Power Instinct est un jeu vidéo Arcade publié par Atlusen 1993 .

  • 1993
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Power Instinct

2.5/5 — Moyen par

Développé par Noise Factory, édité par Atlus.

Je ne sais pas si vous vous en souvenez mais au début des années 90, juste après le raz-de-marée Street Fighter II, on a été littéralement inondés de clones en tous genres. La plupart d’entre eux étaient de piètre qualité et sont rapidement tombés dans l’oubli. Et puis il y en a eu quelques-uns qui ont survécu. Parmi eux un certain Power Instinct, qui pourtant n’avait a priori pas grand-chose de particulier.

TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA PLACE

Tous les cinq ans, un grand tournoi d’arts martiaux est organisé par le vénérable clan Goketsuji afin de déterminer quel combattant est le plus puissant. Celui-là sera à même de diriger la famille, puisque seuls les descendants du clan ont le droit de participer. Cela fait désormais soixante ans que la vieille Oume défend son titre. Mais cette année, sa sœur jumelle Otane, qui avait fui la région des décennies plus tôt, revient et est bel et bien décidée à récupérer le titre dont elle s’estime spoliée.

TOUT LE MONDE VEUT PRENDRE SA BAFFE

Power Instinct est un beat ‘em up en deux dimensions dans la droite lignée du gigahit de Capcom (Street Fighter II pour ceux qui n’auraient pas suivi ; mais les gars, faut faire un effort aussi, je serai pas toujours là, moi). Il ne propose qu’un mode arcade pour jouer en solitaire, et la possibilité d’intégrer un deuxième joueur si on appuie sur le bouton P2 Start, après avoir inséré une piécette de plus, cela va sans dire.

Il n’y a en tout et pour tout que huit personnages jouables, plus un boss. De fait lors d’une partie solo, vous choisissez l’un des combattants et devez affronter les sept autres, votre double, et le boss. Autant vous prévenir par avance, le sérieux n’est pas vraiment de mise. Entre la catcheuse carrée comme une nageuse est-allemande de la belle époque et le bonze fou à lier, on trouve aussi un émule de Ryu (parce qu’il en faut un), un ninja (indispensable lui aussi), un amérindien qui servira sans doute de modèle à T. Hawk (le jeu de l’arroseur arrosé) et bien entendu les deux grands-mères jumelles, Oume et Otane, qu’il ne faudra pas prendre à la légère.

Concernant le jeu en lui-même, Power Instinct n’est pas vraiment de la race des meneurs, mais plutôt de celle des suiveurs. Il n’innove en rien. Vous disposez d’un joystick pour diriger votre personnage latéralement, pour le faire s’accroupir (bas) ou sauter (haut), et de quatre boutons : deux d’entre eux sont dévoués aux coups de poing, faibles et forts, et deux aux coups de pies.

En alternant inclinaisons du stick et pressions sur différents boutons, vous réaliserez vos techniques de base (chopes sur terre ou dans les airs, doubles sauts, dash…), vos enchaînements et vos coups spéciaux, propres à chaque personnage.

Les combats se déroulent en deux rounds sous la férule d’un chronomètre, et vous pouvez donc aussi bien l’emporter en mettant l’adversaire K.O. qu’en étant celui qui garde la jauge de vie la plus remplie à la fin du temps imparti. Les environnements de combat sont plus grands qu’il n’y paraissent de prime abord : en effet, en jetant l’adversaire contre un bord de l’écran, il y a de fortes chances que l’on casse quelque chose (ça peut être un empilement de pneus, un totem, voire même un groupe de supporters !) et que l’on agrandisse par là même l’aire de jeu.

IL FAUT LAISSER L’EFFET SE FAIRE

À la lecture des premiers paragraphes, vous êtes en droit de vous poser la question : à quoi bon tenter ce Power Instinct ? À vrai dire, je vous répondrai que je n’en sais rien moi-même. Déjà, qu’est-ce qui m’a pris de me proposer pour en écrire le test ? Le fait est que la série dans son ensemble est plutôt sympa, mais ce premier épisode n’est pas vraiment révélateur.

Ainsi la charte graphique est on ne peut plus banale. Ça ressemble à Street Fighter, ça a le goût de Street Fighter, ça a l’odeur de Street Fighter, mais à la fin c’est toujours ce foutu Canada Dry qui traîne au frigo depuis des plombes.

Le jeu n’est pas très beau, les couleurs sont un peu ternes, les animations ne sont pas spécialement fluides… Non vraiment, le seul truc potable c’est la bande-son assez nerveuse et recherchée. Et puis l’humour aussi. Parce que Power Instinct ne se prend pas au sérieux. Les personnages sont déjà assez décalés, mais c’est surtout au niveau de leurs attaques spéciales que cela se voit. À ce titre, le lancer de dentier des deux grands-mères est plutôt fendard. Les niveaux bonus pastichent également ceux de Street Fighter, le but étant de latter les arbitres nains (présents à chaque combat) ou ce qu’ils vous balancent dessus !

Alors bon, moi je suis pas contre la déconne, hein, mais dans un jeu vidéo ça ne vaut que lorsque le système de jeu derrière est en béton armé. Là, ce n’est pas le cas. Encore une fois, Power Instinct n’apporte rien de neuf au genre et se contente de surfer sur la vague. Et puis avec neuf petits personnages, il manque aussi de profondeur de jeu.

Donc pour résumer, si cet épisode n’est pas foncièrement mauvais, il ne représente pas la tournure un peu portnawak et bien plus amusante que prendra la série par la suite. À la limite, essayez-le au titre d’ancêtre, mais n’en attendez pas beaucoup.

Power Instinct