La route du tigre
Le monastère shaolin d’Oh-Lin coule des jours heureux, jusqu’au jour où le puissant Ryuken, adepte du Dieu Dragon, envoie ses hommes de main pour capturer les enfants du monastère.
C’est désormais à vous de partir à la poursuite de Ryuken pour sauver les enfants. Vous ignorez ce qui vous attend, mais vous savez qu’avant de rencontrer votre nemesis vous devrez affrontez ses généraux, Fudo, Kukai, Goku et les frères Broth. Et qui sait… peut-être apprendrez-vous à maîtriser la terrible Attaque du Tigre.
Tigre et dragon
Tiger Road est un beat ‘em all très original, du fait que les niveaux sont extrêmement variés. Plus que cela, même : chaque niveau est divisé en plusieurs sous-niveaux, chacun d’eux ayant son gameplay propre.
Typiquement, chacun des cinq niveaux se présente ainsi : cela commence par deux ou trois sous-niveaux dans lesquels vous devez combattre vos ennemis, puis un combat contre un boss de milieu de niveau, à nouveau deux ou trois sous-niveaux, puis le général faisant office de boss de fin.
Ce qui est magnifique dans ce jeu, c’est que, malgré un concept simple, il est perpétuellement renouvelé. Ainsi, le premier niveau commence classiquement comme un beat ‘em all sur deux étages avec des bonus puis, au niveau suivant, vous devrez trouver votre chemin dans une maison labyrinthique peuplée de géants. Une fois sorti de celle-ci, vous vous retrouverez dans un tunnel où, à chaque extrémité, un ennemi lancera de gros rochers sur vous. À vous de sauter en rythme pour les éviter. Ce tunnel vous mènera dans une cellule gardée par un être étrange, mi-homme, mi-lion, que vous devrez tuer pour continuer votre périple. Sortir de cette prison vous conduira dans un salle où des lanceurs de javelots tenteront de vous réduire à néant. Cette épreuve franchie, vous enfilerez votre cape de lévitation et devrez éviter les dragons cracheurs de feu, tout en atteignant le sommet de la tour, avant de franchir un pont s’écroulant et menant au Boss Kudo… Eh oui, tout cela, ce n’est QUE le premier niveau ! Quand je vous disais que c’était varié.
D’autant qu’entre deux niveaux, vous avez un petit jeu bonus ; le maître du sanctuaire tente en effet de vous entraîner pour que vous maîtrisiez l’Attaque du Tigre. Si un échec n’a pas de conséquence néfaste, une réussite vous permet de renforcer votre personnage, d’abord en augmentant sa santé, puis en lui permettant de faire appel à l’attaque du tigre (lire ci-dessous), d’augmenter la puissance de son arme, puis à nouveau sa santé. Là aussi, les épreuves - éviter une pluie de rodins, combattre cinquante adversaires sans se faire toucher, éteindre une bougie (!) - sont autant de mini-jeux qui vous attendent.
Il n’est pas obligatoire de commencer le jeu au niveau 1. Vous pouvez choisir de commencer au deuxième, troisième ou quatrième niveau. Ainsi le chemin jusqu’au boss final est raccourci, mais en contrepartie vous avez moins de chance d’améliorer votre héros.
La voie du tigre
Parlons-en, d’ailleurs, de notre héros.
Ce brave petit moine shaolin, devant se battre seul contre tous, se manie avec simplicité : une manette pour aller à droite, à gauche et se baisser. Deux boutons, un pour utiliser son arme et l’autre pour sauter. Bref, les commandes de base.
Durant votre périple, vous aurez le droit à trois armes différentes, chacune possédant ses propriétés propres. Vous débuterez avec une hache, ayant une portée et un rythme d’activation moyens… bref l’arme moyenne par défaut, quoi. Vous pourrez, au gré des bonus que vous rencontrerez, la remplacer par une lance avec une portée très faible mais un rythme d’activation très rapide, ou par une étoile du matin, arme à la portée la plus longue mais aussi au temps d’activation le plus lent.
Suivant les niveaux, certaines armes sont plus avantageuses que d’autres. Ainsi, face à des ennemis très nombreux mais très faibles, la lance fait des ravages, alors que contre des ennemis puissants mais en faible nombre, l’étoile du matin doit être privilégiée.
Par contre faites attention : une fois une arme choisie, vous la conserverez jusqu’à ce qu’un autre bonus vous permette d’en changer… ce qui, au début de certains niveaux, peut entraîner des regrets, comme ne pas avoir pris la hache se trouvant près de la sortie du niveau précédent et ainsi se retrouver coincé avec une lance, rendant le niveau en cours très difficile.
En plus de ces armes, les phases d’entraînement peuvent vous octroyer une attaque supplémentaire. Une fois le second entraînement réussi vous bénéficierez en effet de l’Attaque du Tigre, vous permettant de lancer des missiles en forme de tigre tant que vous disposez de plus de 90% de votre santé.
Bien entendu, qui dit beat ‘em all dit aussi bonus… et là, on doit avouer que ceux que votre personnage peut récupérer ne sont pas tout à fait à la hauteur du jeu.
Comment obtenir les bonus ? C’est simple : tout au long de votre périple vous tomberez régulièrement sur des jarres. Brisez-les pour révéler le bonus caché à l’intérieur et emparez-vous en.
En plus des trois type d’armes précédemment nommés, vous pourrez trouver des parchemins, ne donnant rien d’autre que des points et des outres bleues (qui vous rendent une partie de votre énergie) et rouges (qui vous redonnent toute votre énergie)… ainsi que des outres empoisonnées (elles ressemblent aux bleues mais vous font perdre de l’énergie au lieu d’en donner). Armes, parchemins et outres seront les principaux bonus que vous verrez.
Certes, il y en aura aussi d’autres, tels le « Time Stop » figeant les ennemis durant quelques secondes, la bombe, détruisant les ennemis présents sur l’écran et le « Pow », augmentant temporairement la portée et la puissance de votre arme.
Le problème de ces autres bonus,c’est qu’ils sont sous-exploités par rapport aux bonus classiques (changement d’arme, parchemins et outres). Certes, cela fait plaisir d’en avoir un, mais ne comptez pas trop dessus car dans 95% des cas vous n’aurez qu’une arme, un parchemin ou de l’énergie. Et, même si c’est utile, cela devient un peu monotone à la longue de tomber sur les mêms items encore et toujours, surtout comparé à la variété des niveaux.
Le bois au tigre
Graphismes : Parfaits ; les ennemis sont nombreux et variés, les décors sont nombreux et variés, les boss sont nombreux et variés. Certes, de nos jours ils peuvent sembler un peu grossiers, mais pour l’époque c’était le top moumoute.
Son : Chaque niveau possède son thème sonore, les boss de fin bénéficient de leur propre thème, inspiré de celui du niveau effectué avant de les rencontrer. Seuls les bruitages pèchent un peu.
Animation : Parfaite dans 90% du jeu. Légèrement saccadée lorsque vous utilisez un escalier, mais rien de dramatique.
Difficulté : Voulez-vous un jeu long où votre héros devient une machine à tuer, où un jeu plus court où il développe moins ses capacités ? C’est comme vous voulez.
Richesse : Au risque de me répéter, il y a plein d’ennemis différents, plein de boss différents, plein de niveaux différents. Ce jeu ne laisse pas la lassitude s’installer. Ma seule critique réside au niveau de certains bonus, pas assez exploités.
Scénario : Vous ne devez pas sauver votre petite amie mais des enfants. Pour l’époque, c’est une véritable révolution scénaristique !
Ergonomie : Le héros répond bien aux commandes, mais certains niveaux peuvent s’avérer frustrants car la moindre petite erreur peut vous obliger à recommencer… dommage, surtout que parfois, la gestion des collisions est un peu contestable.
Longévité : Si vous êtes fan de ce genre de jeu, attendez-vous à y passer plusieurs heures. Certes il s’agit d’un jeu d’arcade et donc, en mettant suffisamment de crédits, on en vient rapidement à bout, mais le plaisir de la découverte et de la redécouverte sera toujours là. Il est même possible que, si vous n’aimez pas les beat ‘em all, celui-ci parvienne à vous séduire quand même.
En bref : Tiger Road est un jeu fantastique, combinant admirablement beat ‘em all et plates-formes. Les niveaux sont passionnants, les combats contre les bosses sont très tactiques et encore plus passionnants. Un jeu à tester d’urgence par tout possesseur d’un émulateur de borne d’arcade.