L’Empire Terran affronte un grand danger qui peut le conduire à sa perte, depuis que les extraterrestres du Hsiffian Khanate ont rompu toutes relations diplomatiques. De nombreux transporteurs marchands relatent de plus en plus d’incidents dans une région de l’espace nommée Delta. Cette zone semble sous le contrôle des Hsiffies et beaucoup de vaisseaux y disparaissent. Afin d’éliminer cette menace, les membres de l’escadron d’élite Damocles partent en mission suicide pour anéantir autant d’aliens que possible.
Le titre Delta se présente comme un shoot them up horizontal qui a retenu l’attention lors de sa sortie grâce à la finesse de ses graphismes. Les décors ainsi que les sprites ne se composent plus de gros pixels tout carrés. Le jeu n’utilise pourtant pas une résolution supérieure, seulement l’emploi de dégradés sur les couleurs estompe la frontière entre les pixels et d’une certaine manière lisse les contours. Paradoxalement les décors manquent de couleurs vives et dominent par leurs teintes ternes et froides. L’atmosphère qui s’en dégage devient très pesante.
Ce poids qui accable vos épaules s’alourdit encore par un système d’armement extrêmement lourd. Au commencement le vaisseau dispose d’un tir minable et avance à la vitesse d’un escargot. En moins de 2 secondes, il se fait déjà dégommer ! Normalement vous devez éliminer les aliens. Si vous ne détruisez pas assez de monstres, vous n’obtiendrez pas de bonus qui s’achètent avec des crédits. Lorsque vous anéantissez une vague complète d’ennemis, le bataillon Damocles vous octroie un crédit. Périodiquement 7 icônes surgissent et selon vos performances certaines sont colorées en bleu. Cela signifie qu’elles sont désormais accessibles. Plus vous cumulez de crédits, plus il y aura d’icônes en bleu, mais vous ne pouvez en prendre qu’une seule à la fois. Une fois une icône absorbée, les autres deviennent grises. Ensuite d’autres vagues d’ennemis apparaissent et donnent des crédits après destruction totale. Puis un autre ensemble d’icônes arrive. En fonction de vos crédits, choisissez votre bonus. Après, d’autres escadrilles d’aliens se jettent sur vous. Puis une rangée de bonus survient. Ainsi de suite. Tous les bonus se cumulent et renforcent les défenses du vaisseau. Le premier, qui vaut un crédit, augmente la vitesse ; le second, qui vaut 2 crédits, multiplie la fréquence de l’arme principale ; le troisième, qui vaut 3 crédits, apporte des tirs latéraux et arrière, etc.
Les bonus sont très difficiles à activer, car ils nécessitent l’annihilation complète de vagues d’ennemis. La moindre erreur se paye cher par le manque d’un crédit qui ne permettra pas d’acquérir le bon bonus utile dans le passage suivant. En effet, nombre de passages restent infranchissables si vous ne possédez pas la bonne amélioration. Vous y perdrez toutes vos vies et la partie se terminera rapidement par un frustrant « Game Over ». Le gros défaut de Delta est son incommensurable difficulté. Vous avez l’obligation d’apprendre par cœur toutes les attaques adverses et de placer en conséquence votre appareil au millimètre près. Une précision diabolique est de rigueur. Ce shoot them up ne peut convenir à tout le monde, il faut impérativement être motivé, avoir des nerfs d’acier et ne pas se décourager après 675 mille échecs.
A sa sortie Delta a convaincu les possesseurs de Commodore 64 par de fins graphismes jamais réalisés auparavant. Avec sa trentaine de stages, certes courts, il présente de nombreux environnements variés. Il y a le traditionnel fond noir étoilé, mais sont présents également des champs d’astéroïdes, des soleils enflammés, des ruines d’anciennes civilisations et bien d’autres lieux étranges. Si les décors sont inventifs et soignés, les sprites ennemis ne brillent pas par leur présence. Ils sont informes et sans âme. De plus, le peu de boss rencontrés ne fera pas oublier cette platitude. La musique sympathique n’est pas extraordinaire mais remplit son rôle d’accompagnement. L’animation de bonne qualité avait aussi étonné à l’époque. Le C64 affiche parfois de nombreux sprites sans jamais faiblir. La jouabilité, soutenue par l’animation sans faille, demeure toujours irréprochable et souple. Delta est un shoot them up qui a le potentiel pour se hisser au rang de hit, mais il possède un défaut de taille : son effroyable difficulté couplée avec un rigide système d’amélioration à la limite du fardeau. Enfin, les caractéristiques techniques, qui faisaient la force du jeu, sont vite devenues obsolètes après la sortie du deuxième épisode nommé Armalyte qui est en tout point supérieur.