Terry, le personnage principal, a beaucoup de chemin à parcourir avant de rejoindre sa maison. Son périple, loin d’être une promenade, comporte 12 niveaux (ou scènes) emplis de nombreuses embûches et méchantes créatures. A travers des environnements dans le plus pur style plates-formes, en partant de l’extrême gauche du parcours, il avancera jusqu’à l’extrême droite afin d’atteindre la porte de sortie vers le stage suivant. Le scrolling limité simplement à des mouvements vers la droite, sans aucun déplacement vers la gauche ni verticalement, condamne le joueur à avancer encore et toujours. De toute manière, Terry veut rentrer au plus vite chez lui. Cependant, attention à ne pas confondre vitesse et précipitation. Bien que le temps soit chronométré, il a largement le temps d’atteindre la fin du niveau en progressant prudemment. La nature sauvage et dangereuse causera beaucoup de tort à notre aventurier. Les animaux pullulent, des bêtes réelles ou imaginaires comme des hérissons, des chauve-souris ou des légumes à pattes tenteront de nuire à notre petit bonhomme. Un simple contact avec ces bestioles enlève une vie.
Terry, petit personnage à peine plus haut que 3 pommes, détient une arme bien étrange : une sorte de yo-yo. Il le lance droit devant lui et il revient au bout de quelques mètres. Ce yo-yo réagit bizarrement quand il percute un ennemi puisqu’il entraîne un phénomène de recul. Terry exécute un petit bond en arrière qui s’avère parfois mortel, par exemple aux abords d’un précipice. Pourquoi avoir programmé cet effet ? Terry’s Big Adventure est un jeu de plates-formes et non un shoot them all, c’est-à-dire un jeu de tir bien bourrin. Sans cet effet de recul, Terry avancerait bêtement et lancerait continuellement son arme pour dégommer tout ce qui bouge. Or, l’architecture des niveaux reprend clairement le style de la série des Super Mario Bros. Le personnage principal doit donc suivre cette directive, alors sa maniabilité doit également mélanger agilité et finesse. Ce jeu demande beaucoup de précision et énormément d’attention. Avant d’envoyer son yo-yo, il faut choisir un emplacement sûr où Terry ne risque pas de tomber ou de cogner un mauvais objet. Cependant, à cause de l’inertie du personnage, cela n’est pas évident. Il prend un élan avant de courir à fond et opère une glissade pour s’arrêter, ce qui peut provoquer des problèmes, car comme tout bon jeu de plates-formes, tout se joue au millimètre près.
Durant son parcours, Terry affrontera mille dangers et des ennemis à foison. Il traversera une campagne infestée de hérissons, enjambera des rivières, s’enfoncera dans des grottes habitées de créatures étranges, sautera sur des nuages, entrera dans une forteresse, etc. Sur 12 niveaux, notre héros verra tout ce qui compose son pays féérique. 12 scènes semblent un chiffre honorable et habituel pour ce style de jeu. Pourtant l’aventure est vraiment très longue, très très longue. En effet, Terry va en baver et recommencer maintes et maintes fois chaque stage tellement ils sont difficiles. Il doit réaliser un travail d’orfèvre pour atteindre sain et sauf la sortie, à s’en arracher les cheveux. En même temps, c’est ce qu’on aime dans les jeux de plates-formes. Et comme tout bon titre de ce genre, il renferme des bonus un peu partout. Terry récoltera à la pelle des champignons qui gonfleront son score et lui apporteront des vies tous les 20 000 points. Néanmoins, tous les champignons ne se consomment pas comme n’importe quel aliment. Certains sont carrément à éviter car vénéneux. Ensuite, en collectionnant des lettres lâchées aléatoirement à la mort de bestioles, Terry deviendra invincible ou obtiendra une nouvelle vie. Du grand classique. Enfin, il obtiendra des cailloux quand il brisera des pierres fissurées en sautant dessus. Pour les lancer, il faut appuyer sur la barre d’espace ; Terry deviendra marron et projettera ces morceaux de roche en frappant le bouton de tir. Cette arme en nombre limité demeure très utile dans les niveaux élevés, car certains ennemis sont insensibles au yo-yo. Ah ! Les bougres !
Technique :
Graphismes : Les niveaux sont enchanteurs et rappellent immanquablement le design de Super Mario. Les décors possèdent des structures carrées basiques agrémentées d’arrière-plans tout aussi rudimentaires formés de fonds uniformes, ou de cieux avec 1 ou 2 nuages comme les dessinent les enfants, ou de collines triangulaires. Un visuel basique mais tout mignon tout plein.
Son : La mouture C64 n’inclut pas d’effets sonores, il n’y a que des musiques durant la partie. Ce n’est guère gênant et cela apporte sans doute calme et sérénité.
Animation : Elle ne souffre d’aucun défaut. On n’observe ni clignotements, ni ralentissements. Les sprites peu nombreux à l’écran et de taille moyenne ne représentent pas une masse de calcul énorme qui surchargerait le processeur.
Jouabilité : Terry demande un temps d’adaptation avant d’être parfaitement géré. L’inertie du personnage et le rayon d’action du yo-yo, de courte portée, s’avèrent être une tare difficile à appréhender. La maniabilité de ce petit homme est bien trop rigide et fait que le premier niveau est déjà d’une immense difficulté. Cependant, après avoir compris la philosophie du jeu, qui met en avant la prudence, les parties deviennent beaucoup plus faciles.
Verdict :
Terry’s Big Adventure, d’apparence très proche de Super Mario Bros, retient immédiatement notre attention. Il attire le regard par son visuel simpliste, enfantin mais mignon. Cependant, ne vous laissez pas surprendre par la façon de jouer. Si Mario saute sur ses adversaires pour les supprimer, Terry ne peut les toucher sous peine de perdre une vie. Il attaque à distance avec des armes de jet. Comme Mario qui amasse des pièces, Terry collecte des champignons. Le jeu comporte également des secrets comme des salles secrètes ou des passages verrouillés par une serrure. Idem, Terry saute de plates-formes en plates-formes et doit faire preuve d’une grande agilité. Malgré ces ressemblances, ce jeu est loin d’être un clone de Super Mario Bros. Indéniablement, il y fait penser, mais la maniabilité différente apporte une autre façon de jouer.