Développé et édité par Konami sur arcade en 1986, développé par Coreland et édité par Imagine Software sur CPC, C64, ZX Spectrum, MSX en 1988.
Le mythique circuit de la Sarthe est empruntable en arcade depuis 1986 et la version de Konami.
2 ans plus tard, le jeu fut porté sur Amstrad, C64, ZX Spectrum et MSX par Imagine Software (en enlevant le suffixe « 24 »).
Pour la nouvelle génération, il faudra attendre dix ans et Le Mans 24 de Sega sur arcade, et 2 ans supplémentaires pour les versions (un peu ratées) PS et PC (éditées par Infogrames), puis l’excellente version Dreamcast, qui sera transposée sur PS2.
Ça c’est pour l’histoire, voyons plus en détail le jeu arcade originel.
MASSACRAGE DE CHAMPIGNON
Le jeu consiste à piloter un bolide et achever 4 tours de circuit dans les délais impartis.
Le circuit de la Sarthe est divisé en zones : il y a des points de passage à atteindre dans un certain délai. Si vous réussissez, vous poursuivez la course et le temps en rab se rajoute au temps alloué pour gagner le checkpoint suivant ; si vous échouez, le jeu est fini (utiliser un crédit vous ramène au départ). Un mode de jeu très en vogue à l’époque (repris dans Outrun et Rad Racer).
Le principal challenge est d’éviter vos concurrents, sous peine de subir une collision qui aura pour effet un tête-à-queue ou une spectaculaire sortie de piste. À noter que les autres voitures peuvent elles aussi sortir de la piste si elles vous percutent vous, un autre véhicule, un arbre ou un panneau publicitaire (ce n’est pas le cas dans tous les jeux de course). Je dis « concurrents » mais finalement vous ne vous battez que contre le temps ; aucune place n’est attribuée et vous ne gagnez rien à doubler un véhicule, sauf à vous dégager le passage. C’est évidemment bien dommage pour le challenge.
Toutes les voitures ont le même design (à part une ou deux), seules les couleurs changent, ce qui est un peu dommage.
Au niveau des commandes, on retrouve les manœuvres classiques : un bouton pour accélérer, un pour freiner, et un pour passer la 2e et dernière vitesse (ou rétrograder). Plus la croix pour le volant.
Le compteur monte jusqu’à 360 km/h.
Pas grand-chose à dire d’autre en fait. Des panneaux fléchés en bord de route vous indiquent dans quel sens sera le prochain virage.
24H POUR FINIR LE JEU C’EST ÇA ?
Quasiment, oui. Il se trouve en effet que le jeu est monstrueusement difficile, la faute à une maniabilité de la voiture assez médiocre (ou à une trop grande sensibilité du volant !). La prise en main est vraiment douloureuse. Le bolide tient difficilement la route, c’est chaud de rester sur la piste, même à vitesse modérée. Alors je vous dis pas à plus de 300 km/h ; rester sur la piste tout en évitant les concurrents pendant plus de 10 secondes d’affilée est une sacrée performance.
Par ailleurs - on pourra éventuellement voir cet aspect comme un point positif – le scrolling est incroyablement rapide. À vitesse maximum, c’est comme descendre une piste noire en schuss : on ne maîtrise plus rien et on prie. Pour le coup, on l’a, la sensation de vitesse !
Pas la peine de mentir, je dois bien avouer que je n’ai jamais réussi à terminer le premier tour, ni même à atteindre le second checkpoint, malgré les sauvegardes de l’émulateur MAME…
Côté réalisation technique, on est dans un jeu de course arcade très typique.
La voix off présentant la course, égrenant le compte à rebours du départ ou indiquant l’état du pilote met bien dans l’ambiance, de même que les petites musiques de présentation ou le discret mais stimulant fond sonore pendant la course. Les effets sont bien réalisés ; les bruits de moteur, de crissement de pneus, de collision, sont bien rendus.
Les graphismes sont soignés, colorés, bien que pas spécialement fouillés. Le paysage est constitué des arbres et panneaux en bordure de route, des nuages et des bâtiments d’arrière-plan. Le départ de la course propose plus de détails (drapeaux, arche). La route et les voitures sont bien dessinées. Les 4 tours de piste s’effectuent en plein jour, au coucher (puis lever) du soleil, et de nuit. Le crépuscule est particulièrement bien rendu.
Sinon, comme dans tout jeu arcade, un écran de scores est disponible après la partie (classement en fonction de la distance parcourue).
RÉSUMÉ
WEC Le Mans 24 s’en tire pas trop mal pour l’un des tous premiers jeux de course. Très bien réalisé, il propose une simulation de course intéressante et plutôt immersive (malgré l’absence de classement et la linéarité du jeu avec un seul circuit). Malheureusement, la mauvaise maniabilité de la voiture rend le soft rédhibitoirement difficile. Ou disons que la prise en main est vraiment longue (au moins 100 balles je dirais).
Je tiens compte de son âge vénérable pour lui coller 7/10.
Autre version
J’ai également testé la version Amstrad CPC.
Inutile de dire que celle-ci perd énormément en qualité. Le jeu est très moche (en 4 couleurs sombres et déprimantes), lent et mou, mais conserve toutefois une certaine ambiance (pendant la présentation et l’introduction de la course). Les concurrents sont assez bien animés.
Cette version est un peu moins difficile qu’en arcade, mais reste vraiment dure. Il faut s’accrocher pour finir un tour ; il faut absolument atteindre les 2 premiers checkpoints avec du temps en rab pour finir le tour.
Je lui ai mis également 7/10.