Link : The Faces of Evil est un jeu vidéo CD-i publié par Philipsen 1993 .

  • 1993
  • Aventure

Test du jeu vidéo Link : The Faces of Evil

0.5/5 — Nul !! par

Allez hop, je vous fais les deux pour le prix d’un. Ça tombe bien c’est aussi ce qu’a fait Philips puisque les deux sont sortis en même temps.

Les deux quoi ? Les deux pseudo-Zelda qui n’en ont que le nom. Magouille entre le Néerlandais et Nintendo, le CD-I hérite de trois Zelda dont deux qui sortent en même temps. (Note d’Angus : pour plus d’informations sur cet imbroglio, lire le très bon dossier de Kékidi consacré à l’histoire de Nintendo, partie “Nintendo : de la Super NES au GameCube” dans le chapitre intitulé « les projets abandonnés ».)

Une rareté que Big N a biffé de sa chronologie officielle, et on comprend pourquoi. Démonstration.

J’AI PAS DE FACE

Link s’ennuie désespérément depuis qu’il a sauvé Hyrule une fois de plus. Aussi c’est avec joie qu’il reçoit la visite d’un homme juché sur un tapis volant, qui lui annonce que Ganon prépare un mauvais coup sur l’île des Visages du Mal (traduction littérale sponsorisée par le Petit Larousse, j’ose même pas imaginer ce que ça aurait donné si ça avait été le Petit Lablonde), et que lui seul est capable d’arrêter le fourbe.

BOUT D’FICELLE, BOUT D’FICELLE, BOUT D’FICELLE, CELLE, CELLE

Après une courte introduction animée où Link nous est présenté comme un morveux, vous arrivez donc sur une carte de l’île où vous pourrez déplacer une Triforce vers plusieurs endroits. Trois au départ seulement, mais quinze en tout et pour tout. Pas un seul donjon à l’horizon par contre, simplement certains niveaux qui disposent d’une sorte de boss, un ennemi plus résistant que les autres et qui a droit à une petite scène dédiée en dessin animé.

Les environnements que le jeu vous propose de traverser vont de montagnes sous la neige à des cavernes magmatiquement envahies, en passant par des forêts, des cascades, des falaises… Quelques environnements intérieurs aussi, et des personnages hauts en couleurs tel ce personnage bizarre dont le visage se transforme en bouche façon Rolling Stones, les apprentis-développeurs devaient être fans de Jagger, Richards, Jones et les autres.

Une fois votre sélection effectuée, vous arrivez dans un niveau vu de profil à la manière de The Adventure of Link - mais c’est le seul point de comparaison, hein - et y dirigez Link. Vous commencez avec trois cœurs et en trouverez quelques uns en cours de jeu, sans pour autant avoir droit à une alléchante quête des quarts de cœurs. C’est qu’il faudrait pas tomber dans la facilité en pompant tout sur Nintendo…

Comme dans l’épisode jumeau, les contrôles sont assez particuliers, voire complètement injouables. Par exemple, il faut appuyer sur haut pour sauter. Bon, mettons qu’on s’en fout et qu’on s’y fait. Les directions gauche et droite servent à se déplacer et la direction basse… à appeler l’inventaire, en appuyant en même temps sur une touche. Ça surprend un peu plus, hein ? Bon, admettons. Ladite touche sert aussi à utiliser les objets choisis et à entrer dans les maisons. Là, déjà, ça commence à devenir relou.

Mais ce n’est pas tout. En effet, l’autre bouton permet de frapper à l’épée. Rien que de très classique, à ceci près qu’il faudra aussi s’en servir pour parler aux habitants et pour ramasser les objets. Ce qui signifie qu’il faut frapper quelqu’un pour lui parler, chose explicitée très clairement dans le manuel !

L’inventaire n’est pas particulièrement varié, mais cet épisode se jouant principalement entre décors gelés et cavernes brûlantes, il faudra utiliser des boules de glace pour vaincre les adversaires de feu et des boules de feu pour les ennemis de glace. Le reste de l’inventaire est un peu plus classique : bombes, clés, lampe à huile, corde, gantelet de puissance seront vos meilleurs alliés. Vous trouverez aussi des items magiques qui consomment… des rubis ! Le gantelet est l’un deux, mais il y a aussi un casque pour sauter plus haut (sic), ou encore une cloche pour paralyser les ennemis volants.

Autre point : pour sortir d’un niveau, il faut frapper le symbole de la triforce qui y est caché (si l’on peut dire), parfois au tout début, d’où nombre d’allers-retours totalement dispensables. C’est-à-dire que parfois vous êtes tout à la fin du niveau, vous avez récupéré ce que vous étiez venu y chercher et vous devez tout vous retaper dans l’autre sens pour sortir du niveau. Bah, ça augmente la durée de vie…

HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE

Scénario ridicule, incohérences, personnages mièvres et dialogues débilitants, tout y passe dans cette horreur. Seuls quelques noms et ennemis ont été conservés, histoire de pouvoir garder l’appellation, d’origine totalement incontrôlable.

Graphiquement, on a droit à des décors somptueux (quoi que moins variés que dans Wand of Gamelon) mais tout le reste est médiocre, des personnages méconnaissables aux scènes animées insupportables, avec des personnages laids et incroyablement disproportionnés. L’amateur de comics en moi se demande si Rob Liefeld n’y est pas pour quelque chose.

Pourtant elles sont assez bien animées ces scènes, à la différence du reste du jeu où les personnages se déplacent et se battent avec la grâce d’un char d’assaut imaginé par Quasimodo. Autant dire que c’est pas très naturel.

Les musiques sont méconnues - et elles le resteront bien heureusement - et sans originalité, et les dialogues entièrement parlés auraient pu être un véritable plus s’ils n’étaient pas aussi mal joués et plats. Bref, le support CD ne sert pas à grand-chose.

Quand on aborde le chapitre de la jouabilité, on atteint les abysses de ce que ne doit pas être un jeu. Les commandes répondent mal, Link ne réagit pas quand il se fait toucher et donc continue de perdre de la vie… Et ce sans compter le pire, des contrôles absolument pas intuitifs qui vous agaceront à maintes reprises.

La difficulté est donc rapidement élevée, d’autant que les ennemis ne se privent pas pour réapparaître. Par contre, étrangement, Ganon se laisse tuer en un coup si vous avez le bon objet, une honte sans nom.

La durée de vie n’est pas si énorme que cela car les quinze environnements sont très courts. Par contre, prévoyez beaucoup de temps perdu à cause des nombreux allers-retours entre les niveaux, car rien ne viendra vous prévenir sur la suite de votre quête une fois que vous aurez récupéré un objet. Un non-jeu. Rien d’autre à ajouter, votre honneur.

Link : The Faces of Evil