Ça y est ! En tant qu’amateur de Zelda et complétiste, j’ai enfin pu m’adonner à deux des trois épisodes sortis sur cette console que j’ai découverte en même temps. Avec ce que j’en avais lu à droite et gauche, je pensais que c’était de la daube. Eh bien non, pas du tout. C’est pire.
Test à chaud, ça fait pas deux heures que j’ai arrêté le calvaire.
JE T’ÉCHANGE TROIS CARAMBAR CONTRE DEUX IMAGES PANINI
D’abord pourquoi ? Comment Big N, très à cheval sur le droit de propriété, a-t-il pu laisser filer sa licence chez un concurrent ? D’après ce que j’en ai lu, c’était une sorte de deal : je te développe un support CD pour ta SNES si tu me prêtes tes persos pour mon CD-I. De toute évidence les dés étaient pipés (et peut-être pas qu’eux) puisque la console n’a pas connu de support CD à ma connaissance alors que Philips a obtenu ce qu’il voulait…
(Note d’Angus : pour plus d’informations sur cet imbroglio, lire le très bon dossier de Kékidi consacré à l’histoire de Nintendo, partie “Nintendo : de la Super NES au GameCube” dans le chapitre intitulé « les projets abandonnés ».)
GAMELON ? C’EST OU ÇA ?
Le roi d’Hyrule part à la chasse au Ganon et n’en revient pas. Link part en mission secours pour son monarque et n’en revient pas. Devant leur disparition, c’est la princesse Zelda elle-même qui se rend à Gamelon, un étrange royaume malfaisant. Ah ben là pour le coup c’est moi qui n’en reviens pas. Les femmes, ça reste pas à la cuisine normalement ?
ROUE DE SECOURS
En premier lieu, ce qui change bigrement de l’habitude que les fans de la saga avaient prise, c’est la vue. On débute la partie sur une carte où l’on déplace une Triforce. Trois endroits sont disponibles au début du jeu, puis d’autres se libèreront une fois ceux-là terminés, quinze au total.
La variété est de mise puisque vous allez traverser des champs, une ville, des montagnes, des prés typés irlandais, vous savez : avec ces espèces de murets en guise de clôture, une plage, un marais, des forêts, un lac, un cimetière de bateaux, une tour, une prison, une caverne, un temple et l’antre du vilain pas beau. Je ne les ai pas tous vus mais ceux que j’ai eu la chance de visiter sont franchement beaux, même si ça colle pas du tout à l’idée que l’on se fait de la saga. Bref. Par contre ne vous attendez pas à la huitaine de donjons habituelle, il n’y en a pas. Parfois on rencontre une sorte de boss, du moins un ennemi plus résistant qu’à l’habitude, mais c’est tout.
Une fois votre destination choisie vous entrez dans le niveau à proprement parler, vu de profil comme dans The Adventure of Link. Vous commencez la partie avec trois cœurs (vous en gagnerez d’autres dans certains niveaux, mais pas de quête comme à l’habitude pour des quarts de coeurs ou autres) et dirigez donc Zelda.
Du fait des deux boutons de la console, les contrôles sont assez limités. Assez spéciaux en fait, pour ne pas dire impraticables. Ainsi vous vous déplacez avec gauche et droite, haut servant à sauter. Passons. Les deux touches servent, l’une à frapper à l’épée, l’autre à utiliser un objet choisi dans l’inventaire. Pour accéder à cet inventaire, il faut… s’accroupir avec bas, puis appuyer sur la touche d’objet, qui sert aussi à entrer dans les maisons ! Mais ce n’est pas tout : pour parler à une personne ou ramasser un objet, il faut les frapper ! Le pire c’est que c’est même expliqué dans le livret du jeu !
L’inventaire, pour le coup, est assez limité. Il faut dire que les situations ne nécessitent pas d’utiliser quantité d’objets. Toutefois, il est amusant de noter qu’il vous faudra dépenser une certaine quantité de rubis pour utiliser certains objets, comme la cape magique qui permet de sauter plus haut (logique), le manteau magique qui vous rend invisible où la flûte qui paralyse les ennemis volants. D’autres objets sont en deux parties comme la lampe qui nécéssite aussi de trouver de l’huile. C’est le seul dans ce cas là en fait. La plupart des autres items sert à franchir certains endroits en les donnant à ceux qui bloquent le passage. Notez enfin que l’épée de niveau 2 peut être lancée sur les ennemis si vous êtes au maximum de votre santé.
Il vous faudra, pour terminer un niveau et revenir sur la carte, frapper le symbole de la triforce caché dans le niveau, parfois au tout début du niveau.
Dernière particularité : vous pouvez appeler un menu d’aide où la princesse vous explique les manipulations, le tout façon dessin animé, un visuel que l’on retrouve dans les cinématiques et lorsqu’on parle aux divers habitants.
RESTONS MACHOS
Non honnêtement, les femmes ça devrait vraiment rester à la maison, ça nous éviterait ce genre d’expériences malsaines. A peu de choses près, ce jeu est une catastrophe. Le scénario est à peu près aussi épais qu’un cheveu de Yul Brinner et comporte des incohérences envers le reste de la saga (où par exemple on nous dit que seul Link est apte à affronter Ganon). Sans compter les dialogues vraiment ridicules.
Graphiquement on est plus partagés. Les décors sont les plus beaux que la série ait possédé jusque là, mais les sprites sont petits, mal proportionnés et mal intégrés. Quant à la partie animée, c’est une horreur qui a dû être réalisée pour trois roubles. On se croirait devant les Minipouss…
Par contre les animations sont de très bonne qualité lors de ces scènes, alors qu’elles sont très mauvaises au cours du jeu. Et même gênantes quand par exemple, rien ne nous prévient à l’écran que l’héroïne à perdu de la vie, à part les cœurs qui disparaissent. Zelda ne clignote pas, ne recule pas lorsqu’elle est touchée, mais t’es mort quand même. Ça t’apprendra.
Le support CD et les voix tout au long du jeu auraient pu être une excellente chose si les musiques n’avaient pas été aussi indigentes et le jeu d’acteur aussi mauvais.
Mais c’est surtout lorsqu’on prend le jeu en mains que l’on est le plus déçu. Finie la légendaire jouabilité des jeux Nintendo, et place à des actions confuses, des combinaisons de touches absolument pas naturelles et des coups d’épée qui partent quand ils le veulent bien.
Et donc le jeu devient très difficile puisque les ennemis reviennent sans arrêt et les cœurs sont peu nombreux. Pourtant, si la jouabilité avait été plus intuitive, ça aurait pu être nettement moins difficile.
Avec quinze niveaux on pourrait croire à un jeu bien long. Ce n’est pas le cas puisque ces stages sont très courts (je pensais que c’était juste ceux que j’avais vus, mais il semblerait que les autres ne soient pas mieux), et on passe plus de temps à regarder qu’à jouer.
Je finirai en remerciant Tiago pour m’avoir fait découvrir ces jeux. Et effectivement ce test n’aurait pas eu lieu sans Tiago (ça c’est fait).