Magical Night Dreams : Cotton Boomerang propose la même aventure que Magical Night Dreams : Cotton 2. Les mêmes ennemis aux mêmes endroits, dans les mêmes décors, attaquant de la même manière… D’aucuns se seraient arrêtés à cela, mais pas l’Antekrist qui a joué à Street Fighter II, Street Fighter II’, Street Fighter II Turbo et Street Fighter II’ Alpha Turbo GTI Ultra Bien coup sur coup. Et puis finalement j’ai bien fait, parce que Cotton Boomerang est un tout nouveau jeu. Enfin, je me comprends.
ATTENDS, ÇA VA ME REVENIR
Le titre de Success nous propose une nouvelle fois d’incarner la jeune et gourmande - elle adore les sucreries - sorcière Cotton, ou n’importe laquelle de ses amies comme nous le verrons bientôt. L’héroïne doit récupérer un puissant artefact d’une valeur inestimable, qui a été dérobé dans la Trésorerie Royale du bled où elle vit. Elle devra, pour ce faire, affronter toute une palanquée d’ennemis plus ou moins loufoques issus de quelque bestiaire magique.
L’ESCADRILLE, OMNIPRÉSENTE
Magical Night Dreams : Cotton Boomerang est donc un shoot ‘em up horizontal qui ressemble, à première vue trait pour trait, à Cotton 2. Point de délire polygonal à la Panorama Cotton, donc, la 2D reprend ses droits sur un système SEGA Titan Video quasiment architecturé comme sa consœur de salon, la Saturn, et donc plus à l’aise pour gérer les jeux « à plat » qu’en 3D.
L’aventure comporte six niveaux de longueur variable mais globalement assez longs, chacun gardé bien entendu par un énorme boss. De la forêt féérique à la maison hantée, en passant par des ruines aériennes et moult cavernes, le parcours a comme un air de déjà vu puisqu’il est le même que dans Cotton 2. On y affronte toujours des citrouilles, des démons, des sabres volants, des golems, des dragons…
Le joueur, de son côté, peut incarner un personnage parmi huit. On retrouve bien entendu Cotton et sa rivale Appli (avatar du deuxième joueur dans Cotton 2), mais également d’autres sorcières et même des fées, alors que ces dernières se contentent d’habitude d’accompagner l’héroïne. Mieux encore : vous choisirez en début de partie trois persos parmi ces huit-là, et vous pourrez incarner n’importe lequel des trois en cours de jeu.
Plus précisément, Cotton Boomerang abandonne deux des points clés de Cotton 2 : vous n’avez plus de jauge d’énergie, ni de vies supplémentaires. Concrètement, la moindre touche vous tue instantanément, et vous incarnez alors le deuxième personnage choisi, puis le troisième lorsque le précédent meurt. Si le dernier perso succombe, c’est le Game Over. À chaque changement de personnage, vous déclenchez une sorte de Smart Bomb qui nettoie l’écran de toute présence hostile (sauf les boss, faut pas exagérer).
Ce système remplace les grosses magies « élémentales » du précédent épisode. Quant aux tirs normaux, chaque personnage dispose désormais de son propre style (concentré, large, défensif…). Vous en augmentez la puissance en obtenant un niveau supplémentaire, et pour ce faire vous devez, comme toujours, cumuler des tas et des tas de cristaux colorés, chaque teinte rapportant plus ou moins de « points d’expérience » (comparaison facile avec les RPG, même si ici il n’est pas question de points : simplement, à force de cumuler des cristaux on augmente en niveaux). En plus de cette arme principale, chaque personnage dispose aussi d’une arme secondaire qui lui est propre, ce qui offre véritablement huit manières de jouer différentes.
Enfin, histoire de prouver que tout n’a pas été oublié, Cotton Boomerang conserve le traditionnel Tea Time (une phase bonus, après avoir battu le boss, qui vous demande de ramasser le plus possible de capsules qui tombent du ciel par centaines). Il conserve aussi, hélas, les espèces de manipulations de boutons façon jeu de baston pour sortir certaines attaques spéciales, et qui étaient déjà une plaie dans l’épisode précédent.
COPIE CERTIFIÉE NON-CONFORME
Encore une fois, ce Cotton est une pure bombe, visuellement. Les graphismes sont toujours aussi riches en détails et en couleurs, et les effets visuels sont superbes. Mais pour qui a déjà connu Cotton 2, la seule différence tient justement aux teintes choisies, différentes de celles de cet épisode-là. Plus important encore, la féérie des trois premiers épisodes n’est plus là : le jeu nous en met plein la gueule, mais abandonne du même coup une partie de l’âme de la série.
Pour en finir avec une réalisation quoi qu’il en soit irréprochable, notons que les animations restent fluides en toute situation, même lorsque les sprites abondent. Par contre, une nouvelle fois l’émulation sonore est médiocre, et l’on ne peut donc pas profiter de la bande-son du titre.
Pour ce qui est de la jouabilité, Cotton Boomerang revient aux fondamentaux, zappant au passage la barre de vie et le système de magies élémentaires, mais offre dans le même temps huit manières de jouer différentes. Tout le monde y trouvera donc son compte, et encore une fois ce sont les coups spéciaux à la Street Fighter qui irritent le plus.
En outre, l’introduction des huit personnages augmente d’autant la durée de vie, ou au moins la replay value du titre. Notez aussi que la difficulté est largement supérieure à celle de Cotton 2, vu que désormais le moindre contact est fatal, comme à la belle époque.
Cotton redevient donc Cotton après un épisode Mega Drive atypique et une première déclinaison ST-V/Saturn un peu bancale. Cotton Boomerang représente plus une sorte de patch correctif qu’un véritable nouveau volet, mais difficile de le lui reprocher tant il est efficace en la matière.