Chez Data East, on a pas d’idées, mais on a du pétrole (enfin on en avait parce que ça fait belle lurette que Data East n’est plus).
Alors quand il s’agit de faire un beat ‘em up, on s’appuie allègrement sur la concurrence.
Premier à s’en insurger, Capcom assigne son concurrent en justice pour plagiat… et perd (le procès concerne Fighter’s History et non pas sa suite, comme persistent à le penser certains incultes).
Et pourtant, Fighter’s History ne gagnera jamais l’approbation du public. C’est pas sympa.
C’est le premier épisode d’une trilogie continuée par Karnov’s Revenge (Fighter’s History Dynamite) et terminée sur Super Famicom.
LA BAFFE A TRAVERS L’HISTOIRE
On ne peut pas décemment parler de scénario dans ce jeu. Tout juste comprend-on qu’une douzaine de combattants venus d’autant de pays se donnent rendez-vous pour un tournoi d’arts martiaux virulent.
Le champion en titre de ce tournoi est Karnov, un cracheur de feu russe au caractère bien trempé, déjà aperçu dans son propre jeu et dans Bad Dudes VS Dragonninja.
TOI ET MOI CONTRE LE MONDE ENTIER
Vous déciderez donc de votre avatar parmi un roster de neuf personnages, et devrez vaincre l’ensemble des combattants avant de défier les deux boss, le tout dans des combats chronométrés de deux rounds gagnants.
Vous choisirez parmi Feilin la Chinoise ressemblant dans le jeu à Chun Li, Jean le Frenchie remix de Guile et Balrog (enfin Vega, la tarlouze avec les griffes quoi), Lee le Bruce Lee local, Marstorius le gladiateur qui plagie Zangieff, Matlok le punk inspiré de Duck King, Mizoguchi le héros proche dans sa conception de Hanzou (héros de World Heroes), Ray l’autre héros inspiré lui d’Andy Bogard, Ryoko la karatéka ou le Ryu féminin et Samchay le boxeur thaï mélange de Joe Higashi et Sagat.
Restent deux boss non jouables, Clown (le seul perso un peu original) et Karnov.
Fighter’s History se joue à six boutons. Trois d’entre eux sont dédiés aux coups de poings, les trois autres aux coups de pieds. Trois boutons de chaque, donc, pour trois puissances : coup faible, coup moyen et coup fort.
De manière très classique, les combattants disposent, en plus de leurs coups de base, de coups spéciaux réalisables par des manipulations de joystick, du quart de tour poing au avant arrière avant pied en passant par tout un tas de variantes des plus banales.
Rien dans ce jeu ne surprendra l’amateur du genre, le jeu de Data East se contentant de reprendre les bases déjà bien rodées de la concurrence.
COMME UN AIR DE DÉJÀ VU
Bien entendu, chaque personnage a sa petite historiette, tournant le plus souvent autour de son envie de gloire ou sa volonté de prouver que son entraînement a servi à quelque chose.
D’un point de vue technique, rien de révolutionnaire : les graphismes sont dans l’air du temps, pas particulièrement détaillés ni fort originaux. Ainsi les combattants ont-ils des têtes connues, et notamment Samchay qui ressemble comme deux gouttes d’eau au principal adversaire dans un des films de Jean-Claude van Damme.
Les décors sont fixes, les animations des personnages un peu légères : on a en effet l’impression de se retrouver devant un animé nippon, vous voyez ce que je veux dire ? Trois mouvements à la minute. Les thèmes musicaux ne sortent pas non plus du lot, ressemblant même fortement à la concurrence par moments. Et les bruitages pas plus, ressemblant à ceux des films de kung fu des années 70, vous savez, kitch à mort.
La jouabilité est correcte, heureusement pour un jeu qui ne prend pas de risques et se contente de copier la concurrence.
Peu technique donc, Fighter’s History ne recèle aucune difficulté particulière. Seul Karnov risque de poser quelques problèmes.
Au final, le jeu se termine rapidement, et on n’y reviendra pas souvent, même pour des parties à deux joueurs où nombre de concurrents se révèlent bien plus amusants.