Konami est un développeur très actif dans le monde de l’arcade à l’aube des années 90, et ses bornes sont en général remarquées et faciles à trouver. C’est le cas de celle-ci, vraie réussite.
Pour tout vous dire, j’ai découvert ce jeu lorsque le bar où j’accompagnais ma mère qui allait boire son café tous les matins avait remplacé la borne Street Fighter II par celle-ci. Autant vous dire qu’au départ, je tirais un peu la gueule. Et puis je regarde l’intro, le mode démo, ma pièce… Et paf, j’étais accro. Allez, j’arrête là le www.mylife.com, et place au jeu.
A L’OUEST, DU NOUVEAU !
Steve, Billy, Bob et Cormano sont quatre chasseurs de primes qui parcourent le Grand Ouest afin d’arrêter les pires foies jaunes et empocher les sommes substantielles en guise de récompenses.
I’M A POOR LONESOME COW-BOY
Sunset Riders est un run ‘n gun, un shoot à pied. Les quatre justiciers ne sont pas des pieds tendres. Si Steve et Billy sont armés de révolvers, Bob et Cormano accueillent les mécréants avec un fusil. Et le jeu est jouable à quatre.
Une fois votre choix fait, il faudra traverser huit niveaux qui se terminent par un traditionnel boss, celui-là même que vous êtes venus arrêter mort ou vif. Place donc au village retranché, à la poursuite du train, à la ville du cavalier noir et au saloon. Ces quatre formalités remplies, vous partez à la recherche des quatre « big boss », dans un train de marchandises, une réserve indienne, une forteresse au cœur de la forêt et dans le palais de Sir Richard Rose, le boss final.
La variété est de mise puisque, outre deux courses à dos de cheval à la poursuite des brigands, le jeu offre des passages aussi dantesques qu’une chevauchée de bœufs en pleine charge, une descente en tyrolienne ou d’amusantes séries de tirs à la gatling. En outre, deux stages bonus vous proposent de détruire des cibles (vivantes !) en temps limité avec une vue à la première personne.
En cours de jeu, vous amassez différents bonus, surtout de l’argent qui augmente votre score. Mais aussi des améliorations pour votre arme (plus de puissance, un rayon d’action plus important, un tir automatique). Pour ce faire, les deux premiers personnages passent d’un révolver à deux, les deux derniers d’un fusil (au tir de base déjà plus large mais plus lent) à deux.
D’autres bonus sont à récupérer en entrant dans les saloons. Votre cow-boy ressort alors en vidant une bouteille de gnôle ou au bras d’une dame de petite vertu, et il regagne tout ou partie de son énergie.
Notez que nombre d’éléments du décor sont destructibles, avec des effets amusants, comme des tonneaux à faire tomber sur les cow-boy cachés dans une meule de foin ou les flammes à jeter sur une flaque d’huile.
TOUS EN SELLE
Si le scénario est léger, l’ambiance est originale et traitée avec beaucoup d’humour. En fait, on se retrouve devant une parodie de westerns spaghettis, avec tout ce que cela implique de clichés et de scènes cultes, mais totalement remaniées sous le ton du pastiche.
Qui plus est, cette atmosphère est fort bien retranscrite. Les décors sont beaux et assez variés, les sprites de taille raisonnable. Toutefois, il est vrai qu’ils sont constitués de gros pixels pas très beaux vus de près, et que les couleurs sont bien flashy. Mais cela passe sans souci lorsqu’on joue.
Les animations sont elles aussi de qualité, renforçant l’aspect humoristique. Ça court dans tous les sens dans des postures ridicules au possible, ça se brûle en écarquillant les yeux façon Looney Tunes… Sans compter le héros, qui ressort du saloon une bouteille ou une nana à la main.
Et les thèmes musicaux sont plaisants et fidèles à l’atmosphère western. Même les bruitages sont de qualité, et les voix digits un peu saturées restent amusantes.
La jouabilité est parfaite, avec seulement deux boutons, et le rythme de jeu est vif et prenant.
Cependant, deux légers points noirs : la relative facilité du jeu tout d’abord (seuls un ou deux boss vous poseront problème) et sa faible durée de vie, les huit niveaux étant plutôt courts et rapides à traverser.
Mais on reste vraiment accrochés par cette ambiance hors norme, et on ne rechigne pas devant une petite partie de temps en temps.