eu à un certain moment de notre vie un jeu-vidéo qui aura bercé notre enfance. Un jeu né à une époque où les jeux étaient d’une effarante difficulté. Un jeu que l’on recommençait tous les jours, où l’on s’arrachait les cheveux, tapait sur sa pauvre console, énervement qui procurait au joueur un plaisir indistinct. Un des uniques jeux que l’on possédait, faute de moyens. Un jeu, bon ou mauvais, qui aura laissé une trace indélébile dans l’esprit de son possesseur. Et bien moi, ce jeu, c’était Cabbage Patch Kids : Adventures in the Park. Non pas sur Coleco mais sur un ordinateur dont le nom m’échappe totalement. Bref, un jeu que je n’oublierai jamais…
Le parcours du combattant :
Bon, après ce passage très émotionnel sur le début de ma vie, je m’attaque à proprement parler de ce jeu :
Le principe de Cabbage Patch Kids est on ne peut plus simple : Vous dirigez une gamine qui m’a l’air, ma foi, bien perdue dans le monde qui l’entoure et votre mission est de la guider à travers un parc où les dangers rôdent par milliers. C’est ainsi que vous devrez l’amener de la gauche vers la droite où apparaîtra un nouvel écran vous permettant de continuer votre petite ballade. Pour ce qui est des dangers, bah vous trouverez toute la panoplie de ce qui peut mettre en péril la vie d’une faible et innocente jeune fille. Donc évidemment quelques flaques d’eau qu’il vous faudra agilement passer grâce à des lianes à la « Tarzan » et des nénuphars façon « Frogger », mais aussi sauter au-dessus de diverses ronces, ballons, feux de camps et j’en passe et pas des moindres. Eviter aussi les guêpes et les pissenlits. Et puis bondir au dessus de précipices, parfois infestés de poissons qui vous inviteront sans peine à les joindre à leur festin, mais aussi faire le zouzou sur des trampolines, des jets de fontaines, des troncs cubiques ou cylindriques… Ou carrément n’avoir rien à faire si ce n’est traverser l’écran de tout son long. Enfin bref, vous allez avoir de quoi vous amuser…
CPK est divisé en plusieurs stages composés de 10 scènes chacun. A votre actif, trois vies à utiliser avec parcimonie et tout le reste sur vos épaules. A noter qu’il y a aussi un temps limité mais il est en général assez long et ne vous posera que très rarement problème. Celui-ci est d’ailleurs remis à défaut lorsque vous terminez un stage. Sinon, si vous perdez une vie, vous recommencez la scène où vous aviez échoué et en cas de game over, je vous laisse deviner les conséquences… Eh oui, vous reviendrez au tout début du jeu.
Réalisation technique :
Bah, de ce côté là vous vous en doutez, ça casse pas trois pattes à un canard. Mais bon, c’est aussi ce qui en fait son charme.
Graphismes :
J’ai beau chercher, je recense uniquement deux décors pour le jeu. Celui avec les deux arbres verts et marrons sur fond noir (screenshot) et celui avec un superbe coucher de soleil, un sublime champ et une magnifique perspective telle que je n’en ai jamais vu. C’est qu’elle tue toutes les perspectives de « consoles-dernière-génération » ! On en fait plus des comme ça !! ^^ Et c’est pas forcément ironique. Sinon voilà, quelques couleurs et trois pixels qui se battent en duel et hop ! la magie et la nostalgie de ces vieux jeux reviennent d’un seul coup. Preuve qu’il n’y a pas besoin de 3D isométrique, de mode « set de table », du « sel shédé » tout ce qu’il faut de poivre et d’herbes de Provence… Non, juste une dizaine de couleurs, trois pixels et le tour est joué. N’empêche que pour des graphismes de Coleco, c’est plus que convenable. Côté animation, ça fait sourire. Il est vrai que la gamine a une façon de tomber par terre et de couler plutôt particulière. Vous verrez ça, c’est très marrant…
Son :
Un unique thème d’une durée de onze secondes (montre en main ^^) et quelques trucs en plus. Comme les graphismes, ça vole pas haut dans nos oreilles mais dans notre coeur… pfouuu ! Ca décolle !! Pareil pour les bruitages, ils sont en général très mal faits mais tout le charme y est.
Maniabilité :
Même si la maniabilité se limite à sauter et diriger la fillette de gauche à droite, tout cela est néanmoins très bien concu. Si vous avez un problème pour un saut, vous pouvez être sûr que ça vient de votre concentration et non de la jouabilité.
Difficulté :
Ahh, on y arrive ! Vous avez du le deviner, la difficulté est plutôt conséquente. Alors, que dois-je dire ? Dur de considérer encore une fois s’il s’agit d’une qualité ou d’un défaut. A vrai dire, cela dépend de votre caractère. Les amateurs de challenges se régaleront. Les autres abandonneront… Mais d’où vient cette difficulté ? Eh bien, pour tout vous dire, le jeu est un must du principe de la difficulté dite croissante. Un ahurissant crescendo !! D’abord, c’est une ronce à éviter. Ensuite un ballon. Et puis pour enchaîner, les deux. Au fur et à mesure que l’on découvre les dangers, ils s’imbriquent et nous donnent des stages d’une incroyable difficulté. Incroyable ? Oui ! C’est du domaine de l’infaisable. Par exemple, je me suis amusé à vous prendre en screenshot le niveau que je considère comme le plus dur. La fameuse scène 23 : à première vue, ça a l’air plutôt simple. Détrompez-vous. Ici, il faut éviter les pissenlits, mais aussi passer en dessous de ballons bondissants et intervenants à intervalles irréguliers et enfin, sauter au dessus de la branche d’arbre. Ca a l’air d’un jeu d’enfant mais ça s’avère quand on se trouve en face de la bête d’une atrocité déconcertante. J’ai essayé certains de ces niveaux avec la sauvegarde rapide (et je sais qu’il y a beaucoup de tricheurs parmi nous…) et bien même avec cette sauvegarde, j’ai besoin parfois d’essayer une centaine de fois un écran pour le terminer. Et avec trois vies, on va pas aller bien loin. Toujours avec la sauvegarde rapide, je n’ai même pas pu atteindre la fin du jeu. Il y a des centaines et des centaines d’écrans à perte de vue. A noter aussi que certains d’entre eux se répètent. Au bout d’un certain stade, j’ai eu la nette impression que les concepteurs du jeu ne s’étaient pas trop foulé la rate. On remet les mêmes pièges, au même endroit et le tour est joué.
Bref, CPK est un challenge du genre : Un jour, on a atteint le niveau 36 et le lendemain le niveau 39. On a toujours un record. De même pour le score, on peut s’amuser à le battre. Voilà, jetez vous sur ce jeu si vous aimez ce genre de difficulté ou alors passez votre chemin.
Durée de vie : La difficulté limite plus ou moins la durée de vie. Cela dépend de votre tempérament. Mais, globalement je dois dire qu’une partie de temps en temps ne fait jamais de mal. A noter aussi la présence d’un mode deux joueurs qui n’apporte pas grand chose au jeu. Il s’agit en quelque sorte d’une bataille au score où les deux joueurs jouent alternativement.
Pour finir, je dirais que CPK n’est pas un jeu de tous les jours, qui « reste au corps » pendant plusieurs mois, mais bel et bien un moyen de se remplir l’esprit de nostalgie l’espace d’un instant. A vous de voir si vous aimez ces vieux jeux obsolètes.
Interêt et conclusion :
Ce que je vais dire ici va en quelque sorte rejoindre un peu ce que j’ai écrit pour la durée de vie. L’intérêt de CPK ? Cela ne risque pas d’être l’amusement ou la difficulté. On a à côté pleins d’autres jeux du même type comme par exemple « Ghouls ‘n’ Ghosts » et qui sont beaucoup plus élaborés. Ici l’intérêt, comme pour la quasi-totalité de la gamme Coleco est, je trouve, de se replonger dans un univers révolu et entièrement hors du temps. En jouant à CPK, j’ai le sentiment d’être dans un autre monde. Je reviens quelques années auparavant, à l’époque où je m’acharnais déjà sur ce jeu. Il paraît qu’on appelle cela la nostalgie. En effet, et je pense que cela sera le principal intérêt à apporter à ce jeu désormais.
8/10 mais comment noter un jeu Coleco ? C’est impossible. Les jeux de l’époque de la Coleco, c’est un autre univers vidéoludique, en marge de ce qui s’est ensuite fait dans le monde du jeu-vidéo. Ce sont les jeux de notre enfance !! Autrement dit… le bonheur indémodable d’un jeu malheureusement démodé.
Bref, Cabbage Patch Kids est :
Un jeu sacrément stressant où les réflexes et la concentration sont mis en ébullition pour réussir (j’en sors souvent les oreilles toutes rouges avec un peu de fumée tout autour…)
Un monument de la gamme Coleco (comme beaucoup de ses confrères)
La bible d’un genre qu’on appelle « plates-formes » (eh oui, Mario n’a rien inventé)
Mais aussi la simplicité au sens propre du terme (autant techniquement qu’au niveau du concept, et c’est d’ailleurs cette simplicité mêlée à cette difficulté qui donne toute sa puissance au jeu. C’est un peu paradoxal ce que je dis là… ^^)
Amateurs, collectionneurs, dépoussiéreurs de ces mythes fondateurs, vous savez ce qui vous reste à faire…