C’est par ce Shienryu que Warashi s’est fait connaître. Petit studio composé en grande partie d’anciens développeurs d’Athena Co. Ltd, l’entité va s’appuyer sur une doctrine somme toute plaisante : l’amour du shmup. D’ailleurs, avant que Warashi ne soit, un shoot ‘em up avait vu le jour chez Athena, par la même équipe ou peu s’en faut. Son nom était Daioh, et Shienryu en est le descendant spirituel.
ON A TOUS DANS LE CŒUR LES VACANCES À SAINT-MALO
En matière de shoot ‘em up, le scénario a toujours été le parent pauvre. Celui de Shienryu n’est pas forcément inintéressant, mais il a comme un air de déjà vu. Nous sommes dans un lointain futur et les velléités d’expansion du peuple de la Terre ne sont plus à démontrer. Des vaisseaux pleins de colons, les Caravanes, parcourent l’espace à la recherche de mondes viables. La Caravane 7861 a découvert la quatrième planète d’un lointain système solaire et a fini par s’y installer, mais aucune autre Caravane ne l’a suivie. Près d’un siècle s’écoule, et toujours aucune nouvelle des autres colons. Finalement, une expédition est montée et va découvrir l’horrible vérité : les autres Caravanes sont tombées sous le joug d’une race extraterrestre qui ne tarde d’ailleurs pas à envahir la nouvelle planète-mère de l’humanité. Le dernier espoir réside dans l’équipe de défense Burning Dragoon…
ON A TOUS DANS LE CŒUR UN MORCEAU DE FERRAILLE USÉ
Shienryu est un shoot ‘em up vertical qui nous entraîne le long de huit niveaux. Forêt, océan ou espace intersidéral : huit longs stages bardés d’ennemis débarquant par vagues incessantes, et gardés comme il se doit par un boss chacun. Les plus patients auront également droit à une deuxième boucle de huit niveaux, bien plus corsée, une fois passé le générique de fin.
Vous contrôlez votre vaisseau sur toute la surface de l’écran au moyen du joystick, et utilisez deux boutons : le bouton de tir, illimité, et celui permettant de déclencher vos Smart Bombs, en quantités réduites. Si vous veniez à décéder dans l’exercice de vos fonctions, vous réapparaîtrez au précédent checkpoint traversé (une sorte de ligne imaginaire qui délimite les portions de chaque niveau).
Le système d’évolution est particulièrement classique. Vous récupèrerez en cours de jeu divers bonus sur les carcasses des ennemis dézingués. Les diodes rouges et bleues ne font qu’accroître votre score, mais les autres items sont bien plus utiles : les 1UP ou 2UP vous octroient respectivement une ou deux vies supplémentaires, le S augmente votre vitesse, le B recharge votre stock de bombes et le P augmente la puissance de votre tir (le P clignotant vous rend quant à lui momentanément invincible). Si vous êtes déjà au maximum de votre puissance, vous pouvez encore collecter jusqu’à trois upgrades. Ainsi lorsque vous mourrez, vous recommencerez directement avec une puissance de feu accrue !
De base, votre tir est une bête salve de boulettes qui part droit devant vous. Mais en récoltant les options bleues, jaune ou rouges, vous pouvez changer d’équipement. L’option bleue vous confère un laser qui se dirige automatiquement vers l’ennemi le plus proche mais, en contrepartie, nécessite un temps de charge important. L’option jaune vous permet de balancer des missiles, de plus en plus nombreux à mesure que votre force de frappe augmente. Et l’option rouge vous fait revenir au tir frontal de base. Notez que l’effet de vos bombes varie selon la couleur du tir.
ON A TOUS DANS LE CŒUR UN PETIT JEU OUBLIÉ
Étrangement, on ne peut pas dire que Shienryu soit particulièrement resté dans les mémoires. Ni sous son titre d’origine, ni en tant que Geki-Oh King ou Steel Dragon EX. Pourtant, Warashi avait mitonné son jeu aux petits oignons.
Visuellement, c’est de la belle ouvrage. Le ST-V (SEGA Titan Video) est bien exploité et nous offre une belle 2D, fine et colorée (on applaudira certains boss gigantesques et bourrés de détails), parsemée d’effets de lumière et de transparence très réussis, comme par exemple lorsque l’avant-dernier boss déploie ses ailes translucides devant le soleil. L’animation est également d’une grande fluidité, et la bande-sonore, mariant thèmes technoïdes et morceaux un peu plus rock, se montre efficace.
Quant au fond de jeu, là encore bien peu de critiques à soulever. Le vaisseau répond bien, le système d’évolution est très classique, la difficulté progressive et jamais décourageante, et la durée de vie plus que raisonnable. C’est un sans faute. Alors quoi ? Que manque-t-il à Shienryu pour en faire un inoubliable ?
Un peu d’originalité peut-être. Avec son design tout droit sorti d’un manga type Macross et son décorum spatial déjà mille fois vu et revu, le jeu n’apporte pas grand-chose en terme d’ambiance. Et puis les rares à avoir joué à Daioh pourraient prendre ce Shienryu pour un bête portage à peine amélioré. C’est un fait, Warashi n’a pas fait dans l’originalité. Son shmup frôle la perfection mais se montre très scolaire. Difficile alors de faire vibrer le joueur lorsqu’on ne tente rien pour se démarquer du lot.