Nemesis ! Ah ! Nemesis ! Voilà un mot qui donne des émois à nombres d’amateurs de shoot them up. Nemesis ou Gradius est le premier épisode d’une série mythique qui a su s’imposer et garder une identité unique.
Les niveaux de ce shoot horizontal commencent par un traditionnel fond noir étoilé où des vagues d’ennemis surgissent en formant un ballet savamment orchestré. Cette première série d’extraterrestres a pour fonction d’alimenter en bonus votre appareil, car il manque cruellement de pêche au départ. Il avance à la vitesse d’une tortue et tire comme le lama crache. Autant dire qu’il ne fait pas vraiment peur. La priorité passe donc par la récupération de nombreuses pastilles. A quoi servent-elles ? Elles illuminent les cases d’une jauge en bas de l’écran. Une pastille met en brillance la case [Speed-up]. 2, la case [Missile], 3, le [Double]. 4, le [laser]. 5, les [Multiples]. Et 6, le [ ?]. Lorsqu’un compartiment s’éclaire, cela ne signifie pas que le vaisseau acquiert le bonus correspondant. Non ! Voilà qui est la force du jeu. Il ne vous impose pas une arme, vous choisissez celle que vous voulez activer. Autre point essentiel : votre vaisseau peut cumuler les Multiples. Il s’agit d’ovoïdes qui suivent les mouvements de votre appareil et qui tirent avec les mêmes armes. A pleine puissance, 4 Multiples accompagnent le Viper qui franchement déchire tout. Excellent !
Le génial système d’amélioration représente la marque de fabrique de la saga, cependant le design a également quelques chose de typique. Certes, l’arrière-plan montre invariablement un ciel noir, mais la visibilité est en contrepartie parfaite. Les ennemis, parce qu’ils ne sont guère variés, laissent leur empreinte dans votre esprit. Vous retrouvez dans chaque niveau les nombreuses tourelles fixées aux parois. Vous serez admiratif devant les canons-marcheurs ou vous pesterez sur les hordes de vaisseaux qui surgissent des hangars. Les ennemis sont caractéristiques mais les décors sont encore plus emblématiques et n’ont pas vieilli d’un pouce. Malgré leur âge, ils affichent d’agréables vues de côté. Les volcans du premier niveau trônent toujours avec une imposante posture. De même, les statues Moa font toujours un bel effet. Chaque stage se clôture par le même boss qui devient de plus en plus puissant. Avant de le rencontrer, une épreuve vous bloque le passage et nécessite les réflexes d’un joueur aguerri.
D’ailleurs ce shoot them up possède une difficulté atroce. Traverser le premier niveau sans encombre constitue déjà un exploit, alors imaginez ce que réserve la suite. Horrible ! L’écran se charge en monstres de plus en plus rapides qui envoient des flopées de balles. Elles forment parfois des murs infranchissables. Les nombreux sprites présents ne causent aucun trouble du point de vue de l’animation qui reste constamment fluide. La jouabilité garde donc sa souplesse à tout moment et ne procure que des bonnes sensations.
Nemesis/Gradius est un shoot qui a su conserver toute sa splendeur. La réalisation de qualité fait que les graphismes restent agréables et que les musiques, bien que sans originalité, sont caractéristiques de l’époque. Elles rappelleront de bons souvenirs à quiconque ayant approché les années 80. La grande force du jeu provient de l’activation particulière des armes avec laquelle le joueur garde le contrôle. Il court après les pastilles et choisit le bonus qu’il désire. Les développeurs ont compris l’importance de ces pastilles. Lorsque le joueur perd une vie et tous ses bonus associés, il redémarre nu comme un ver, mais une escadrille de vaisseaux oranges qui contient des pastilles arrivent pour renflouer la jauge. De cette manière perdre une vie n’aggrave pas la difficulté déjà phénoménale, ce qui est fort appréciable.