P.O.W. : Prisoners of War est un jeu vidéo Arcade publié par SNKen 1988 .

  • 1988
  • Beat them all

Test du jeu vidéo P.O.W. : Prisoners of War

3.5/5 — Très bien par

_Développé et édité par SNK sur Arcade en 1988, sur NES en 1989.

Titre original : Datsugoku_

Il y a des jeux qui vous marquent. Les grands jeux en général. Mais il y a aussi ceux que vous découvrez en arcade étant petit, au détour d’une ruelle dans une ville de vacances, et sur lesquels vous allez vous éclater à fond le temps d’épuiser votre petite monnaie. Le plaisir intense et éphémère éprouvé vous restera en mémoire parfois une vie durant, pour peu qu’il n’y ait pas de bornes d’arcade de ce titre près de chez vous. Eh bien, c’est exactement ce que j’ai ressenti avec P.O.W.

Je l’ai découvert à la fin des années 80, j’ai dû y jouer 10 minutes, je n’y ai pas retouché pendant 15 ans, que dis-je, 20, mais le début du jeu, les graphismes et le gameplay sont encore vivaces dans ma mémoire. Souvenir et envie attisés par le fait qu’une encyclopédie de tests de jeux vidéo NES avait attribué la note de 9,60 à son portage, non sorti en France.

Ce n’est qu’en 2009 que je pus enfin étancher ma soif de taper du militaire à coups de crosse de mitraillette, et me faire une idée moins subjective de la valeur du titre de SNK.

TU TAPES, TU RAMASSES LE COUTEAU, TU LANCES, TU TAPES, TU RAMASSES LA MITRAILLETTE, TU TIRES, TU TAPES…

Ou l’essence de ce jeu résumée en un inter-titre.

P.O.W. : Prisoners of War est en effet un Double Dragon-like made in SNK. Vous démarrez le jeu au fond d’une cellule, dont vous ne tardez pas à faire sauter la porte. Vous êtes Snake, ni solide, ni liquide, et même pas naked, juste Snake (Bart dans la version NES). Votre objectif est de vous évader du camp militaire où vous êtes prisonnier, de le traverser jusqu’à ce que l’hélico puisse vous choper, tout en infiltrant au passage le quartier général ennemi et en tuant son leader. Je ne saurais dire si Snake s’est fait volontairement capturer pour pouvoir infiltrer le camp ennemi, ou s’il s’est fait capturer sans le faire exprès mais en profite pour se rendre utile. Pas bien important de toute façon.

Snake devra parcourir 4 zones de jeu avant de pouvoir recouvrer la liberté : le camp de prisonniers, la zone industrielle, la jungle, le quartier général ennemi.

Chaque niveau fourmille, comme il se doit, d’ennemis. Des soldats, bérets verts, turquoises ou rouges, qui attaquent avec leurs poings, leur poignard (utilisé en lancer ou au corps-à-corps), ou leur mitraillette. Certains adversaires vous arrosent de grenades, d’autres tenteront de vous percuter en moto.

Contrairement au portage NES, il n’y a pas de boss à la fin de chaque zone, exception faite du général ennemi, qui n’est de toute façon pas très puissant. Le jeu est beaucoup plus facile (mais reste très chaud quand même), un peu plus court également.

Le joueur avance en scrolling horizontal. Il sera parfois nécessaire de dégommer tous les ennemis à l’écran avant de faire progresser le défilement.

Pour se défaire de ses adversaires, Snake peut donner un coup de poing, un coup de pied, et un coup de pied sauté. Le coup de pied est un peu plus puissant que le coup de poing. A noter que si un ennemi est très proche de lui, la technique sera un peu différente (le coup sera porté plus en hauteur, et sera plus dévastateur).

Outre ses membres, notre héros pourra se servir de quelques armes ramassées près des corps des soldats. Le poignard, qui sera utilisé uniquement comme arme de jet, et la mitraillette. Très puissante, celle-ci possède toutefois un nombre de munitions limité. Un bouton vous permet de tirer, un autre de frapper les ennemis avec la crosse de l’engin. Ça fait plus mal qu’un coup de poing, et ça économise les balles. Si toutes les cartouches ont été consommées, l’arme se volatilisera.

Un peu limité et rébarbatif tout cela. Une ou deux armes supplémentaires auraient été vivement appréciées, comme une barre de fer (mais de faire quoi ??) ou un tonneau à balancer. Si les soldats standards peuvent être dégommés en un coup de pied, les bérets rouges ou turquoises résistent à 4 ou 5 coups (et se relèvent une fois). Sachant qu’il y en a plusieurs douzaines à maraver, ça devient assez vite saoulant, d’autant que le jeu est très linéaire.

BEAU MAIS TENDU DU STRING !

SNK a fait, comme souvent, un excellent boulot de développement, et nous délivre une réalisation aux petits oignons. Graphismes luxuriants, fins, colorés, environnements variés (camp, zone industrielle, jungle avec chute d’eau), ennemis parfaitement animés (certains effectuent de spectaculaires sauts périlleux), rien à dire question réalisation technique. Les musiques et bruitages sont de qualité, mais n’ont rien de mémorable.

En revanche, finir le jeu n’a rien d’une sinécure. Les ennemis sont nombreux, de plus en plus résistants, et pas manchots. Et la barre de vie s’égrène bien vite… même en jouant à 2 (en simultané, fonctionnalité ô combien appréciable). Rien que pour finir le premier niveau, il faut se lever de bonne heure. Ou plutôt allonger la monnaie, puisqu’on est sur une borne d’arcade. Dire que cette version arcade est, je me répète, vachement plus simple que la version NES…

RÉSUMÉ

P.O.W. s’avère au demeurant beaucoup moins marquant que la trace qu’il avait imprimée dans ma mémoire. Il est sympa 10 minutes, mais guère plus. La faute à un gameplay trop limité : 3 coups + 2 armes, c’est vraiment léger pour un beat them all. Ça manque de prises, genre une projection, d’outils, comme une batte ou des grenades, d’options à ramasser (il n’y en a aucune).

Par ailleurs, malgré un environnement composé de plusieurs zones, le jeu reste très linéaire. On aurait aimé trouver des trous ou des corniches, dans ou du haut desquels balancer les méchants, histoire de gagner un peu de temps. Les ennemis ne sont pas assez variés, on retrouve presque uniquement des soldats qui font un peu tous la même chose. Et la difficulté me semble mal dosée.

Même le mode 2 joueurs est assez vite lassant, un comble pour un beat. Je lui préfère de loin un Double Dragon sur Amstrad, c’est dire…

Le point positif, c’est que pour un jeu arcade il remplit bien sa fonction : passer un bon moment à se défouler à cogner sur tout ce qui bouge, sans ambitionner de passer des heures à essayer de finir le jeu.

7/10

P.O.W. : Prisoners of War