L’une des questions et des préoccupations principales de l’humanité est d’essayer d’atteindre le bonheur parfait ou de chercher un moyen pour s’en approcher. C’est pour satisfaire ce souhait que le Projet Paradise a été lancé. Le but ultime est de construire de toutes pièces une planète comme la Terre et qui soit parfaitement contrôlable. Afin de répondre à ces exigences, ladite planète a une structure quasiment mécanique, le tout est géré par un ordinateur bionique nommé Major. Malheureusement une défaillance d’origine inconnue provoqua une incompatibilité entre la planète et son cerveau. L’ordinateur Major perdit la raison et commença à lever une armée pour se défendre de quiconque voulait l’approcher de trop près. La menace étant de plus en plus importante, il fallait donc envoyer une escadrille pour éliminer ce danger. Cette escadrille est composée de la dernière arme, il s’agit du vaisseau de combat Leo.
Un épisode atypique :
Pour une fois votre adversaire n’est pas l’empire Bydo, et par là l’éditeur Irem veut montrer l’originalité de ce nouveau R-Type. Premier changement de taille, la Force n’est plus présente. La nacelle qui pouvait s’accrocher à l’avant et à l’arrière du vaisseau n’est plus, elle est remplacée par deux petites boules qui sont en lévitation autour du vaisseau, une au-dessus et l’autre en dessous. Ces petites boules servent de protection, peu efficace, mais surtout d’arme. Grâce à elles, on peut orienter les tirs vers l’avant ou vers l’arrière en fonction de nos mouvements. Si on avance, elles tirent vers l’arrière et si on recule elles tirent vers l’avant. Une autre propriété fort intéressante de ces petits satellites, c’est leur faculté à se jeter sur vos ennemis avec une simple pression sur un bouton. Ils vont chercher l’adversaire le plus proche, puis passer au suivant une fois le premier détruit. Ils ne restent pas indéfiniment en attaque de cette manière et heureusement car en attendant vous ne pouvez plus utiliser d’armes. Une fois revenus auprès de votre vaisseau, vous ne pouvez pas les relancer immédiatement, il faut attendre qu’une jauge se remplisse. Plus la jauge est remplie, plus vous pourrez envoyer longtemps vos petits satellites.
L’utilisation des satellites est totalement différente de celle de la nacelle. Ils ne peuvent servir que de moyen d’attaque, exit la protection que procurait la nacelle. Le jeu est moins tactique que ses prédécesseurs par contre il est plus bourrin. Comme on ne peut plus se protéger efficacement comme auparavant il faut soit tout détruire à l’écran soit être un pilote hors pair et éviter tous les tirs. Ce que le vaisseau a perdu en défense, il l’a gagné en puissance. Il y a certes moins d’armes que précédemment mais celles qui restent sont très efficaces. Ainsi, le faisceau rechargeable n’est plus et seules 3 armes sont à votre disposition. Il en résulte que les techniques d’attaque sont réduites et que la méthode forte est prédominante.
Des décors de folie :
Avec R-Type Leo, vous pourrez enfin montrer au monde entier vos talents de pilote. L’agencement des niveaux est fait d’une façon très imaginative qui vous demande énormément d’adresse. Chaque monde a ses propres caractéristiques mais ils ont un point en commun : le décor est un élément primordial. Le premier level est fait pour vous mettre en jambe, au milieu d’une armada en pièces quelques ennemis pas très coriaces tenterons de vous stopper. Il faudra ensuite se faufiler dans un champ d’astéroïdes ou simplement les réduire tous en poussière. La bataille du level 2 se passe dans un désert où le décor assez fragile vous posera quelques problèmes, mais les choses sérieuses commencent à partir du niveau suivant. Dans un univers très végétal, de monstrueuses plantes useront de toutes leurs ressources pour écourter votre voyage. Dans les prochains mondes, le décor part dans tous les sens et fait ce qu’il veut. Certains ennemis construiront des barrières, par moments il faudra obligatoirement emprunter des plates-formes mouvantes, à d’autres endroits le slalom entre d’énormes stalagmites et stalactites vous donnera des sueurs froides. La tension montrera quand vous saurez que le seul passage possible est justement ce petit couloir étroit menant tout droit à un guet-apens. Même si c’est la première fois que vous vous aventurez ici, vous savez que de l’autre côté, une horde d’ennemis va surgir, vous ne savez pas quoi exactement mais vous sentez que ça ne va pas être facile.
Une réalisation impeccable :
Ce troisième épisode de R-Type sur arcade est graphiquement largement au-dessus de ses prédécesseurs. Naturellement le hardware a évolué avec les années qui ont passé et Irem a bien exploité sa machine. Le jeu resplendit de mille couleurs, l’écran est toujours très coloré avec des motifs très vifs. Les environnements sont variés et franchement encore très beaux malgré leur âge. C’est une chose que vous ne remarquerez peut-être pas tellement l’action est intense. Généralement il y a énormément de sprites à l’écran et vous avez fort à faire pour vous sortir de ce mauvais pas. Heureusement l’animation est de qualité, il n’y a ni ralentissements ni clignotements et même quand on joue à 2. C’est un point qui se devait d’être précisé, cet opus comble un manque que la série traînait depuis longtemps : auparavant il était possible de jouer à 2 mais seulement alternativement. Maintenant on peut se défouler à 2 simultanément et faire encore plus de carnage dans les rangs opposés.
Le dernier bon point de ce shoot est la difficulté revue à la baisse. Le jeu est enfin abordable pour le commun des mortels et on ne s’énerve plus autant qu’avant sur des séances bien trop dures. La progression est plus rapide mais pas excessive, en grand partie à cause de la perte de tous ses bonus dès qu’on meurt. Il est extrêmement difficile de survivre quand on n’a plus nos armes à pleine puissance. Paradoxalement, dans les anciens R-Type quand on n’avait plus de bonus, il était tout de même possible d’avancer ; maintenant que la difficulté a baissé il est quasiment impossible de s’en sortir sans bonus.
Un jeu pour tous :
Véritable hors-série, ce shoot them up se veut être dédié à tout le monde. Le gameplay est plus classique, finies les tactiques d’attaque et de défense qu’on pouvait opérer grâce au module de Force, il ne reste plus que de l’action. Le maniement des 2 boules qui sont virtuellement attachées au vaisseau est des plus simples et ne sert qu’à attaquer et détruire tout ce qui bouge. Les fans de la série seront dans un premier temps déçus de ne plus trouver le couple R9 et nacelle mais oublieront vite ce vide car les sensations sont au rendez-vous. R-Type Leo est excellent, il n’égale quand même pas ses aînés mais est excellent. Ca fait 2 fois que je le dis, c’est qu’il doit vraiment être excellent.