Rien de sexuel dans ce jeu, vous pouvez sortir vos mains de devant les yeux de vos chères têtes blondes.
Non, Insector X est un shoot’m up humoristique signé Taito sorti en 1989 en arcade. Hélas, l’année 1989 est connue dans le petit monde du shoot’m up pour avoir vu naître entre autres Gradius III, Dragon Breed, Dangerous Seed ou encore Darius II (bon OK, Arbalester est aussi sorti cette année là…). Un mauvais timing en somme. Mais pas que…
LES FOURMIS SONT NOS AMIES
Les humains viennent d’entrer en guerre… avec les insectes ! Et ces monstres, ici biomécaniques, résistent à toutes les armes conventionnelles.
L’on décide alors de créer un Insector, une créature mécanique à même de bouter l’envahisseur miniature hors de la planète, et on le baptise Yanmer.
NUIT GRAVEMENT A LA COUCHE D’OZONE
Dans ce shoot’m up horizontal, vous allez donc devoir traverser cinq niveaux divisés généralement en deux zones, une en extérieur et une en intérieur, et conclus par un boss.
Yanmer se dirige verticalement et horizontalement bien sûr, mais ne peut tirer que devant lui et il vous faudra donc zigzagger en permanence afin de nettoyer l’écran.
Pour effectuer votre travail, vous disposez de deux boutons pour autant de tirs. Le premier est le tir frontal, une petite sphère bleue peu puissante. Le second pour sa part est un missile à effets variés et remplace la smart bomb.
Les ennemis détruits libèrent pléthore de bonus : le P renforce la puissance de votre tir de base et en améliore l’effet (double tir puis tapette à mouche géante, le tout encadré de tirs en diagonale à puissance maximum), le S en augmente la cadence, le 1UP vous crédite d’une vie supplémentaire, le gland renforce votre défense, l’éclair grimpe votre arme de base directement à son maximum (il n’y en a qu’un dans le jeu), le ? ne semble pas avoir énormément d’effet. Reste la bombe aérosol. Celle-ci varie du bleu au marron et vous permet de modifier votre arme secondaire – bleue pour les attaques air-air et marron air-sol – de manière cumulative : vous pouvez ainsi collectionner jusqu’à cinq de chaque couleur, pour autant d’attaques différentes. De fait si vous disposez d’une attaque air-air de niveau 3 et récupérez un aérosol marron, vous disposerez alors d’une attaque air-sol de niveau 4.
PARASITE SUR TOUTE LA LIGNE
Le scénario de départ aurait pu donner lieu à un cute’m up sympathique malgré ses incohérences (Comment les humains qui n’ont jamais pu blesser les insectes peuvent-ils créer une arme capable de les réduire à néant ? Pourquoi avoir attendu si longtemps dans ce cas ? Et pourquoi ces bougres d’insectes transportent-ils les aérosols destinés à les détruire ?).
Au lieu de ça, nous voici face à un tout petit shoot’m up bien loin de la réputation de Taito, pourtant auteur de nombre de succès, et même de légendes comme Space Invaders, Buble Bobble, Arkanoid, Darius, ou encore Operation Wolf (entre autres, hein). Bien sûr dans leur ensemble les sprites sont mignons et les décors originaux, rappelant « Chérie, j’ai rétréci les gosses », mais le level-design en général est fade et on a parfois l’impression d’avoir déjà traversé un niveau au cours du jeu (c’est d’ailleurs un peu le cas puisque la deuxième partie du désert par exemple est exactement identique au niveau de la jungle). Je ne parle même pas du classicisme des zones qui rappellent beaucoup de jeux d’époque.
A cela s’ajoutent des animations pathétiques, les patterns de tirs des ennemis se comptant sur les doigts d’une main, et une bande son à oublier de toute urgence. Alors bien sûr le jeu date de 1989, mais ses concurrents cités dans l’introduction également, et ça ne les a pas empêché d’être dotés d’une partie musicale convaincante.
Le gameplay, lui, en fait trop ou trop peu : ainsi le tir de base est ridicule, y compris à haut niveau, alors que la plupart des attaques du missile secondaire sont ravageuses. Et en quantités illimitées. Du coup on ne se sert que très rarement, voire pas du tout, du tir PRINCIPAL pour se concentrer sur le tir SECONDAIRE. Un comble !
Si bien que la difficulté n’existe tout simplement pas dans ce jeu. Les ennemis sont apathiques, on ne se sert que du second bouton et seuls les boss pourraient à la limite vous faire perdre une vie à travers tout le jeu, pour peu que vous soyez partis aux toilettes en cours de partie.
La durée de vie s’en trouve donc fort limitée. Et pourtant, bien qu’il n’y ait que cinq niveaux contre au moins six habituellement, leur longueur aurait pu être convaincante. C’était compter sans cette facilité absolue. Du coup, Insector X est réservé à une frange de joueurs jeunes et mal taillés pour l’arcade. Pour ne pas dire des newbies.