Spider-Man, the videogame est un jeu vidéo Arcade publié par Segaen 1991 .

  • 1991
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Spider-Man, the videogame

2/5 — Presque bien par

Moi j’aime bien les comics. Et notamment Spider-Man.

Puis j’aime bien les jeu vidéo aussi. Alors forcément, il fallait que je tâte de ce Spider-Man là.

Au début des années 90, SEGA tente de se lancer dans l’adaptation de comic-books, un exercice de style très apprécié, en témoignent les nombreux beats parus à l’époque.

L’ARAIGNÉE, L’ARAIGNÉE (air connu)

Sans aucune logique et en totale liberté d’adaptation, Spider-Man et trois alliés (Hawkeye alias Oeil-de-Faucon lors des premières VF, Black Cat ou la Chatte Noire et Namor the Sub-Mariner) se lancent à la poursuite du Dr Doom, qui a dérobé le cristal de Sorcier, un artefact qui pourrait le rendre tout puissant.

ON SE FAIT UNE TOILE ?

Vous commencez par choisir votre personnage parmi quatre, quatre joueurs pouvant prendre part au jeu. Tous les personnages se contrôlent de la même façon : un premier bouton est dédié aux sauts, un aux coups de poings et un aux coups de pieds. La seule différence entre les héros tient dans leur coup spécial, que l’on provoque en appuyant en même temps sur les deux premiers boutons. Spider-Man projette de la toile, Black Cat envoie un filin muni de griffes, Hawkeye tire à l’arc et, contre toute logique, Namor produit de l’électricité !

Bien entendu, ce coup spécial consomme une part de votre jauge de vie. D’autres mouvements sont réalisables, comme des enchaînements pieds - poings, ou encore des coups de pieds sautés.

Le jeu se découpe en quatre niveaux. Seulement chaque niveau se divise en plusieurs parties, qui peuvent être de deux types différents : une partie purement beat ‘em all, où l’on affronte des vagues d’ennemis (ou les boss) sur un sol en 2.5D. Ou une phase plus orientée plates-formes, vue de loin, ou votre personnage tire automatiquement en appuyant sur le bouton de pied ou de poing. Spider-Man peut en outre s’accrocher aux plafonds en sautant, puis grimper à l’étage supérieur en sautant à nouveau, ou descendre en appuyant vers le bas. Rien ne l’empêche de tirer en même temps.

Aucun bonus ne vous permet de récupérer de la vie, mais les continues sont infinis, à condition qu’il vous reste de l’argent bien entendu. Chaque personnage dispose de ses propres high scores, évalués en fin de niveau.

TOILE À GRATTER

Il est fort étonnant que ce jeu ait eu un si grand succès. Par exemple auprès des amateurs de comic-books : on ne voit pas ce que viennent faire Hawkeye, Namor ou le Dr Doom dans cette galère, et surtout pourquoi le prince des mers produit de l’électricité ?! Un grand n’importe nawak qui se retrouve jusque dans l’agencement des niveaux, où les super-vilains se succèdent sans aucune logique de notoriété ou de puissance. On dirait juste que SEGA a pioché dans le catalogue Marvel sans réfléchir, et s’il y avait eu un perso ressemblant à Batman dans le lot ils auraient collé le justicier de la nuit sans plus de soucis.

Les graphismes ne sont pas non plus à se rouler par terre. S’inspirant du style des années 70 de John Buscema, le jeu propose des super-héros et criminels assez ressemblants, mais les vilains de base n’ont aucune classe et les décors font un peu vides. En plus de ça, le format de l’écran étire les personnages en hauteur.

Cependant, SEGA s’amuse énormément à démontrer la puissance de son système 32 bits et la qualité de ses zooms en alternant les phases d’action et de plates-formes. Manque de chance, le résultat déçoit. Les sprites pixellisent beaucoup lors du zoom et sont minuscules lors des phases de plates-formes (excepté Venom qui grossit on ne sait trop comment, encore bien respectueux tout ça…). Pour le reste, les animations tiennent la route.

Tout en percussions seventies, les musiques sont assez agréables, sans plus. Par contre les bruitages sont trop agressifs et les voix digitalisées franchement ridicules, il suffit d’écouter la voix nasillarde de Spidey. Le mythe en prend un coup.

Le gameplay est un peu confus, un seul bouton de coup aurait sans doute suffi et le coup spécial ne sort que lorsqu’il en a envie.

La difficulté est particulièrement élevée à un joueur (il est impossible de terminer le jeu en un crédit, même en connaissant le jeu par cœur) alors qu’elle est ridicule à quatre : en effet, il n’y a pas plus d’ennemis en multi-joueurs, un comble !

Même si seuls quatre niveaux sont présents, la durée de vie est raisonnable. Ainsi, chaque stage se compose de trois ou quatre phases, alternant donc les deux systèmes de jeu, et de nombreux boss se retrouvent sur votre parcours.

Cependant, écueil récurrent des beat ‘em all que celui-ci n’évite pas, la répétitivité pointe rapidement le bout de son nez et l’ennui se fait sentir malgré le changement de gameplay entre les parties beat ‘em all et plates-formes.

Bref, le pauvre Spidey n’a pas droit à une adaptation réussie. Et le fan en moi en verse une ch’tite larme.

Spider-Man, the videogame