Honnêtement, je ne prétends pas être un expert en jeux vidéos, mais je pense avoir une bonne culture vidéoludique, notamment vis-à-vis des genres de jeux que j’aime bien.
Et les beat ‘em up en font partie, surtout en 2D.
De ce point de vue là, je pensais avoir à peu près fait le tour de la question…
Ca, c’était avant de découvrir Mighty Warriors.
LA CULTURE DE LA BAFFE ANCESTRALE
Depuis la claque Street Fighter II, toutes les boîtes se disant versées dans le jeu vidéo ont produit leur beat ‘em up.
Ca vaut aussi pour Elettronica video-games S.L.R.
Ca ne vous dit rien ? Normal, ça doit être grosso modo leur seule production.
Mighty Warriors n’a donc pas à proprement parler d’histoire, c’est juste un rassemblement de guerriers antiques venus se mettre des tartines dans la poire.
Nous découvrons donc avec un sourire en coin les inénarrables :
Mc Matach, le guerrier Celte armé comme un rétiaire (c’est le gladiateur armé d’un filet, merci Astérix)
Marcus le gladiateur romain
Hang-Sing le Mongol armé d’un sabre
Arakis (au bon lait de brebisss) le Grec, auquel il ne faut donc jamais tourner le dos
Hamyr l’Indien (d’Inde) armé de griffes, sosie de Dhalsim
Mais aussi un Egyptien, un gros balèze barbu et un Viking dont j’ai oublié le nom, et qui de toute façon ne resteront pas plus dans les mémoires que les autres.
Plus Cypher, le gros méchant au crâne enflammé.
LA TARTE DE PHALLANGES A TRAVERS LES AGES
Vous l’aurez compris, nous avons droit à un roster historico-mythologique des plus complets (!) et qui plus est à des guerriers armés, et bien souvent protégés, que ce soit par un bouclier ou par un filet pour le cas de Mc Machin.
Il est amusant de constater que l’on perd son arme une fois mangé suffisamment de bourre-pifs; c’est-à-dire qu’à la différence d’un Fatal Fury qui vous laisse une chance de retourner le combat avec les furies une fois bien cabossé, Mighty Warriors vous enfonce pire que le MEDEF en vous faisant perdre allonge, défense et puissance.
Chaque guerrier dispose de coups de pied / poing plus des coups spéciaux qui se déclenchent probablement par des manips bien tordues, puisque j’ai été obligé de finir le jeu sans en sortir aucun, des plus classiques ¼ de tour avant poing aux plus chiantes. Par contre, vos ennemis ne se privent pas, eux.
Et c’est aussi amusant de constater que tous ces vieux de la vieille disposaient déjà des connaissances mystiques nécessaires pour vous sortir une boule de feu (vert-pas-beau en plus) ou une torpille humaine, etc. Bref, joli décalage.
Enfin, chaque perso dispose d’une mutation. C’est un peu l’équivalent des tags dans les jeux récents : vous choisissez deux persos en début de combat, et pouvez vous « métamorphoser » en votre second choix un nombre limité de fois.
Seulement voilà, ça aurait été trop beau: les deux persos utilisent… la MEME jauge de vie !!!
Un coup dans l’eau donc.
ANTIQUITE
De toute évidence, ce jeu a été réalisé par des stagiaires en manque de baston.
Le roster est faiblard, les persos se ressemblent tous (d’un point de vue gameplay, s’entend), leurs coups également. Les coups spéciaux sont insortables, les morphs inutiles.
En plus de ça, le jeu est positivement laid (oui, on peut être moche et rester positif, regardez-moi) et le décalage est juste amusant deux minutes. Les décors sont vides, les persos lourdingues à déplacer, les animations paraplégiques.
Le tout agrémenté de bruits de tambours romains insupportables, même la voix qui annonce le début de combat semble s’emmerder…
Tout ça ne serait rien (hum…) si le jeu était jouable, ce qu’il n’est visiblement pas.
Le maniement est déplorable, et en face les adversaires ne se privent pas de coups tordus, si bien que la difficulté atteint des sommets une fois passés les deux premiers combats… jusqu’à un big boss minable, va comprendre.
Bah, de toute façon vous aurez lâché la manette bien avant.