Gunforce est un jeu vidéo Arcade publié par Iremen 1991 .

  • 1991
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Gunforce

3/5 — Très bien par

Si vous cherchiez le chaînon manquant entre le Contra de Konami et le Metal Slug de Nazca Corporation, ne cherchez plus : il s’agit du Gunforce d’IREM, sorti sur le système M-92A. Et pour cause ! C’est l’équipe même qui a développé ce jeu (ainsi que sa suite et In the Hunt entre autres) qui partira fonder Nazca quelques années plus tard. Une filiation qui se fera d’autant plus évidente dans Gunforce II, mais qui est déjà bien palpable dans ce premier volet.

LA GUERRE QU’ON VOIT DANSER LE LONG DES GOLFES CLAIRS

Le jeu nous plonge rapidement dans le feu de l’action, non sans nous avoir tout de même expliqué le « scénario », ou ce qui en tient lieu, au moyen d’une unique image : un soldat se retrouve parachuté sur une île tropicale. Il se trouve que cette île abrite un groupe para-militaire contrôlé… par une forme de vie de toute évidence extraterrestre. Ah ben oui, quand je vous dis qu’il y a du Contra là dedans, je ne vous mens pas.

JE NE RECONNAIS PLUS PERSONNE EN MASSEY FERGUSON

Gunforce est un run ‘n gun directement inspiré - voire complètement copié - de Contra. On y retrouve tout ce qui a fait le succès du premier épisode de la franchise de Konami, qu’il s’agisse de l’ambiance digne d’une virée au ‘Nam mâtinée de surnaturel, des soldats qui vous attendent sur le pied de guerre, de la construction des niveaux ou encore de la jouabilité.

Seuls manquent à l’appel les stages en simili-3D. L’aventure compte six niveaux, exclusivement vus de profil. Cependant cela ne signifie pas que vous circulerez seulement de gauche à droite, puisque des séances de grimpette et des phases d’allers et retours dans des couloirs tortueux sont aussi au programme. Face à vous, des tas et des tas de troufions et de machines de guerre.

De votre côté, vous dirigez un soldat bleu, ou son jumeau jaune pour le deuxième joueur, qui peut courir, s’accroupir, sauter et tirer dans n’importe laquelle des huit directions (les quatre cardinales et les quatre ordinales). Et puis surtout, à la manière de Lance et Bean - les héros de Contra - votre héros peut courir, sauter et tirer dans la foulée sans avoir à s’arrêter entre deux actions.

En éliminant les adversaires, vous récolterez bien souvent leur arsenal. C’est ainsi que vous pourrez glaner le bazooka ou le lance-flamme, des armes bien plus efficaces que votre petit fusil de base mais qui ont bien entendu le gros défaut de ne pas disposer de beaucoup de munitions. De fait lorsque vous tombez à court de projectiles pour ces armes, vous reprenez celle de base qui, elle, dispose de munitions infinies.

Rien que de très classique jusque là. Ce qui, finalement, distingue Gunforce de son concurrent - et qui par ailleurs fera la renommée de la saga et des Metal Slug par la suite - c’est que vous avez ici la possibilité de piloter tout un tas de véhicules, depuis le simple chariot jusqu’à l’hélicoptère de combat, en passant par les tourelles ou les canots pneumatiques. Lorsque vous contrôlez un véhicule, c’est son armement qui est utilisé et non celui du héros. Du coup vous ne grillerez pas les précieux missiles de votre lance-roquettes tant que vous serez au guidon de l’hélico, par exemple.

UN COUP DE CANIF DANS LE CONTRA

Gunforce est le brouillon de Metal Slug. Le truc, c’est que le mot important ici, c’est « brouillon ». On reconnaît bien entendu la « patte Nazca », ce souci du détail qui a fait de la série Metal Slug la principale représentante de ce que beaucoup appellent le Pixel Art. Néanmoins, si les graphismes sont fins, les couleurs sont tristes et le design est pour le moins quelconque. En outre le rythme de jeu est bien moins soutenu que dans Metal Slug, et la partie sonore bien moins attrayante.

D’un autre côté, l’aventure reste malgré tout réjouissante grâce à une jouabilité instinctive et à une difficulté qui confine à la souffrance. Ceci dit là encore, il manque encore de quoi faire de Gunforce un hit. Certes, la possibilité de piloter des véhicules permet au jeu de se démarquer de Contra, mais il manque encore quelques spécificités. Les otages à délivrer, par exemple, n’apparaîtront que dans Gunforce II.

En l’état, cette première itération n’est qu’une adaptation très scolaire de la franchise de Konami. Ce n’est pas un défaut en soi, parce que Contra, c’est quand même pas une demi-molle (bon, pas les deux premiers épisode, mais à partir de Contra 3 c’est plutôt sympa). Mais au regard de sa suite, cette première mouture n’est clairement pas du même calibre. Calibre. Gunforce. Ah ah.

Gunforce