Développé par Software Invasion, sorti en 1986.
Ce jeu vous met dans la peau d’un mineur dont le but est de mettre la main sur le maximum de richesses enfouies sous terre. Il (le jeu, pas le mineur) se présente sous la forme de quinze tableaux successifs, chacun correspondant à un niveau. Pour en terminer un, il faut donc s’emparer de tous les objets (différents d’un tableau à l’autre mais identiques au sein d’un même tableau) à l’écran. Le dernier tableau n’est rien moins que l’Enfer !!! Tremblez, pauvres mortels… d’autant que vous ne disposez que de cinq vies.
C’est pas « Stairway to Heaven », en fait ?
Pour accomplir vos desseins, il vous faut traverser les tableaux en évitant les obstacles tels que les trous, wagonnets, ainsi que diverses bestioles qui toutefois ne vous visent pas directement, mais se contentent de suivre une trajectoire répétitive ad vitam aeternam… Simple, me direz-vous ? Je vous réponds séance tenante : NON !
D’abord, la maniabilité du personnage est plus qu’approximative ; le temps de pression sur le bouton de saut détermine la distance parcourue ; les sauts sont à préparer minutieusement car il très facile de rater son coup et de :
a) calculer trop court et rater la plateforme suivante d’un cheveu ;
b) aller un poil trop loin et la dépasser.
Dans les deux cas, la chute mortelle est au rendez-vous et vous vous écrasez tout en bas tel le coyote malchanceux dans Road Runner, vous métamorphosant par la même occasion en nuage de poussière avec « POW ! » marqué dedans.
Hélas, vu qu’une bonne partie du jeu vous oblige à vous déplacer en bondissant, force est de constater que chuter lourdement arrive plus souvent qu’on ne le souhaiterait. Et en sachant qu’il faut recommencer chaque tableau au tout début à chaque fois que l’on perd une vie, on s’exaspère rapidement ! (Les objets récupérés restent acquis.)
À part sauter, il vous faudra seulement déambuler de-ci, de-là. Pas question de tirer avec une arme ou de vous servir d’objets spéciaux ; ah ! si, vous pouvez grimper et descendre des cordes et des échelles, mais c’est tout. Et votre déplacement est lent, autant le savoir tout de suite. C’est un autre facteur d’énervement. D’ailleurs, même lors des chutes, la loi de la gravitation ne semble pas s’appliquer : vous tombez à la même vitesse que celle à laquelle vous marchez. De quoi vous faire espérer un atterrissage en douceur (mais il n’en est rien ; rappelez-vous : POW !).
À noter la présence d’un niveau au début duquel se trouvent plusieurs points de téléportation invisibles, chacun nous transportant à un endroit spécifique, que l’on peut toutefois éviter en sautant par-dessus. Ce genre de situation faisant appel à la mémoire - pour se rappeler exactement à quel(s) endroit(s) on disparaît et où on se retrouve - est intéressante (ça vous sort de votre torpeur) mais trop peu fréquente pour vraiment tirer le jeu vers le haut.
L’ambiance sonore se résume à quelques menus bruitages minimalistes (après tout, sous terre, les sons sont étouffés) tels que des rochers ou des gouttes d’eau qui tombent, auxquels s’ajoutent quelques sons lorsque vous sautez, chutez, obtenez un objet… et c’est à peu près tout ! Minimaliste, vous dis-je. De musique il n’est point question.
D’un point de vue graphique, les décors sont bons sans casser trois pattes à un canard ; le personnage est lui grossier et disproportionné (voir image). Les couleurs sont parfois criardes. Rien de transcendant mais rien de foncièrement mauvais non plus pour l’époque.
C’est pas « Highway to Hell » en fait ?
Pour résumer, ce jeu ne permet pas la moindre erreur sous peine de recommencer le niveau au commencement, ce qui diminue énormément son attrait. On passe davantage de temps à examiner l’écran afin de déterminer la distance à franchir qu’à apprécier l’ambiance qui, en soi, n’est pas exécrable. De plus, l’action est ici franchement répétitive : il n’y a que le décor et les objets à ramasser qui varient, le principe ne change pas d’un iota, marcher et bondir et ramasser les objets.
Mais il est vraiment dommage que le personnage ne jouisse pas d’une meilleure maniabilité. C’est le plus gros handicap.
Verdict : 3/10