Le retour de la vengeance
Une ancienne légende nipponne raconte le combat héroïque du ninja Armakuni contre les forces du shogun Kunitoki. Au XIIème siècle, sur l’île Lin Fen, le jeune ninja se battit pour récupérer les rouleaux sacrés volés par le shogun. Après l’avoir vaincu, il ne put goûter au repos du guerrier : les esprits Ninjitsu appelèrent alors son âme et la transportèrent dans la ville de New-York au XXème siècle. Il y retrouva Kunitoki qui avait été ressuscité par ses adeptes et qui commençait à corrompre la cité. Avant que son emprise ne devienne trop importante, Armakuni terrassa une nouvelle fois son ennemi juré. Cependant, l’histoire ne s’arrêta pas là, et Armakuni dut accomplir une dernière tâche. Il partit au Tibet dans un temple sacré pour combattre encore une fois les forces du shogun mégalomane.
Splendide
Armakuni, tout de noir vêtu, se déplace dans un paysage en 3D isométrique. Il parcours les allées qui mènent aux lieux saints Ninjitsu. Il traverse des jardins joliment décorés. Il se repose près de relaxantes chutes d’eau. Il explore de lugubres donjons ou visite de somptueuses salles typiquement asiatiques. Du point de vue graphique, le jeu reste du même gabarit que les précédents épisodes, c’est-à-dire magnifique. Les décors sont plus fournis et remplis qu’auparavant, parfois même trop ; alors la visibilité en souffre.
Énigmatique
Le ninja ne se balade pas réellement, il passe en fait plus de temps à se battre. Il commence à combattre à mains nues, puis acquiert des armes lors de sa progression. Il va accumuler nunchaku, épée ou encore shurikens. Une fois en sa possession, il peut les ranger et les sélectionner à tout moment. Les lieux cachent plusieurs objets qui peuvent avoir différents fonctions. Les découvrir est une partie primordiale du jeu, qui contient de nombreuses énigmes. Généralement, la solution provient de l’utilisation d’un objet au bon endroit. Par exemple, dans le premier stage, il faudra trouver des gants de cuir et récupérer des clous, puis combiner ces éléments pour créer des griffes permettant de grimper aux parois. Astucieux ! The Last Ninja III ne se limite donc pas seulement à des combats au corps à corps, Armakuni doit également être attentif au monde qui l’entoure. Un examen minutieux d’un lieu permet de trouver un indice menant à la résolution d’une énigme.
Le code de l’honneur
Bien que ce 3ème épisode semble moins orienté vers l’action que les autres, il garde une grande intensité dans les combats, notamment grâce à une animation détaillée. Le personnage principal bouge et se déplace avec souplesse. On aperçoit distinctement les mouvements du héros quand il sort ou rentre son arme. Il exécute plusieurs prises, chacune nettement décomposée : des coups de poings, de pieds et des attaques avec armes.
Dans cet opus, un nouvel aspect apparaît : il s’agit de l’indicateur de Bushido, qui montre votre courage et votre sens de l’honneur. Lorsque vous affrontez un adversaire avec la même arme que lui et que vous le terrassez, votre puissance de Bushido augmente. Pour compléter un stage, il sera nécessaire d’atteindre un niveau donné de puissance. Alors il faudra obligatoirement prendre des risques au combat.
Du pareil au même
Ce dernier épisode du dernier des ninjas n’innove que trop peu. La manière de jouer reste identique aux précédents volets. Les anciens joueurs qui se sont déjà tapés les deux aventures antérieures risquent donc de trouver ce The Last Ninja III relativement fade. Cette sensation paraît d’autant plus perceptible que le jeu contient des défauts absents auparavant : les musiques sont molles, sans vigueur et parfois énervantes. De plus, les graphismes manquent quelquefois de cohérence. À vouloir en faire trop, l’image perd en clarté. Cet ultime opus est moins bon que The Last Ninja II, mais il demeure néanmoins un excellent titre sur Commodore 64. Il risque de devenir rébarbatif pour les joueurs ayant fait leurs armes sur les épisodes antérieurs. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il exploite toutes les capacités du Commodore 64 et qu’il est techniquement supérieur à ses aïeuls. Un très bon jeu qui souffre de la comparaison avec ses ancêtres.