Rick Dangerous à la rescousse !
Angleterre, 1945. Après avoir sauvé sa nation de la destruction (cf : Rick Dangerous premier du nom), Rick aspire à des vacances bien méritées. Hélas, une invasion d’aliens est imminente et une soucoupe atterrit dans Hyde Park.
N’écoutant que son courage, Rick s’infiltre dans la soucoupe afin de tenter d’enrayer à lui seul l’invasion extraterrestre…
Rick Dangerous dans l’espace
Les habitués du premier volet du jeu ne seront pas dépaysés en jouant au numéro deux. Le but du jeu est toujours de franchir plusieurs niveaux chacun d’eux regorgeant de piège plus vicieux, tordus et mortels les uns que les autres.
Néanmoins, aventures interstellaires oblige, le look de notre héros a changé. Exit, le look Indiana Jones, Rick est désormais vêtu d’une combinaison rouge et d’une cape bleue. Son armement a aussi été amélioré : Le pistolet est remplacé par un rayon laser et les mines ont l’air bien plus futuristes.
Tous les mouvements de base de Rick Dangerous sont présents : le héros peut ainsi marcher, ramper, sauter, tirer au laser ou poser ses explosifs. Il a aussi la possiblité de donner des coups de poing pour appuyer sur les interrupteurs qu’il recontre.
Deux ajouts et non des moindres ont aussi été faits : désormais au lieu de poser les explosifs et de s’enfuir, Rick peut maintenant les faire glisser au sol, permettant ainsi de les envoyer dans des lieux inaccessibles autrement.
De plus à certains endroits, Rick pourra prendre le contrôle d’une moto de l’espace pour voler. Sa vitesse de déplacement sera grandement augmentée… mais son inertie aussi. Gaffe donc aux pièges.
Il n’y a pas que les capacités de Rick qui se sont améliorées, les pièges aussi ont subi un sacré lifting.
Le premier niveau se passe dans le vaisseau spatial et est assez simple… au début : des flèches apparaissent montrant où se trouvent les interrupteurs permettant d’ouvrir les passages. Le joueur est en confiance, il gère, se dit ‘Finalement, il est pas si dur que cela, Rick Dangerous 2’. C’est sans savoir que mesquinement, une des dernières flèches est un leurre et paf… une vie en moins pour avoir fait confiance aux indications des méchants extraterrestres.
La progression se fait avec une extrême prudence, dans ce jeu, le moindre geste peut avoir une conséquence fatale pour le héros.
Bien que loin d’être une promenade de santé, le vaisseau est ‘relativement’ simple et sert surtout d’échauffement pour la suite.
Rick Dangerous font du ski
Les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas. Le second niveau se déroule après que le vaisseau spatial soit tombé en panne d’essence sur le trajet du retour. Rick s’écrase donc sur la planète Freezia qui comme son nom l’indique est couverte de neige, de glace, de pingouins mécaniques (?) et d’autochtones très hostiles.
Au final, Rick trouvera un téléporteur interstellaire… défectueux qui au lieu de l’envoyer sur la planète des méchants, l’enverra dans un endroit imprévu.
Rickolas Hulot
Vegetablia, une planète recouverte de forêts, chacune d’entre elles capable de faire passer notre forêt amazonienne pour un petit groupe de bonzaïs.
C’est dans cette atmosphère moite et éprouvante que Rick va devoir se frayer un chemin.
La grande originalité de ce niveau c’est qu’il n’est pas linéaire ! Vous avez deux chemins possibles : soit dans les hauteurs, où les sauvages locaux ont construit leur village, soit dans les profondeurs, où là, ce sont des créatures sauvages féroces qui règnent en maître… mais n’espérez pas trop, quel que soit le chemin, votre vie sera toujours autant en danger.
Rick Dangerous ne paye pas de mine
Enfin ! Après les vaisseaux incapables de voler, les téléporteurs hors service… enfin, vous voilà sur la planète des méchants. Pas dans leur QG (pas encore, ça aurait été trop beau), mais dans leur complexe de mines de boue radioactive. Ici, outre les instincts de survie de Rick, son sens de l’orientation va devoir travailler, sinon il est possible de tourner en rond un bon moment avant de trouver l’accès au château de Fat Guy (Le chef des méchants).
In Bed With Rick Dangerous
Le moins que l’on puisse dire, c’est que chez Core Design, ils savaient écouter leurs fans ; beaucoup de joueurs ont râlé car dans le premier, les niveaux devaient être joué dans l’ordre. Ici ce n’est plus cas : les quatre niveaux sont disponibles dès le départ. Ainsi si vous voulez vous entraîner à passer la mine de boue, vous n’aurez pas à rejouer les trois premiers niveaux avant. Un excellent point.
Bien sûr, le joueur réussissant à passer à la suite les niveaux du premier au quatrième sera récompensé par l’apparition d’un niveau secret : le château de Fat Guy. Bon courage pour le finir celui-là.
Je vais maintenant en venir au point qui me chagrine le plus dans ce jeu, la difficulté. Rick Dangerous 2 n’est pas, mais alors pas du tout pour les joueurs débutants ou occasionnels. Il est extrêmement dur. A un point tel d’ailleurs que cela en devient frustrant. Si certains pièges sont prévisibles, d’autres punissent le joueur sans raison et sans aucun signe avant-coureur.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, c’était déjà le cas du premier opus. Et oui, c’est normal, lorsque l’on crée un piège on ne va pas mettre un panneau pour le signaler. Mais là où est la différence c’est que dans le premier opus, on avait pas mal de passages demandant de la réflexion et / ou des réflexes et quelques zones à se souvenir où poser précisément les pieds. Ici c’est l’inverse : Il faut connaître par cœur les endroits où ne pas poser les pieds et de temps en temps réfléchir sur une énigme simpliste.
Le côté ‘Bon là, je dois faire quoi pour passer ?’ est remplacé par un côté ‘Bon, on va voir si je meurs en allant là.’ Je n’avais pas eu cette impressions lorsque adolescent j’y jouais, mais là, cela m’a frappé… et déçu. Je pense que dans leur enthousiasme à essayer de créer des énigmes les plus tordues les unes que les autres, les créateurs du jeu se sont laissés piéger par une surenchère inutile de PUMISASPLE (Pièges Ultimes Mortels Indétectables Sans Aucune Stratégie Pour Les Eviter) au détriment de la réflexion et de la dextérité. Dommage.
Autre point rageant, de nombreux passages doivent se faire au pixel près… tout comme dans le premier… hélas ici la gestion des collisions est parfois hasardeuse et contestable. Re-dommage.
Inspecteur Derrick Dangerous
Graphisme : Excellent, chaque niveau a son propre thème, les décors sont soignés tout comme les différents protagonistes.
Son : Très bien, les bruitages qui accompagnent tout le long du jeu sont hilarants. Seul bémol, les petites musiques d’introduction de chaque niveau sont moyennes.
Animation : Ca bouge bien, sans ralentissements. RAS.
Difficulté : Ultime. La difficulté est très élevée et c’est une ‘mauvaise’ difficulté, de celle qui supprime le plaisir de jouer plutôt que de l’augmenter.
Richesse : Oui, les programmeurs n’ont pas hésité à faire travailler leur imagination (peut-être même un peu trop) pour inventer des manières de mourir les plus tordus qu’ils soient.
Scénario : L’histoire est mignonne et sympathique. Les petites scénettes animées racontant les déboires de Rick avant chaque niveau sont bien trouvées.
Ergonomie : Rick répond toujours bon pied bon œil mais dans les passages trop serrés, un minuscule flou artistique dans les collisions peut causer un trépas prématuré.
Longévité : Tout dépend de votre caractère, si vous êtes du genre à vouloir finir à toux prix un jeu, alors vous en aurez pour quelques mois, si vous êtes du genre à tout laisser tomber quand votre personnage meurt sans arrêt sans raison dans ce cas ce sera plutôt quelques heures.
En bref : Tester Rick Dangerous 2 m’a fait comprendre qu’un des jeux phares de ma jeunesse à vieilli. La qualité technique et l’ambiance du jeu sont toujours aussi excellentes, mais Rick Dangerous 2 fait passer le ‘par cœur’ avant le plaisir de jouer. Et, personnellement, même si j’ai été heureux d’y rejouer, cela m’a quand même déçu. Les habitués de Rick Dangerous y trouveront leur compte quand même. Quant aux autres, je leur conseillerai plutôt de commencer par le premier volet de la série.