Programmé par Les Boorman, édité par Knightsoft sur Amstrad CPC, ZX Spectrum et C64, 1985, version française programmée par J.M. Brenot.
Amis des poitrines et fri-fri hautement pixelisés, bonsoir. Votre challenge, si vous l’acceptez – et je ne doute nullement de votre sens du devoir – est de déshabiller intégralement une charmante créature nommée Sylvia (Mindy dans la version EN), qui a eu l’outrecuidance et l’inconscience de vous défier au Strip Poker.
Alors vous connaissez le principe : on joue au poker avec en jeu, non pas de l’argent, mais des vêtements. Le poker fermé s’entend (à 5 cartes donc).
Le jeu consiste à jouer plusieurs parties successives. Chacun des 2 joueurs (Sylvia et vous) démarre avec un tapis de 1500 F (ça fait bizarre d’écrire F et pas $ ou €). Vous placez avant chaque distribution une blinde de 50 F, puis recevez une main de 5 cartes, et là commence le 1er tour d’enchères. Vous pouvez passer, miser, payer, relancer ou dire « parole ». Puis votre adversaire parle à son tour. En cas de mise de sa part, vous ne pouvez plus dire « parole » mais vous pouvez « appeler » (caller, payer quoi). Si les 2 joueurs font « parole » on redonne, et les blindes sont remises en jeu lors de la donne suivante (il y aura déjà 200 F dans le pot).
Si mise payée, on passe au 2e tour : chaque joueur peut changer entre 0 et 4 cartes de sa main. Puis on refait un tour d’enchères, même principe que précédemment. Si personne ne se couche on dévoile les mains, la meilleure gagne et prend le pot.
Pour rappel, la force des mains par ordre croissant : carte haute, paire, double paire, brelan, quinte, couleur, full, carré, quinte flush.
Note : on peut miser entre 50 et 250 F à chaque fois, par tranche de 50 F.
Lors de chaque partie, on joue pour un vêtement. Au début, Sylvia joue sa robe et vous votre chemise. Eh oui, Sylvia ne se dessape pas pour rien ! Il faudra jouer le jeu en mettant vos propres habits dans la balance. On suppose que vous avez une chemise, un jean et un caleçon. Votre hôte a elle une robe, un bustier (soutif) et une culotte.
On donne jusqu’à ce que l’un des deux protagonistes perde tout son argent. Si c’est le cas, le perdant doit abandonner son habit. Oui oui, vous aussi ! Puis on lance la seconde partie (les tapis repassent à 1500 F), en jouant cette fois pour le vêtement suivant. Mais attention ! Le vainqueur d’une partie peut reprendre son dernier vêtement perdu.
RÉALISATION
La réalisation technique est plutôt bonne sans casser des briques. Commençons par ce que vous allez le plus zieuter, je veux bien sûr parler de Sylvia. Brune aux cheveux mi-longs, vêtue d’une robe noire descendant à mi-cuisses, elle est jolie et élégante. S’il est manifeste que peu de moyens ont été alloués à sa modélisation (elle est beaucoup moins réaliste et aguichante que certaines « concurrentes », elle apparaît en noir et blanc, et reste debout), je lui trouve un charme certain. Par ailleurs, elle est très sympathique et fait parfois des commentaires, certes cucus, mais très amusants du style : « en moins de 2 je vais perdre ma robe ! » ou « une menace pèse sur ma culotte ! ». Excellente cette petite ingénue, qui ne l’était pas tant, en regard du profil, qu’un petit habitant lui faisait sous le nombril… euh pardonnez ce hors sujet (petite dédicace à Renan Luce) ; en regard de la promptitude qu’elle a à tomber la robe et la reste. En regard également de son niveau de poker, car figurez-vous qu’elle sait jouer, la coquine ! Et sous des abords candides, elle cache une farouche compétitrice (si vous jouez une main pour votre chemise et que vous la gagnez on va la voir penser dans une bulle « Zut ! »).
La partie est présentée/encadrée par un petit bonhomme animé avec une carte à la place du corps et une ampoule à la place de la tête. Notre ami interroge les 2 joueurs avant chaque décision, et commente l’issue de chaque main. Il est assez cool et met une bonne ambiance en gesticulant joyeusement. On le voit notamment transpirer d’excitation et lâcher un petit commentaire tout ce qu’il y a de plus hormonal lorsque la brune commence à se dévêtir lascivement. Eh oui, l’un des points forts du soft, c’est qu’on voit Sylvia se déshabiller, et la soie glisser le long de son corps de rêve… ce qui nous change des écrans figés avant/après.
Les interventions du présentateur sont accompagnées d’un effet sonore discret et plutôt mignon.
Un mot sur les cartes, celles-ci sont tout à fait différentiables entre elles, donc tout va bien (pas toujours le cas, donc utile de préciser).
MAIS C’EST QU’ELLE SE LAISSE PAS FAIRE LA GONZESSE !!!
Moi qui ne suis pas habitué à ce que les femmes me résistent… enfin sur PC en tout cas, hem hem, je peux vous dire que j’ai galéré avec cette donzelle-là. Effectivement, les rounds peuvent durer assez longtemps, il n’est pas rare que Sylvia jette son jeu ou ne paie qu’une mise faible lorsqu’elle n’a pas grand-chose. Du coup, il peut se passer beaucoup de parties avant qu’un joueur ne perde son tapis et donc son premier vêtement. Si vous jouez trop agressivement, vous allez vous faire défoncer. L’avantage c’est qu’on joue du vrai poker, assez technique, ce qui est très rare voire unique pour un jeu CPC, l’inconvénient c’est que ça met du temps (parfois une heure pour finir un round). La faute à des blindes qui n’augmentent pas (on reste à 50-50 durant tout le match) et un rythme de distribution assez lent. Du coup, on a l’impression de ne pas avancer (surtout quand elle gagne le droit de reprendre un habit que vous avez mis 3 plombes à faire tomber), ce qui peut générer une grande frustration. Il est vraiment difficile et long de finir le jeu, une sauvegarde via émulateur est hautement conseillée. Un vrai challenge donc.
Par contre, j’ai relevé une petite erreur de programmation : parfois une double paire se fait vaincre par une simple paire dont la hauteur est supérieure à la plus haute de nos paires. Exemple : une paire de Q bat une double paire 6-2. J’ai remarqué cela à plusieurs reprises alors soit il y a un léger bug, soit c’est mes yeux. L’un ou l’autre ne gênera que modérément votre plaisir de jouer.
Juste un mot pour mentionner qu’outre la version française, existent une version anglaise dont le titre est Animated Strip Poker (la jeune femme s’appelle Mindy et on démarre avec 150 £ et non 1500 F) et une version espagnole Strip Poker Animado sortie en 1987 (avec Candy en guest-star).
Autre information qui peut toujours servir, je vous déconseille vivement la version C64, où la mistinguette est boudinée et pas attirante pour un sou.
RÉSUMÉ
Ma foi ce Strip Poker Animé par Sylvia m’a bien plu.
Même si sa joueuse n’est pas la plus sexy et la mieux dessinée du lot (cf. la volcanique Teenage Queen), il est joliment animé et permet de jouer du vrai poker et pas de faire n’importe quoi en espérant que ça passe. Il est long et difficile, arriver à la fin est un véritable challenge, mais on n’a rien sans rien n’est-ce pas ?
7 sur 10