Enfin un véritable été, bien chaud, avec de vrais morceaux de canicule dedans. Finies les saisons estivales pourries avec des chutes de neige à partir de 2000 mètres en plein mois d’août. Et maintenant qu’on a bien transpiré, on va pouvoir se rafraîchir avec un bon petit jeu de sports d’hiver sur Amstrad CPC.
Qui a mis du fil dentaire dans la fondue ?
Winter Games est un jeu d’Epyx Games, éditeur/développeur spécialisé à l’époque dans les compilations de sports. Ce jeu a été adapté sur la plupart des micro-ordinateurs 8 bits de l’époque et sort sur Amstrad CPC en 1985. Epyx est connu pour être à l’origine de jeux comme Summer Games, California Games, mais aussi (dans un autre registre) de Mission Impossible.
Nous sommes donc ici en présence d’une compilation de sept sports d’hiver enrobés d’une ambiance olympique avec lâché de colombes et flamme de rigueur. Enfin, du moins c’est ce que l’on peut comprendre de l’introduction du jeu. Le joueur participe au saut à ski acrobatique, au biathlon, au patinage artistique (deux épreuves, figures libres ou imposées), au patinage de vitesse, au saut à ski et, pour finir, au bobsleigh. Le tout est pratiqué dans une ambiance bon enfant grâce à la possibilité de jouer à quatre alternativement.
Comment vous faites pour mettre le crapaud dans la bouteille ?
Il existe plusieurs modes de jeu. Le joueur peut s’entraîner seul et indéfiniment sur une seule épreuve, sans être noté. Il peut également participer avec ses amis à une seule épreuve, cette fois avec notation. Et pour finir, le plus intéressant, il est possible de participer à toutes les épreuves à la suite, avec une notation. Chaque joueur effectue son épreuve seul et les notes permettent de classer les participants. Pour chaque épreuve, il est possible de gagner une médaille d’or, d’argent ou de bronze. Lors d’une partie complète avec tous les sports, le joueur qui termine avec le plus grand nombre de médailles a gagné. Il apparaît assez vite que l’intérêt de ce titre est évidemment le jeu à plusieurs. Idéal pour jouer en famille, avec comme enjeu la vaisselle ou le balayage des feuilles mortes dans le jardin. Que la vie est cruelle. Le jeu en solo est vite ennuyeux et permet uniquement de s’entraîner afin d’être le meilleur, par pur plaisir mais aussi pour éviter les corvées.
Le planté de bâton, Monsieur Duss !
Je sais qu’il est bien beau de parier l’arrosage de la pelouse à un jeu vidéo, mais le principal est quand même de s’amuser. Il faut donc pour cela que les différents mini-jeux soient bons. Il n’y a en fait que six mini-jeux différents, l’épreuve de patinage artistique se déclinant en deux versions quasiment identiques. Cette discipline est d’ailleurs la moins intéressante à pratiquer dans Winter Games. Elle est lente, peu maniable et très répétitive. Les cinq autres sports sont bien plus amusants.
Tout d’abord, le saut à ski acrobatique consiste à effectuer des figures avant d’atterrir. Le but est ici de stopper les acrobaties le plus tard possible avant la réception. Le biathlon nécessite d’appuyer avec un timing précis sur le bouton ‘feu’ pour faire avancer le skieur le plus vite possible. Ici, ce n’est pas la peine de bourriner, et c’est bien appréciable. Pour le patinage de vitesse, c’est le même combat, il faut appuyer alternativement sur ‘gauche’ et ‘droite’ à une vitesse modérée et avec un timing précis pour maximiser la vitesse de glisse. Ce mini-jeu présente une particularité : deux concurrents jouent simultanément. Le saut à ski demande également du timing. Il faut appuyer sur ‘feu’ au moment du saut puis maintenir le skieur dans une position parfaite pour la réception. Ce dernier est dans une position instable et il faut constamment compenser les effets du vent. Gare à la chute ! La dernière épreuve, le bobsleigh, est un peu différente. Il faut ici négocier correctement les virages en appuyant à ‘gauche’ ou à ‘droite’. Le timing est moins important.
Les contrôles sont donc simples et efficaces : quatre directions et le bouton feu. Winter Games est plutôt à contre-courant des jeux sportifs de l’époque, où le but est souvent de matraquer le joystick le plus rapidement possible. Ici, le timing est plus important, ce qui donne une impression plus ‘cool’ et épargne un peu votre contrôleur de jeu. Les jeux sont simples et ne procurent pas vraiment de sensations sportives, mais ils sont vraiment amusants à pratiquer en famille ou entre amis. Les parties sont courtes et se prêtent vraiment au multijoueur.
En face, c’est la coulée du grand bronze.
Les effets visuels et sonores ? Quels effets visuels et sonores ? Nous sommes en 1985, ne l’oublions pas. Le jeu est sobre, très sobre. Pourtant, il existe deux musiques dans ce jeu : une pour l’introduction avec l’embrasement de la flamme olympique, et l’autre pour l’attente avant une épreuve. Ça reste cependant du klaxon de CPC, cuvée 85. Les bruitages se limitent à d’atroces bruits de glissades sur neige, mais c’est tout à fait de rigueur.
Le jeu n’est pas non plus impressionnant graphiquement : du vert pour les sapins, du blanc et du bleu/rouge pour les combinaisons des skieurs. C’est limité et pourtant, les graphismes sont plutôt agréables. On reconnaît bien les éléments du décor dans une harmonie de couleurs sympathique.
Ce soir, c’est sûr, je conclus.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, le ‘casual gaming’ existait bien avant la Wii. Nous avons ici un jeu qui s’adresse clairement à un public de joueurs occasionnels. Les joueurs purs et durs des années 80, les tatoués, s’ennuieront rapidement en jouant en solo à ce jeu. Winter Games sera par contre parfait pour s’amuser à plusieurs, sans avoir besoin d’être un joueur chevronné. Le jeu est par contre assez court et peut devenir répétitif à la longue, même à plusieurs.