Oriental Legend est un jeu vidéo Arcade publié par IGSen 1997 .

  • 1997
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Oriental Legend

2/5 — Presque bien par

Tout premier jeu destiné au système PGM (PolyGame Master) du taïwanais IGS, Oriental Legend - de son nom originel Xi Yo Gi Shi Re Zuang, à tes souhaits - était censé représenter une sorte de vitrine technologique pour son support. Lors de son passage en occident, sur le territoire américain, il avait aussi pour mission de démontrer que le Japon n’est pas le seul pays asiatique à savoir faire du jeu vidéo. Double défi, double… Ah non, cette fois-ci je vous laisse lire le test avant de vous donner mon avis.

L’HISTOIRE SANS FIN

Le jeu est une adaptation plutôt libre du grand classique de la littérature chinoise, Xiyouji (alias The Journey to the West, A.K.A. Le Voyage en Occident). Le héros principal en est Sun Wukong, ou San Goku (oui oui), ou encore le Roi des Singes selon les traductions. Entité née d’une pierre elle-même formée par le chaos, Sun Wukong est considéré comme un roi par les autres singes. Il est facétieux, colérique, rusé et il recherche l’immortalité. D’ailleurs dans l’œuvre originale, il devient tellement prétentieux que Bouddha en personne l’emprisonne dans une montagne histoire de lui calmer les nerfs. Ici il n’en est rien, et Wukong se balade avec ses amis, un cochon, une ninjette et deux guerriers, en direction de l’ouest. Son chemin l’amènera à affronter le terrible dieu-taureau et ses nombreux sbires.

À L’OUEST RIEN DE NOUVEAU

Oriental Legend est un beat ‘em all dans la grande lignée des Final Fight, dont il s’inspire d’ailleurs grandement. Ainsi on retrouve des décors au sol vus de biais, une palanquée d’ennemis, boss et demi-boss qui vous agressent à longueur de temps, et même un système de jeu qui présente de troublantes similitudes avec la concurrence.

L’aventure comporte huit longs niveaux (montagne, cieux, volcan, fonds marins…) divisés eux-mêmes en de nombreuses sections. Vous devrez débarrasser l’écran de tous les ennemis présents dans chaque section afin de passer à la suivante, puisque le défilement s’arrête après seulement quelques pas. Les boss sont quant à eux pourvus d’une jauge de vie bien plus grande que la vôtre, et vous passerez donc un bon moment à leur latter les testicules avant qu’ils ne rendent l’âme.

Jusqu’à quatre joueurs peuvent prendre part à la quête, sachant qu’ils devront choisir parmi les cinq personnages jouables. Les avatars répondent à des archétypes bien connus, du rapide mais peu puissant au costaud mou du genou en passant par toute une palette de gris. Tous se contrôlent globalement de la même manière. Vous les dirigez sur toute la surface du sol au moyen du joystick, et vous disposez de trois boutons : l’un pour sauter, l’autre pour frapper et le dernier pour utiliser l’un des objets que vous aurez au préalable ramassé.

En parlant d’objets, chaque personnage est muni en début de partie d’une arme blanche. Cependant, certaines attaques adverses vous font tomber et perdre votre arme. Vous pouvez la récupérer au sol si vous en avez le temps (les monstres ont tendance à vous empêcher d’y accéder), et vous en trouverez de nouvelles en cours de jeu. Bien entendu, vous êtes plus puissant armé que non.

En détruisant les éléments du décor ou en tuant certains ennemis, vous récupèrerez également différents bonus. Les trésors ne font qu’augmenter votre score, mais les autres items sont plus utiles. Ainsi, la nourriture permet de restaurer votre jauge d’énergie, alors que les artefacts magiques permettent, comme on peut s’en douter, de faire de la magie. Vous aurez aussi à votre disponibilité une attaque spéciale propre à chaque personnage (et différente selon que vous êtes armé ou non). Elle se réalise en appuyant à la fois sur les boutons de frappe et de saut et se montre fort efficace, mais consomme une portion de votre jauge d’énergie.

LES LÉGENDES NE MEURENT JAMAIS

Pour un premier essai, Oriental Legend n’est pas complètement raté. Mais il faut bien dire que vous risquez d’être surpris par la gueule du bouzin. Les graphismes sont ma foi assez fins, mais pour le reste ce n’est pas vraiment la vitrine technologique tant attendue. C’est notamment au regard de ses couleurs, acidulées voire hallucinées, que le titre choque le plus. Ça pique les yeux, et quand vous fermez les paupières vous souffrez encore de ce fameux phénomène de persistance rétinienne. Pour en finir avec la réalisation technique, ajoutons que le surnombre de sprites à l’écran occasionne quelques ralentissements. La bande-son, je ne peux toujours pas vous en parler, puisqu’elle n’est pour l’instant toujours pas émulée dans le cas des jeux PGM.

La jouabilité n’est foncièrement pas trop désagréable, mais le jeu souffre de problèmes de détection des collisions, sans oublier ce putain de sol vu de profil qui provoque des difficultés à se placer correctement pour latter l’adversaire.

Et puis bordel à queue, s’il est une chose importante à retenir, c’est que la difficulté est juste gigantesque. Pourtant avec tous les bonus qui traînent un peu partout, on aurait pu s’attendre à un parcours de santé. Il n’en est rien, la faute à des ennemis en surnombre et à des boss à la fois résistants, difficiles à toucher et pourvus d’attaques redoutables d’efficacité. Un bémol cependant : à quatre, c’est beaucoup plus bordélique, soit, mais beaucoup plus facile aussi puisque les adversaires ne sont pas plus nombreux et que les boss ne peuvent pas gérer quatre opposants à la fois, aussi doués soient-ils. Malgré tout, la durée de vie sera tout aussi importante seul ou à plusieurs. Et mine de rien, avec son air con et sa vue basse, Oriental Legend promet un temps de jeu plus qu’honorable avec ses huit niveaux énormes. Après, de là à dire que vous allez vous y amuser, il y a un pas de géant que ne saurais franchir à cause de ma charentaise qui baille de la semelle. Mais au pire vous pouvez toujours essayer ; on sait jamais, sur un malentendu ça peut vous plaire.

Oriental Legend