Euh…
Il y a des moments dans la vie où notre cerveau a un raté. Où deux synapses qui n’auraient jamais dû se rencontrer entrent en contact. Des moments où l’on a l’impression de comprendre le sens de la vie et de vouloir en informer tout le monde, en faisant une œuvre qui traversera les millénaires.
Et puis quand le délire s’arrête et que l’on regarde « l’œuvre » créée, soit on a honte et on la détruit discrètement, soit par dépit, par désespoir ou pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, on assume notre folie temporaire et on montre le terrible résultat aux autres.
Cette crise, il y a vingt-cinq ans, le créateur de Stomp a dû l’avoir. Et Stomp est l’œuvre résiduelle obtenue… et publiée.
Je ne vois pas d’autre explication permettant d’expliquer comment obtenir un tel principe de jeu…
Vous êtes un… bon, déjà, je n’ai pas la moindre idée de ce que l’on est supposé être. On va donc dire que vous êtes une créature chassant des bâtons de dynamite sur la glace. En effet, si un bâton de dynamite explose vous mourez, et vous ne voulez pas de ça. Mais votre tâche rencontre plusieurs problèmes. D’abord vous n’êtes pas seul. La banquise est peuplée de deux types de créatures mortelles : les orangs-outans, qui passent leurs journées à rester sur place, et les paires de chaussures qui, elles, se déplacent à grande vitesse. Le moindre contact avec une de ces créatures et c’est aussi la mort assurée.
Enfin, qui dit banquise dit glace. Le plateau de jeu est composé de carrés de glace. Quand votre héros passe dessus, il disparaît et la case devient infranchissable. Ce qui fait que plus le jeu avance, plus le plateau de jeu devient labyrinthique. Pour compenser cela, votre héros peut générer des carrés de glace sur sa droite ou sur sa gauche en se concentrant un peu.
Le premier niveau met en jeu trois orangs-outans, une paire de chaussures, un paquet de dynamite et quelques drapeaux qui sont là en tant que bonus (chaque drapeau pris ajoute 100 points à votre score). Lorsque vous prenez de la dynamite, un autre bâton apparaît sur une des cases restantes. Lorsque vous en avez ramassé une dizaine, vous passez au niveau suivant.
Au fur et à mesure de la progression dans les niveaux, le nombre de bâtons de dynamite, d’orangs-outans et de chaussures augmente, rendant le jeu de plus en plus difficile.
Et le jeu continue, jusqu’à ce que vos trois vies soient perdues.
Hum…
Je ne sais pas pourquoi, mais ce jeu exerce une étrange attraction sur moi. Certes le principe est… particulier, mais le jeu se joue bien et rapidement. Lorsque je le lance, je me retrouve à faire une vingtaine de parties alors que j’étais parti sur une ou deux.
Ce n’est pas grâce à des graphismes hors du commun, une jouabilité exceptionnelle où que sais-je encore.
Non. Mais tous simplement, comme Fruity Frank, il s’agit d’un jeu simple remplissant pleinement son objectif : divertir.
Comment dire…
Graphismes : C’est moyen, même pour de l’Amstrad. Le gros problème vient du fait que les couleurs changent à chaque niveau. Si les deux premiers niveaux ont des couleurs correctes, rapidement celles-ci deviennent n’importe quoi.
Son : Vous avez droit à ‘Poumpoumpoum’ quand vous marchez, ‘Gling’ quand vous prenez un drapeau ou de la dynamite, ‘Tuituuiiiit Boum’ quand vous mourez et ‘Boum’ quand la dynamite explose. Voilà, c’est tout. Le créateur devait plus se concentrer sur le thème du jeu que sur la musique…
Animation : De temps en temps quelques ralentissements, mais rien de dramatique.
Difficulté : Les chaussures se déplacent très rapidement et aléatoirement, les éviter relève purement de la chance plutôt que du savoir-jouer. Bref, les bons scores sont plus obtenus par la chance que par le talent.
Richesse : Ne cherchez pas une profondeur de jeu cachée. Des monstres, de la dynamite, c’est tout.
Scénario : Grâce à ce jeu, j’ai dit « non » à la drogue.
Ergonomie : Les commandes sont simples et répondent bien.
Longévité : Soyons honnête, Stomp ne vous scotchera pas devant votre CPC durant de longs mois. Mais il peut remplir facilement un petit trou dans votre emploi du temps, de temps en temps.
En bref : Stomp n’est pas le jeu de l’année, ni même du mois. Mais malgré tout, il y a un petit truc qui fait qu’une fois le jeu lancé, on enchaîne les parties sans s’en apercevoir… Si du moins on ne devient pas frustré à cause de ces maudites paires de chaussures qui nous foncent dessus sans raison.