Teenage Mutant Ninja Turtles est un jeu vidéo Arcade publié par Konamien 1989 .

  • 1989
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Teenage Mutant Ninja Turtles

2/5 — Presque bien par

Beaucoup de gens se souviennent avec émoi de Teenage Mutant Ninja Turtles : Turtles in Time, un beat them all de Konami sorti en 91 sur Super NES. Mais beaucoup ignorent sans doute (en tout cas c’était mon cas) qu’un jeu semblable était sorti en arcade deux ans auparavant.

C’est donc plein de bons a priori que je lance la rom qui a des relents du jeu précité…

SMELLS LIKE TEEN SPIRIT

Au départ, les tortues ninjas, c’est un comic-book, une BD américaine publiée par Mirage, pour la plupart des épisodes en noir et blanc, et plutôt gore.

Mais même si celle-ci a eu droit à une courte traduction en France, c’est par le biais du dessin animé que nous connaissons le quatuor.

Par la magie de la télévision, la série, en plus de doter les quatre tortues de bandeaux de couleurs différentes et d’un air cartoon / niais (rayez la mention inutile), la série donc, est un véritable navet gnian-gnian et débilitant.

En parallèle, la licence est reprise pour le jeu vidéo par Palcom puis rapidement par Konami (rachat ?). Bref, en 89 naît Teenage Mutant Ninja Turtles : the Arcade Game.

IL PARAIT QUE LE TORT TUE

Les tortues ninja sont quatre tortues de Floride rejetées dans les égouts à peine écloses, et entrées en contact avec un produit radio-actif qui les a changées en humanoïdes ; au passage, le liquide a aussi transformé un rat qui passait par là en humanoïde (contrairement à ce qu’en dit le D.A.). Bref, toujours est-il que Léonardo, Raphael, Donatello et Michaelangelo intéressent fortement un criminel notoire qui répond - si c’est dans son intérêt - au nom de Shredder, et qui deviendra leur ennemi juré.

NINJAS TORDUS

Dans l’intro du jeu (basé sur la série, pas sur la BD), Shredder vient de kidnapper April O’Neil, la journaliste amie des tortues, et les quatre se lancent à sa poursuite.

Ainsi débute le jeu.

Nous avons droit ici à un pur beat ‘em all, soit un jeu où l’on avance en ligne droite en massacrant de l’ennemi dès qu’on en aperçoit. En gros, « moi vois, moi tape ». Jouable jusqu’à quatre, on y incarne l’une des tortues et on va devoir casser du Foot Clan (les sbires de Shredder) durant cinq niveaux loooooooooooooooooooongs…

Dans le principe, on a à notre disposition un bouton de saut et un bouton d’attaque (à l’arme blanche au sol et au pied quand on saute). Rien de bien sorcier donc.

En plus de ça, en se collant à l’ennemi tout en frappant, il est possible de lui faire un mawashig… miwash… mawhich… enfin, de le projeter au loin, ce qui a pour effet de le tuer en un coup.

Venons-en aux points qui fâchent.

Tout d’abord, les ennemis. Ne vous attendez pas à une grande variété de ce côté-là : vous aurez droit à des ninjas mauves, des ninjas jaunes, des ninjas blancs, des ninjas oranges et des ninjas roses. Histoire d’éveiller un semblant d’intérêt, il y a aussi des Mousers (des robots souris qui vivent en meutes) et des robots casse-burnes (ça c’est pas leur nom officiel, c’est juste qu’ils sont passablement énervant à zigzaguer tout en balançant leurs lasers et leurs câbles).

Même constat du côté des boss, puisqu’on aura droit à Bebop et Rocksteady, les deux abrutis qui accompagnent Shredder, trois fois dans le jeu (sur cinq niveaux, je le rappelle…). Oubliez donc la variété sympathique de la version SNES, pas de ça avec moi, Ninette.

Les lieux aussi : autant dans le futur - à l’époque - jeu SNES, on avait droit à un voyage dans le temps, autant là nenni. Le premier niveau est le bureau d’April, en feu. Le deuxième est une rue, entrecoupé d’un passage par les égouts. Le troisième, c’est une rue, avec un passage superbement kitch en skate board. Le quatrième, une usine et le dernier, le Technodrome.

Avec tout ça (!) on pourrait se dire que j’abuse et que je suis mauvaise langue, sauf que tous les niveaux se ressemblent. Qui plus est, ils sont excessivement longs et peu interactifs (un ou deux pièges par-ci par-là, une borne d’incendie ou un plot à dégommer, rien de transcendant…).

Pourquoi je le compare autant à Turtles in Time ? Parce que le style graphique et le système de jeu des deux softs se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ce sont hélas les seules connexions entre eux, même l’humour débile du deuxième n’existe pas dans celui-là.

OPÉRATION… NINJAAAA

Malgré ces intertitres qui attestent de mon humour sans égal, force est de constater que je ne me suis pas amusé.

La partie graphique n’est certes pas désagréable, mais la variété n’est pas de mise et on a l’impression de refaire toujours le même niveau qui n’en finit pas de ne pas finir. Heureusement qu’il y a des boss, histoire d’être au courant du changement de monde.

La maniabilité est évidente, encore heureux sur ce type de jeu, mais les trois malheureux coups disponibles font que l’on se lasse très vite de taper. Même si on se met au jeu après une semaine de boulot ennuyeux sous les ordres d’un patron totalitariste pour une paye de misère, même si on a passé trois heures dans les embouteillages à cause d’un gland qui voulait savoir si sa Punto était plus forte que le semi d’à côté, même si bobonne refuse d’accepter votre retard en restant sur son idée que vous avez une maîtresse, malgré tout ça, quand vous jouez à ce jeu vous n’avez même pas envie de vous défouler…

Par contre, les ennemis, eux, ne se privent pas de coups bien sadiques, et vu qu’ils arrivent par packs de douze et que, de toute façon, il va falloir tous les poutrer pour avancer, eh bien croyez-moi que vous allez y passer du temps, avant d’en voir le bout.

Et ceci sera le dernier point : même si un scénario n’est vraiment pas ce qu’on demande à un jeu d’arcade, encore moins à un beat them all, on aurait pu avoir droit ne serait-ce qu’à une petite cinématique de fin, histoire d’être content de l’avoir fini, celui-là.

Ben non, même pas. Quels salauds, chez Konami !

Teenage Mutant Ninja Turtles