Les hommes préhistoriques Joe et Mac ont commencé leur carrière en 1991, dans Caveman Ninja, aussi connu en tant que Tatakae Genshijin : Joe & Mac. Jeu de plates-formes sympathique mais peu innovant, il a surtout donné lieu à une trilogie sur Super NES (avec Congo’s Caper et Lost in the Tropics). En arcade, la suite se nomme simplement Joe & Mac Returns, et n’a rien à voir avec les autres volets.
UNE GONZESSE DE PERDUE, C’EST DIX NOSAURES QUI REVIENNENT (*applause*)
Dans le premier épisode, Joe et Mac partaient à la recherche des femmes de leur tribu, enlevées par des primitifs concurrents. Partant de ce gimmick, Data East en a fait une espèce de gag récurrent dans Joe & Mac Returns, puisqu’il s’agira ici de visiter différentes contrées afin de délivrer les belles donzelles, gardées prisonnières par toute une faune préhistorique.
ILS REVIENNENT, ET ILS SONT PAS CONTENTS
Joe & Mac Returns n’est pas un jeu de plates-formes comme ses prédécesseurs, ou tout du moins pas au sens où on l’entend actuellement. Le principe rappelle plus volontiers celui de Snow Bros., à savoir des tableaux fermés, sans défilement d’écran. Votre aventure se déroule le long de sept mondes, chacun étant constitué de dix tableaux. Le but dans chaque tableau est d’éliminer toute opposition.
En fond d’écran, chaque monde propose un environnement différent : jungle, glace, fonds marins, volcan, cimetière ou encore paysage nocturne sont quelques-unes des déclinaisons que vous allez rencontrer. Face à vous, des dinosaures, des créatures sous-marines, des hommes préhistoriques… Chaque monde vous oppose à des adversaires différents. De plus, le dernier tableau de chaque décor vous demande d’affronter un boss, généralement un dinosaure gigantesque.
Un tableau est constitué de plusieurs plates-formes sur lesquelles se déplacent les ennemis. Ils peuvent simplement marcher, ou bien sauter vers la plate-forme du dessus ou celle du dessous, ou encore voler, et même se téléporter. Il existe aussi des générateurs de monstres qu’il faudra détruire en priorité, sous peine de se retrouver rapidement submergé. La moindre touche vous est fatale.
Heureusement, votre personnage peut sauter (y compris vers la plate-forme du dessous si vous appuyez vers le bas en plus de la touche), et donner des coups de gourdin. L’ennui, c’est que les coups ne font qu’assommer les adversaires. Il faut alors profiter de leur hébétude pour les capturer (il suffit de passer dessus). Une fois un adversaire kidnappé, vous pouvez vous en servir comme d’un projectile, en rappuyant sur la touche d’attaque. Là, de deux choses l’une : ou bien il rencontre un obstacle et disparaît tout en abandonnant un bonus, ou bien il touche un adversaire et le tue directement.
C’est d’ailleurs uniquement en leur jetant une proie capturée que vous pouvez détruire les générateurs de monstres et les boss. Vous pouvez assommer, et par conséquent capturer, plusieurs ennemis à la fois, ce qui vous permettra de provoquer plus de dégâts une fois que vous les balancerez. Mais attention ! Si vous attendez trop avant de les jeter, ils se libèreront et vous perdrez une vie.
Joe & Mac Returns implémente également une quantité astronomique de bonus à ramasser. Vous en récolterez quasiment à chaque ennemi détruit, d’autant plus en réalisant des enchaînements. Vous pourrez également délivrer, dans presque tous les tableaux, l’une de vos congénères kidnappées, simplement en la touchant : elle vous lancera alors des tas de bonus. Principalement, vous récolterez des tonnes de fruits qui ne font qu’accroître votre score. Mais il se pourrait que vous obteniez également un bonus de puissance pour votre gourdin (vous pouvez frapper plus d’ennemis à la fois) ou même un marteau qui vous permet carrément de tuer l’adversaire au moindre coup. Vous obtiendrez également, parfois, une invincibilité temporaire (il vous suffit alors de passer sur un ennemi pour le détruire) ou des vies supplémentaires. Enfin, certains bonus se collectent jusqu’à vous donner accès à un Extra Stage : vous entrez alors dans une zone où vous pouvez délivrer tout un tas de jeunes femmes (attention, il y a un ennemi ici aussi) afin d’obtenir des tas de points bonus, et dès que vous en avez terminé, vous retournez dans le tableau en cours, qui est alors automatiquement complété.
BROS. FORT ET FAIT RELUIRE (*hurray*)
Joe & Mac Returns a au moins le mérite d’être agréable à l’œil et à l’oreille. Les graphismes sont d’une grande finesse, les couleurs chatoient et les animations restent fluides en toute circonstance, y compris lorsque les sprites ennemis abondent (ce qui arrive souvent, surtout si vous oubliez de détruire les générateurs). Accompagnant ce bel ouvrage visuel, la bande sonore est remuante à souhait, et toujours guillerette.
Par contre, manette en main, le constat est un peu moins bon. Il est vrai que la prise en mains est immédiate, mais le problème n’est pas là. Il se situe à deux niveaux. Premièrement, l’écran est rapidement surchargé et le jeu en devient vite bordélique, d’autant plus si vous jouez à deux. Et secundo, comme disent les gardiens de prison, le principe devient rapidement répétitif.
Ce sont deux soucis qui sont déjà présents dans Snow Bros., dont le titre de Data East s’inspire éhontément. Si l’on y ajoute une difficulté pas piquée des vers et une durée de vie épuisante (soixante-dix niveaux à ce tarif, c’est long…), le bilan final est un peu décevant. Joe & Mac Returns est aussi beau qu’ennuyeux, fait plutôt rare de la part de Data East.