Teenage Queen est un jeu vidéo CPC publié par Ere Informatiqueen 1988 .

  • 1988
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Teenage Queen

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé et édité par Ere Informatique (qui est devenu Exxos) sur Amstrad CPC, Amiga, Atari ST, DOS, 1988.

J’achève mon cycle Strip Poker sur Amstrad par le 6e jeu de la catégorie, consacré jeu le plus sexy du support, à savoir Teenage Queen.

Vous avez peut-être déjà battu Marilyn, Sylvia, Donna, Sam et Elle dans les autres jeux proposés par la firme au crocodile (mais non pas Lacoste !), mais cette fois c’est « La Reine des Ados » qui se dresse face à vous et vous défie au poker fermé, dans un jeu qui se démarque assez fortement de tous ses concurrents.

Premier élément notable : la reine est dépeinte façon dessin de BD et non digitalisée (comme Samantha Fox dans le jeu éponyme) ni dessinée grossièrement en noir et blanc (Marilyn de Strip Poker de Core, Sylvia de Strip Poker Animé).

Excellent choix, elle apparaît très bien dessinée, joliment colorisée et particulièrement sexy. Vêtue d’une robe ultra courte, montée sur des rollers, roulée comme une déesse, elle sait captiver l’attention. Véritable prédatrice sexuelle, ses yeux vert émeraude qui plongent dans votre regard sont une délicieuse invitation à la luxure. Rien à voir avec les autres softs, où les nanas se déshabillaient gentiment avec un sourire candide. Non là, on rentre franco dans le pervers.

Bien que le portage du jeu sur Amstrad altère nettement la qualité des graphismes, la réduction des couleurs disponibles rendant certains vêtements ou éléments du décor un peu grotesques (sa robe bleue a été mixée avec du rose, selon les plans elle apparaît plutôt bleue ou plutôt rose), elle en jette la gonzesse. Carrément. Même tout habillée avec un chapeau lui couvrant une partie du visage, on ressent son charme hautement sexuel. On peut la voir en tout sur pas moins de 13 écrans (contre 4 ou 5 d’ordinaire). Fait inédit, les écrans en question sont davantage des photographies d’elle prises sur le fait que des poses adoptées après avoir ôté un vêtement. En fait, elle n’enlève pas un habit dès que vous gagnez une manche, elle vous permet de voir une nouvelle photo d’elle. Parfois avec un truc en moins, parfois dans une position ou un lieu différent. Assise sur un tabouret en train de siroter un cocktail, assise sur un banc avec gros plan sur ses cuisses lascivement écartées, couchée sur le côté avec sa robe à moitié enlevée… c’est original et très réussi ; on ne sait jamais ce qu’on va voir l’écran d’après, alors que dans les jeux classiques, on voit la jeune femme habillée au début, et on sait qu’on verra la même chose sans tissu parasite à la fin. La tension et l’excitation se font grandissantes au fur et à mesure de l’avancée de la partie…

Le revers de la médaille c’est qu’elle communique très peu avec vous au cours du duel, et de façon très impersonnelle (« je change 3 cartes », « je relance », « je gagne le pot », ce qui est uniquement narratif). On pourrait lui reprocher cette absence de vrai dialogue, considérer que le jeu n’est pas suffisamment prenant pendant la partie. Mais c’est son personnage qui veut ça. C’est son inaccessibilité qui la rend aussi fantasmagorique, vous savez, l’allumeuse super canon de 18 ans que vous croisez en mini jupe ras-la-moule dans les rues. Celle qui vous regarde en riant malicieusement de votre frustration de ne pas pouvoir satisfaire les pulsions qu’elle éveille en vous. Non vraiment, ce personnage est particulièrement bien choisi pour un jeu de Strip Poker.

Bon reconcentrons-nous pour exposer les modalités de l’affrontement, qui se joue au poker fermé avec un jeu de 32 cartes (ce qui accroît la probabilité de toucher des gros jeux).

Vous démarrez tous 2 avec 100$ de tapis. La Reine apparaît initialement emmitouflée dans sa veste, et cachée sous un large chapeau lui mangeant une bonne partir du visage, ce qui ne l’empêche pas d’être déjà incroyablement sexy.

Vous jouez jusqu’à ce que l’un des 2 protagonistes perde tout. Si c’est vous, ben y a plus qu’à recommencer la partie, si c’est elle, vous gagnez le droit de contempler une autre photo (avec ou sans vêtement en moins). Voilà comment ça se passe : l’écran principal est celui de jeu. Après chaque main, on vous autorise à regarder furtivement votre adversaire. Lorsque vous lui prenez tout son tapis, changement de photo (à chaque 1er aperçu vous pouvez la contempler autant que vous voulez). La reine se recave alors (elle remet une certaine somme devant elle). D’abord 100$, puis 150 etc. Le but étant de ne pas trop creuser l’écart de tapis, puisque sur la fin de la joute vous culminez à plus de 1200$.

Mais attention : si à un quelconque moment elle repasse au-delà du montant de sa recave, on va revenir à la photo précédente. Exemple : en gagnant un coup elle remonte à 160$, alors qu’elle avait recavé 150, elle va repasser à 10$ devant elle et revenir à la photo antérieure.

Au départ de chaque main, chaque joueur met 5$ de mise obligatoire dans le pot (ante).

2 tours d’enchères : quand vous voyez vos cartes, si vous parlez en premier vous pouvez miser (bet), rester en jeu (stay, on dit aujourd’hui check) ou jeter vos cartes (drop, on dit aujourd’hui fold, pour passer). La mise sera nécessairement comprise entre 5 et 25$, par tranche de 5. Si les 2 joueurs cliquent sur stay, on redonne, en conservant les mises forcées dans le pot.

Si vous parlez en second (si c’est la Reine la donneuse), vous pouvez relancer (raise) sa mise éventuelle, payer cette mise (call), ou jeter vos cartes (drop). La relance sera elle aussi comprise entre 5 et 25$. Un joueur peut sur-relancer, ce qui donne parfois des pots monstrueux avant même le second tour d’enchères.

Pour ce second tour, une fois les mises égalisées, vous avez la possibilité de changer de 0 à 4 cartes de votre main. Idem pour votre adversaire bien sûr, ce qui va vous donner une précieuse indication sur ses cartes restantes (si elle en change 4, c’est qu’elle n’a rien, 3 elle a logiquement une paire, 2 un tirage ou un brelan etc.).

Puis on refait un tour de mise. En cas de double _stay_ou de mise égalisée, on dévoile les cartes, la plus forte main emporte le pot. Par ordre croissant de force, la carte haute, la paire, la double paire, le brelan, la quinte, la couleur, le full, le carré et la quinte flush.

La Reine joue assez bien, de façon sérieuse, les parties sont techniquement intéressantes. Je dis ça pour les joueurs intéressés par l’aspect poker du soft, et pas juste pour se rincer l’œil.

Lui prendre tout son tapis met un temps correct (une quinzaine de minutes à titre indicatif). Pour finir le jeu c’est une autre histoire. Celui-ci est en effet très long puisque l’allumeuse de service ne se dessape intégralement qu’après une douzaine de rounds ! Et comme mentionné plus haut, on ne se sait pas avant de terminer le jeu combien il y en des rounds, puisque le strip n’est pas linéaire… il est dès lors quasiment impossible de finir le jeu d’une traite, une sauvegarde via émulateur est indispensable (le jeu n’en prévoyant pas !).

La réalisation technique est intéressante. Mention bien pour les écrans montrant la Reine, j’en ai parlé plus haut, et mention honorable pour l’écran de jeu. On y voit les 2 joueurs tenir leurs cartes, plus le regard hypnotique de la jeune femme. Dans votre côté d’écran, les actions possibles sont listées (actions et hauteur de mise éventuelle, avec un smiley associé à chaque option) ; dans celui de la Reine, des indications sur la hauteur du pot et les tapis respectifs sont affichées. Tout est très clair, on s’y retrouve facilement. Petit point négatif toutefois concernant les cartes, qui ne sont pas très belles et où on a un peu de mal à distinguer les 2 familles de chaque couleur (piques et trèfles, carreaux et cœurs). Elles sont par contre classées par hauteur, ce qui est toujours appréciable.

Enfin, une petite barre de texte orchestre la partie avec des « c’est à vous de jouer », « combien de cartes changez-vous ? », et la description des actions de notre teenageuse « je relance de 10 », « je gagne le pot ».

L’interface de jeu est donc plutôt agréable. Par ailleurs, le rythme de la partie est optimal. On n’a pas de temps d’arrêt entre chaque distribution ou chaque action, ce qui devient énormément frustrant quand on joue des dizaines de mains d’affilée.

Le jeu dispose en outre d’une jolie ambiance grâce à un fond musical unique et du coup répétitif, mais vraiment bien choisi (c’est le seul jeu de Strip CPC à en proposer). Plusieurs effets sonores ponctuant les actions agrémentent l’ensemble.

RÉSUMÉ

Clairement le meilleur jeu de Strip de l’Amstrad. Le plus sexy, sans conteste, mais pas uniquement. Là où un Samantha Fox Strip Poker mise tout sur la licence et les photos digitalisées de l’héroïne au détriment complet de l’interface et des possibilités de jeu, Teenage Queen s’attache avec sérieux à proposer un jeu de poker intéressant, technique, clair et agréable. On prend du plaisir à y jouer, et à relever le challenge ô combien excitant de voir la volcanique Reine des Ados sous toutes les coutures. Il est juste dommage que la version Amstrad n’ait pas la même qualité que sur Amiga ou Atari, et que le jeu ne propose pas de sauvegarde. 2 éléments liés aux limites de la machine, et non au jeu.

9/10

Teenage Queen